Focus sur les Bleus de l’Euro : Rudy Gobert veut mettre la France sur orbite et l’Europe a ses pieds

Le 31 août 2015 à 20:23 par Giovanni Marriette

Il y a un peu plus de deux ans, Rudy Gobert n’était encore qu’un frêle choletais et le seul avantage de sa vie était peut-être de vivre à moins de trois heures de bagnole de la ville sainte et mythique de Châteauroux. Sauf qu’aujourd’hui, Rudy est devenu une valeur sûre en NBA et porte les espoirs de toute une nation sur ses épaules devenues plus larges. Saura-t-il poursuivre son ascension phénoménale en tenant en respect toutes les raquettes européennes en septembre ? C’est tout le mal qu’on nous lui souhaite…

Son passé avec les Bleus

Devenu “strong” sur le tard, Rudy Gobert n’est pas ce que l’on peut appeler un pur produit à la française. Car s’il a rejoint le giron des sélections nationales en 2010 (septième de l’Euro Junior cette année-là mais meilleur joueur tricolore de la compétition, médaille de bronze à l’Euro Espoirs en 2011), c’est  vraiment depuis deux ans que le pivot du Jazz a explosé en sélection. Finalement non-partant pour l’Euro victorieux de 2013, c’est un an plus tard qu’il se fera un nom sous le maillot Bleu en participant à la Coupe Du Monde en Espagne, avec de grosses performances et notamment un contre sur Pau Gasol qui l’a fait passer pour de bon du côté des chouchous du public français. Un an plus tard, la question ne se pose même plus et Rudy Gobert est aujourd’hui plus que légitime comme starter au poste de pivot chez les Bleus.

Points forts

2m18, 111 kilos, 2m36 d’envergure. Pas la peine d’aller chercher plus loin, le gabarit de Rudy représente sans contestation son plus bel atout. Catalogué, à raison, un peu frêle à son arrivée dans la Grande Ligue, le natif de Saint-Quentin a taffé dur ces deux dernières années pour gagner les kilos de muscles qui lui manquaient et il est aujourd’hui l’un des plus beaux bébés du basket mondial. Doté d’une athléticité fantastique et d’une belle mobilité pour sa taille, le pivot français représente l’avenir de la sélection à son poste tant sa marge de progression semble encore énorme, malgré l’explosion de cette dernière saison dans l’Utah (8,4 points, 9,5 rebonds et 2,3 contres en 2014/15, 5ème au classement du DPOY, 3ème au MIP…), le tout sans véritable meneur dominant à ses côtés, mais ça c’est une autre histoire… Prochainement inarrêtable sur pick’n’roll, déjà une valeur sûre en défense, Rudy a réussi en deux saisons à s’imposer parmi les pivots dominants en NBA. Reste le plus dur maintenant, confirmer ce bel élan dès la saison prochaine. Cet Euro tombe donc à point nommé, histoire de valider quelques certitudes, comme lui comme pour nous. A toi de jouer Rudy !

Points faibles

L’arsenal offensif de Rudy reste encore très limité. On a vu lors des matches de préparation de l’EDF qu’il devenait compliqué voire impossible pour les adversaires de défendre le pick’n’roll, un peu à la manière du jeu de Chris Paul et Dédé Jordan aux Clippers. Mais qu’en est-il des autres solutions que Gobert peut donner à une attaque ? Pour l’instant, le post-up n’est pas dans les moves préférentiels du pivot du Jazz, de même que le jeu face au panier qu’il a encore du mal à maîtriser. N’est pas Olajuwon qui veut et Rudy devra bosser encore et encore pour étoffer un peu plus sa palette offensive. Autre aspect non-négligeable sur cet Euro, notre tourelle aura affaire à des intérieurs souvent plus techniques qu’en NBA, ce qui inclut des matches-up différentes pour lui. Dernière chose, il devra gérer à 23 ans les attentes de tout un peuple qui l’attend comme un espèce de messie, après avoir vibré toute la saison devant des mixtapes venues des States. Une grosse pression s’apprête à déferler sur ses larges épaules, à lui de s’en gargariser pour permettre à nos Bleus d’aller au bout de l’aventure…

Ses objectifs pour l’Euro à venir

Objectif collectif ? Le même que ses potes bien sûr, à savoir une qualification pour les Jeux Olympiques, bonifiée si possible par un titre de Champions d’Europe. Bah ouais, à part l’Espagne ces dernières années en poule, on a jamais vu une équipe de basket jouer un match pour le perdre non ? Petit scud mis à part, on attendra un Rudy dominant durant cet Euro, pourquoi pas dans le meilleur cinq de la compétition si la France va loin car la France va aller loin. En somme, l’objectif de Rudy est ni plus ni moins que de devenir le pivot que la France n’a jamais eu, n’en déplaise à de récentes légendes comme Ronny Turiaf, le buraliste Fred Weis ou encore le guerrier Cyril Julian. Doubles-doubles commandés, on attend l’arrivée du serveur. Le cas échéant ? Les pourboires devraient tomber encore plus rapidement du côté de Salt Lake City…

On va pas se cacher, on attend un Euro gigantesque de la part de Rudy, au moins aussi gigantesque que les distributeurs à crêpes qui lui servent de bras. Car si l’on dit de cette France qu’elle n’a jamais été aussi forte, c’est en bonne partie grâce à son pivot prêt à exploser. Ne reste plus qu’à poser des actes sur ces belles paroles.

Source image : basket-ballworld.fr