Zoom sur les ailier-forts : Boris Diaw contre Nikola Mirotic, grosses hanches contre grosse barbe

Le 17 sept. 2015 à 08:02 par Bastien Fontanieu

Plutôt discrets dans leur genre, les deux intérieurs fuyants qui s’affrontent ce soir auront pourtant un rôle déterminant. Rox d’un côté, Rouky de l’autre, un duel qui se mentionne en chuchotant mais dont l’issue se discutera en criant.

Leur dernier duel

Sachant que Nikola n’était pas là sur les dernières compétitions espagnoles et que Boris n’a jamais raté le moindre repas depuis son arrivée en équipe de France, il n’y a pas de véritable donnée sur laquelle se baser pour tenter de replacer leur confrontation dans le contexte actuel. Cependant, on sait qu’on a droit à deux profils qui se ressemblent dans leur capacité offensive et leur impact sur leur équipe. Chez Boris et Niko, on sait tirer à distance, on sait poster avec bonheur et on n’hésite pas à driver pour aller gratter du lancer en allant chatouiller les arbitres. Chez Boris et Niko, on sait aussi très bien réaliser un match moyen et mettre son pays en galère, alors que -comme par hasard- tout va bien lorsque les deux carburent. Enfin, chez Boris et Niko on a un vrai sens de l’esthétique, que ce soit au niveau de la barbe comme du tour de taille.

Leur tournoi jusqu’ici

Nikola Mirotic : 14.1 points, 5.7 rebonds et 1.1 passe de moyenne à 38% du parking.

Boris Diaw : 6.7 points, 2.9 rebonds et 3.7 passes de moyenne à 50% du parking.

Comme lors de son dernier match face à la Grèce, dans lequel il a été décisif et a placé Giannis Antetokounmpo sur un sublime poster, le sniper des Bulls a montré à plusieurs reprises que son agressivité était déterminante pour la réussite des siens. Timide en poule, Nikola a passé la vitesse supérieure et il sera intéressant de voir comment il attaquera une défense française qui a souvent osé laisser les intérieurs tirer de loin. Pas la meilleure des idées sachant que le gonze est à 38% de réussite dans l’exercice, mais s’il faut compter sur lui plutôt que sur Gasol pour nous battre, la question ne se pose même pas.

Extrêmement décevant au premier tour, Babac a semblé fatigué et surtout désintéressé par certaines de ses rotations défensives qui sont pourtant clés afin de laisser Rudy Gobert faire le reste en couverture. Activant le mode Atlanta avec des passes forcées par-ci, préférant parler aux arbitres par-là, le Président a presque obtenu un carton rouge sur place publique avant qu’il ne sorte son premier vrai gros match contre la Lettonie. On va dire que ça passe de justesse et que cela représente un potentiel réveil lié à celui de Tony, mais on attendra un match dont seul Boris est capable ce soir : malin en attaque, agressif quand il le faut et impeccable dans sa moitié de terrain.

Ce qui fera la différence : le poste contre la distance

Les statistiques sont assez trompeuses car Boris n’a pris que 2 tirs du parking, contre 21 pour le beau barbu. On a donc droit à deux registres plutôt différents dans leur utilisation en attaque, avec un Diaw qu’on pourrait rapidement retrouver au poste histoire d’enfoncer Nikola et son squelette plutôt frêle, pendant que Mirotic s’amusera à deviner ce que son défenseur lui proposera en couverture défensive. Si l’un des deux est dans un grand soir dans sa spécialité et qu’il trouve son rythme : attention au plus-minus. Il faudra aussi jeter un oeil aux lancers tentés, car on a presque droit à un canyon en terme d’écart (5 tentés pour Boris, 31 pour Mirotic).

Avantage : France

Oui, si on se base sur la compétition jusqu’ici il y a de quoi prendre cet avantage pour une bonne blague. Mais comme son dernier match l’a indiqué, Boris devrait normalement offrir une rencontre complète et surtout montrer que sa polyvalence dépasse celle de son adversaire, notamment en défense. Aussi important et adroit que puisse être Nikola, il peut tout à fait être remplacé par un autre scoreur en forme dans un soir. Alors qu’en France ? Un grand match du Président se termine généralement par une victoire. Interdiction de nous faire mentir.

Source image : Montage scoopnest / sport.pl