Zoom sur les pivots : Rudy Gobert contre Pau Gasol, la Tour Eiffel contre la Sagrada Familia ?

Le 17 sept. 2015 à 07:33 par Bastien Fontanieu

Il s’agit très probablement de l’affrontement le plus attendu sur cette rencontre, entre deux géants qui ont des comptes à régler depuis l’an dernier : Gobert et Gasol, on ne s’aime pas… mais alors pas du tout. Retour sur deux hommes qui devraient déterminer l’issue du match de ce soir.

Leur dernier duel

C’est l’an passé lors du Mondial en Espagne, date forgée au fer rouge dans le coeur des tricolores, que l’immense Rudy avait réalisé la plus belle performance de sa jeune carrière. Opposé à un monstre sacré du basket FIBA, l’intérieur français s’était soudainement révélé comme le pivot de rêve dont l’Hexagone rêvait depuis des siècles. Intimidant au possible, bombant son torse et acceptant le challenge physique avec Pau, la pépite du Jazz devenait un phénomène mondial en 23 petites minutes : 5 points, mais surtout 13 rebonds et un contre légendaire sur Gasol, qui deviendra le symbole de cette victoire française aux côté des bourses de Thoma Heurtel. Un an plus tard, même sans affronter l’Espagne, on reparle encore de sa deuxième mi-temps. Indescriptible.

Leur tournoi jusqu’ici

Pau Gasol : 23.6 points, 8.0 rebonds, 3.0 passes et 2.1 contres de moyenne.

Rudy Gobert : 10.1 points, 6.6 rebonds, 0.6 passes et 1.9 contre de moyenne.

Pas le même rôle dans leur équipe, pas le même standing ni le même CV, s’il y a bien une chose face à laquelle on ne peut que s’incliner aujourd’hui c’est le niveau de jeu de l’intérieur des Bulls. Tout simplement intouchable à distance comme proche de l’arceau, Pau se régale en défense et en fait de même en attaque où il peut planter sa trentaine sans forcer. On l’a vu énervé contre la Pologne (6/7 de loin), clutch face à la Grèce (27 points) et dingue devant son panier (4 contres face à la Serbie), donc on va résumer les choses ainsi : personne ne peut vraiment contester le statut de MVP du tournoi au numéro 4 si la compétition devait s’arrêter ce midi. Problème, elle pourrait s’arrêter ce soir.

De son côté, Rudy n’a pas eu besoin de sortir des performances hallucinantes numériquement parlant, mais certaines de ses séquences défensives étaient impressionnantes d’intimidation et on espère avoir droit au même travail contre l’Espagne. Mangé tout cru sur un poster russe en poule, Gobert est devenu tout rouge dans la même rencontre et a simplement refusé l’accès à son panier pour une victoire impressionnante des Bleus en défense. La tour de contrôle sait quel est son impact sur le jeu lorsqu’il est sur le terrain : gérer sa peinture, prendre du rebond offensif et créer des boulevards pour les extérieurs en roulant avec détermination. Il faudra en faire de même ce soir, sans laisser ses émotions prendre le dessus.

Ce qui fera la différence : la gestion des fautes

Attention à celui qui pourrait rapidement se retrouver dans la pénalité, par envie de vouloir trop en faire pour son équipe. Fondamentaux dans la bonne marche de leur pays, les deux géants ne peuvent se permettre de s’asseoir sur le banc à cause de faibles rotations défensives ou écrans mal placés. C’est notamment le point qui sera surveillé dès le premier quart, avec un Pau qui va sûrement vouloir agresser Rudy afin de tester son manque d’expérience à un tel niveau de la compétition. Si le principal est assuré et que Gobert parvient à fatiguer Gasol, y’a bon. Mais si les feintes sont mordues et que Lauvergne doit devenir le héros du soir, attention.

Avantage : Espagne

On adore RG et ce qu’il représente en France depuis plusieurs mois, mais il faut tout de même rester un minimum objectif face à la réalité des résultats : aujourd’hui, Pau Gasol est le meilleur intérieur du tournoi et la question ne se pose même pas. Il faudra donc tenter de désamorcer l’arme fatale espagnole comme l’an passé, en acceptant le challenge physique une nouvelle fois et en évitant les fautes bêtes. Bon courage !

Source image : Dailymotion