Preview des Finales : la bataille des meneurs, qui tombera sous les cross de l’autre le premier ?

Le 04 juin 2015 à 18:22 par Leo

Après la hardiesse des pivots, les réflexes des ailiers-forts, la solidité des ailiers et l’agressivité des arrières, on termine ce passage en revue fouillé de ces Finales NBA 2015 en apothéose, avec bien sûr le duel tant attendu des meneurs de jeu ! Nul doute qu’avec ces deux artistes-là, autrement dit Stephen Curry et Kyrie Irving, y’a des chances qu’on se chope tous une belle fracture de la rétine…  

Les cadres de chaque côté

Stephen Curry : nommé MVP de la saison régulière devant James Harden et LeBron James, l’irrésistible Stephen Curry continue son ascension fulgurante vers les sommets de la Ligue, un large sourire toujours dessiné sur son visage d’ado. Quand ce n’est pas sa petite Riley qui lui soutire le feu des projecteurs, ses dribbles chaloupés et son insolence à la limite de la folie lui permettent de capter l’attention des foules comme nul autre joueur à l’heure actuelle. Avec 29,2 points, 4,9 rebonds et 6,4 passes par match en Playoffs, le natif d’Akron de 27 piges est monté en intensité au fil des rencontres en mettant le coup de rein nécessaire pour se dépêtrer de l’étreinte de ses adversaires et les sanctionner derrière sa ligne à trois-points fétiche. D’autant plus injouable loin des terres californiennes qu’à domicile, “The Baby-Faced Killa” n’a peur de personne même si le fumet d’une Finale NBA lui est encore inconnu…

Kyrie Irving : sous la houlette de LeBron, l’ancien pensionnaire de Duke a franchi une nouvelle étape dans son évolution au sein de la Grande Ligue, lui qui s’apprête à boucler une quatrième saison remarquable parmi l’élite. Auteur de cartons offensifs impressionnants au cours des 75 matches qu’il a disputés (55 unités contre Portland, 57 sur la caboche des Spurs), “Uncle Drew” a joui des contraintes ainsi que des plaisirs d’un rôle différent, d’un rôle de lieutenant déchargé de lourdes responsabilités que “King James” s’est alors chargé de remplir. Cependant, malgré les bienfaits que lui ont procuré ce retour en fanfare de l’enfant du pays, Kyrie n’a pas oublié de servir ses partenaires de lutte quand cela était judicieux (5,2 assists sur la saison), de prendre une petite ration de rebonds (3,2 en moyenne) et de multiplier les pénétrations en solo grâce à son ball handling de feu (21,7 points par affrontement). Bien des cervicales et des chevilles ont craqué sous la foudre de ses crossovers, le bougre se faufilant derrière les écrans à vitesse grand V. Or, de nombreuses blessures sont venues entacher ses premiers Playoffs et l’ont empêché de briller comme les Cavs l’auraient voulu. Néanmoins, il devrait tenir sa place et tenter de faire bonne figure face à l’allumé du bocal à l’autre bout du ring.

Mais au fait, les verra-t-on souvent face à face ?

Encore moins évident à prédire que la match-up LeBron James/Harrison Barnes. En effet, étant donné que Kyrie Irving ne sera toujours pas à 100 % de ses moyens, il est peu probable que David Blatt lui ordonne de museler Curry durant toute la série. Pas réputé pour être une serrure sur l’homme, le meneur des Cavaliers devrait laisser le champ libre à Iman Shumpert afin de s’employer pleinement à cette tâche. Le seul souci dans cette configuration c’est que l’intéressé se retrouverait alors avec Klay Thompson voire Harrison Barnes à défendre et ce serait encore pire car il se ferait bouffer inlassablement au poste, sur jeu d’isolation. Ainsi, il serait préférable qu’il vienne du banc avec “Gérard” Smith et que ce soit le casseur australien Matthew Dellavedova qui se coltine le MVP. Après tout, il a déjà fait péter les plombs de Taj Gibson et s’est ensuite occupé de la cheville de Kyle Korver ainsi que des nerfs d’Al Horford alors pourquoi pas tenter une boîte bien poisseuse et bien “reloue” côté Cleveland ? Sinon, il y a toujours l’option LeBron dans le but de nous rappeler au bon souvenir de l’épisode 2011 où le cyborg avait fait du stoppage net de l’activité prééminente de Derrick Rose une affaire personnelle en Finales de Conférence. De plus, en ce qui concerne les Warriors cette fois-ci, Steve Kerr ne devrait pas opérer de changements majeurs et faire confiance à son Curry de choc.

Les rencontres de la saison : qui a dominé ?

Plutôt kif-kif dans les affrontements en saison. Avec ou sans LeBron, Kyrie Irving a envoyé le même tarif, c’est à dire 23,5 points à 37,5 % au tir, 4,5 prises et 3 offrandes de moyenne au début de l’année. Quant à Curry, un double-double à l’Oracle (23 pions et 10 caviars) puis un match assez médiocre dans l’Ohio qui ne restera pas graver dans les annales (18 points, 6 passes et 4 ballons perdus). En l’occurrence, on ne sait pas si on peut parler de réelle domination de l’un sur l’autre sur ces 2 duels joués, à vrai dire, un peu les mains dans les poches. Cependant, l’échéance approche à grands pas et les deux gourmets du dribble vont devoir se montrer sous leur meilleur jour assez rapidement.

Un véritable vainqueur sur ce duel ?

Avantage Stephen Curry, les yeux fermés ! Avec un Kyrie Irving amoindri, le sniper de la Baie d’Oakland va punir les pépins physiques qui ne cessent de tracasser le meneur des Cavs, chose qui va obliger Blatt et ses disciples à réaliser quelques modifications en cours entre les matches. Alors qu’Irving fait serre les dents en faisant tout son possible sur une jambe, il en faudra nettement plus afin de stopper le MVP 2015 dans son élan. “Sky Is The Limit” selon le fils de Dell donc Kyrie et ses potes qui vont lui prêter main forte vont devoir se décarcasser…

Attention les chevilles, gare aux cross et aux step-backs exécutés à toute balle ! Plus que de se faire tailler un costard sur les réseaux sociaux qui n’attendent que ça, celui qui va perdre la mène court vers un grave danger… Bref, on veut du sale !

Source image : David Richard-USA TODAY Sports