Greg Monroe, 25 ans et un premier gros tournant à négocier

Le 04 juin 2015 à 18:54 par Alexandre Martin

Finalement, il est tellement discret en général et sur le plan médiatique qu’on en oublierait presque qu’il sera l’un des agents-libres les plus convoités lors du marché des transferts qui va s’ouvrir le 1er juillet prochain. Grand fan du joueur, Stan Van Gundy affirme qu’il veut le garder dans le Michigan et qu’il fera tout pour. Pourtant, la concurrence de certaines très grosses franchises pourrait venir compliquer la tâche du boss des Pistons. Il faut dire que l’ami Greg Monroe est une très belle pièce une fois posée sur un parquet… 

Il est né en Louisiane il y a 25 ans aujourd’hui et depuis sa Draft en 2010 en 7ème position, Mister Monroe s’est largement fait connaître sous les cercles de la Grande Ligue. On a craint le pire pour lui quand tout semblait lui échapper en début de saison alors qu’il se retrouvait parfois remplaçant ou parfois coincé sur le parquet entre Andre Drummond le “monstroplante” et Josh Smith qui croquait et envoyait brique sur brique depuis le centre-ville. Les dirigeants de Motor City ont pris une décision radicale en se débarrassant sans ménagement de ce bon “J-Smoove” afin de faire la place nécessaire à l’épanouissement de Greg Monroe, cet intérieur gaucher de 2m10 pour 115 kilos et muni d’un toucher de velours qui fait de lui une arme très dangereuse au poste bas. Une sorte de Zach Randolph en plus jeune et en beaucoup plus athlétique que le Grizzly ne l’a jamais été.

Du coup, sur la saison écoulée, Monroe a légèrement augmenté ses statistiques et a réalisé son premier exercice en double-double avec 15,9 points et 10,2 rebonds de moyenne à chacune de ses sorties (environ 31 minutes). Nous avons donc ici un joueur capable d’évoluer ailier-fort ou pivot selon les besoins de l’équipe ou les oppositions proposées. Un joueur à l’aise pour scorer à l’intérieur, un joueur qui peut courir en transition et qui ramasse les rebonds par paquet de 10 ! En clair, ce bon Greg peut se montrer assez bestial dans une raquette comme lorsqu’il envoie 21 points et 21 rebonds sur la tête des Nuggets, 27 points, 18 rebonds et 6 passes décisives dans la bouche des Mavericks ou encore 16 points et 20 rebonds dans les plumes des Hawks. Malheureusement pour lui et heureusement pour ses adversaires, “Moose” – comme le surnomment certains – est atteint d’une maladie rare qu’on appelle le “syndrome de Big Al”, également connu sous le nom de “maladie de Boozi-Boozi”. Il s’agit d’un mal très difficilement curable qui touche directement tous les gênes liés à l’aspect défensif du jeu et les détruit.

Ainsi, dès lors qu’il doit protéger son cercle en effectuant une aide ou en montant au contre, Greg Monroe est incapable de réagir comme paralysé car privé de ces gênes pourtant si importants pour un intérieur. C’est bien évidemment aussi pour ça que son association avec Andre Drummond fonctionne très bien car “Dédé” le compagnon de raquette de Greg est, lui, beaucoup plus efficace sur les tâches défensives et nettement moins naturellement talentueux quand il est question de mettre la balle dans le panier. C’est certainement une des raisons principales pour laquelle Stan Van Gundy veut absolument garder Monroe cet été : il ne veut pas casser ce duo si costaud et sur lequel il va pouvoir baser la reconstruction des Pistons. Le moustachu à double casquette (coach et General Manager) se prépare d’ailleurs à toute éventualité car il va déjà devoir gérer le retour de Brandon Jennings et donc sa cohabitation avec Reggie Jackson qui a fait une excellente arrivée à Detroit en deuxième partie de saison. Puis, il devra se pencher sur le cas Monroe. Un cas sur lequel SVG semble prêt à se montrer très souple vu qu’il n’aura vraisemblablement pas le choix vu que le joueur va définitivement jeter un œil attentif sur toutes les propositions extérieures.

On le sait, les Knicks suivent le dossier de très près. Phil Jackson aurait dans l’idée de renforcer sa raquette par un bon gros bébé mangeur de rebonds. Greg Monroe peut être l’homme de la situation mais il a tout de même l’inconvénient de ne pas être très complémentaire avec Carmelo Anthony. Nous avons ici deux joueurs qui ont besoin de la balle au poste bas, deux joueurs qui ne distribuent pas beaucoup et ne défendent qu’assez peu. Pas sûr donc que Monroe soit le meilleur choix à faire pour New York en termes d’agent-libre mais ce ne serait pas la première fois que les Knicks nous gratifieraient d’une décision peu sensée… D’autres écuries comme les Celtics, les Blazers (en cas de perte d’Aldridge) ou encore les Mavericks pourraient proposer un contrat bien juteux à l’intérieur des Pistons ce qui ne semble finalement pas inquiéter Van Gundy plus que ça comme il l’a fait remarquer au Michigan Live :

“Nous verrons ce qui se passe, où nous en sommes après la Draft, les échanges possibles et toutes autres options. A partir de là, nous verrons ce qu’il y a de mieux à faire pour les deux parties.”

Dans un sens, SVG a raison de ne pas vouloir se précipiter car, quoi qu’il en soit, il ne peut pas négocier ou proposer le moindre contrat à Monroe avant le 1er juillet et vu que la Draft va avoir lieu le 25 juin… Autant voir et analyser ce qu’obtiennent les Pistons au soir de la Draft avant de faire des plans sur la comète. D’autant plus qu’avec l’explosion prévue du salary cap à l’été 2016 (puis encore plus en 2017), Greg Monroe fait partie de ces joueurs qui auront peut-être envie de signer un accord court dans un premier temps dans le but de pouvoir toucher le jackpot le moment venu. Et oui, la NBA est avant tout aussi un business au cas où vous l’auriez oublié.

Aujourd’hui, Greg Monroe entre donc dans son deuxième quart de siècle et va bientôt devoir négocier ce qui sera sans aucun doute l’un des plus gros tournants de sa carrière. Un mauvais choix à ce stade peut s’avérer catastrophique, une bonne inspiration et les sélections All-Star peuvent tomber, voire plus si affinités… En tous cas, la “Monroe Story” fera partie des histoires à suivre cet été car son dénouement peut influer sur beaucoup d’autres mouvements ! 

Source image : Jesse Johnson – USA Today Sports Images

 


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