France – Bosnie, la preview du match : gueule de bois assumée, on retrousse ses manches

Le 06 sept. 2015 à 16:02 par Bastien Fontanieu

Ce qui est pratique avec un EuroBasket, c’est que tu n’as pas le temps de te ruiner l’esprit avec un mauvais match : le lendemain, tu y retournes. C’est donc face à la Bosnie Herzégovine que l’EDF devra enfin montrer son vrai visage (21h), celui d’une équipe dominante.

Dans la preview du match contre nos amis finlandais, les mots les plus rabâchés tournaient surtout autour de la domination, l’effort collectif, le ton donné d’entrée et se rassurer devant son public. Zéro. Rien. Non. Faux. Aucune de ces cases n’a été cochée si ce n’est peut-être la capacité à mettre le ballon dans le panier, mais tout le reste a plus ou moins été une succession de points d’interrogations et de ‘qui sont ces gars ?’ avec un sourcil haussé dans l’air. Une victoire certes, mais en prolongation et dans la douleur, ce qui n’a pas représenté le départ idéal pour un pays hôte en quête de back-to-back. Heureusement, et c’est bien l’avantage de cet Euro comme expliqué en préambule, un adversaire laisse place à un autre chaque jour et c’est la Bosnie qui pourra peut-être servir de trampoline sur lequel bondir, plutôt que ce piège à loup finlandais dans lequel les Bleus ont sauté, à coeur joie, ce samedi. Dans la même arène montpelliéraine, c’est bien un dimanche qui pourra définitivement lancer l’EDF dans la compétition, sa compétition.

En face, la Bosnie a tenu comme elle pouvait face à la Pologne. Finalement battue sur le fil (68-64), la bande à Milosevic a tout de même montré un coeur gros comme ça et une capacité à tenir bon pendant 40 minutes, ce dont on rêve secrètement -certains soirs- dans le staff de Vincent Collet. Justement, c’est bien dans quelques heures qu’il faudra exhiber ce statut de favori chassé, cette bénédiction et à la fois poison que l’équipe de France essaye d’assimiler petit à petit. Contrairement à hier, où les montagnes russes japonaises passaient pour des auto-tamponneuses en voyant les sautes de concentration des frenchies, il faudra assumer son rang et proposer la partition que tout le monde attend. Du cinq majeur au banc, de l’attaque à la défense, du public au coach. D’où ce hashtag bombardé sans cesses sur les réseaux sociaux : #Ensemble. Ensemble dans l’effort et dans cette page tournée hier soir, la gueule dans la cave, alors qu’on aurait pu en faire tout un fromage. Ensemble dans le soutien sur cette phase de poule où il est davantage question de préchauffage que de grands discours. Ensemble dans les galères comme dans les moments de victoire, si tout se déroule comme prévu et que cette EDF se rattrape comme on la sait capable de le faire. Oui, ce soir on range les rouleaux-compresseurs et on prend la main de son copain. S’il faut pousser les gars afin qu’ils reprennent leurs principes défensifs et collectifs, qu’il en soit ainsi. Car si la France souhaite rentrer dans l’histoire en conservant son titre, il faudra qu’elle commence par réaliser un match référence. Ensemble.

Rendez-vous à 21h pour un test qui, sans Mirza Teletovic ni Jusuf Nurkic en face, est encore plus abordable que celui de la Finlande. La gueule de bois est passée, les claques ont été données, les adultes sont attendus de sortie : régalez-nous, et faites-le à 12.

Source image : Nordeclair.fr