Preview des Finales : la bataille des arrières, combien de points de suture réserve “Gérard” à Thompson ?

Le 04 juin 2015 à 16:19 par Benoît Carlier

Poste le plus imprévisible de ces Finales, les arrières garantiront leur lot de surprises au quotidien avec des joueurs qui peuvent aussi bien faire basculer une rencontre d’un côté ou de l’autre en fonction de leur réussite du centre-ville. Par ici la preview !

Les forces de chaque côté

Golden State : Le “fraté” de Stephen Curry au sein du backcourt californien a enchaîné les orgies à l’Oracle Arena cette saison, ce qui lui a valu une première étoile à mettre sur le CV. Tout aussi à l’aise lorsqu’on éteint les lumières, il a fait passer la défense des Kings pour des cadets et en a collé 42 contre celle de Memphis au mois d’avril. Sa grande forme explique en partie la campagne record des Warriors et le MVP de la saison ne serait probablement pas là où il est aujourd’hui sans son fidèle bras droit. Derrière lui, Leandro Barbosa a démontré tout au long de la saison qu’il n’avait pas oublié ses jambes dans le casier de Steve Nash à Phoenix. Le Brésilien a suivi une remise à niveau pour le prochain carnaval de Rio et ses petits pas de danse en contre-attaque permettent à Steve Kerr de ne pas trop s’inquiéter pour le scoring en début de deuxième quart-temps. Plus loin dans la rotation, Justin Holiday (le grand frère de Jrue) et Brandon Rush se partagent les miettes laissées par les deux autres.

Cleveland : Totalement modifiée en cours de saison régulière, la rotation des Cavaliers au poste d’arrière est l’une des plus efficaces de la Ligue lorsque les paniers tombent dedans. Iman, Gérard, Gérard, Iman, ces deux là sont devenus inséparables depuis leur transfert de New York en janvier dernier. Le premier se démarque par ses qualités défensives sur l’homme même si ses bombes du parking peuvent vite tomber dans le cercle lorsqu’il est bien en rythme comme ce fut le cas quelques fois contre Chicago et Atlanta dernièrement. Mais ce n’est rien comparé à l’inimitable J.R. Smith, toujours prêt à faire sauter la banque lorsqu’il s’agit de débloquer quelques biftons supplémentaires pour faire couler le champagne dès qu’il a franchi la porte des vestiaires. Avec ces deux là, David Blatt dispose des épices pour faire d’un plat passable une tuerie culinaire. À lui de les utiliser avec justesse pour ne pas gâcher l’assiette servie aux fans de la Q.

Que peut-on retenir de ces Playoffs ?

Plus discret qu’à l’accoutumée, Klay Thompson s’est fait bousculer depuis un mois. Souffre douleur de Tony Allen en demi-finale, il a joué les punching ball humain pour le compte de Trevor Ariza la semaine dernière. Plus de peur que de mal pour «A-Klay 37» qui devrait simplement se présenter avec un coton-tige de sécurité dans l’oreille ensanglantée à l’Oracle Arena ce soir. Son back-up latino a fait du bien sans pour autant peser dans les résultats collectifs de son équipe et on constate que son carton du Game 2 face aux Grizzlies (14 points) n’a pas empêché les Warriors de concéder leur unique défaite de ces Playoffs à domicile. Son rôle devrait être limité dans ces Finales alors que Barbosa n’est pas très reconnu pour ses talents défensifs et Shaun Livingston pourrait jouer aux côtés de Stephen Curry sur de courtes périodes pour tenter de cadenasser les deux fous de la gâchette tout en laissant la possibilité à Thompson de se reposer un moment.

Car en face aussi les risques de précipitations sont importants. Si Iman Shumpert est passé titulaire depuis l’exclusion de « Gérard » pour deux matches suite à son vilain geste sur Jae Crowder, les arrières des Cavs ont tous les deux offerts des soirées sponsorisées par Kleenex à leurs adversaires directs depuis le début du printemps. Le pire, c’est qu’ils semblent se répartir les soirées pour ne pas se piquer la vedette. Pas maladroits en défense, ils devraient laisser très peu d’opportunités à Joe Harris de se montrer dans ces Finales.

Les rencontres de la saison : qui a dominé ?

J.R. Smith tentait déjà d’essuyer ses coudes sur le visage des gens en janvier. À l’époque, « Gérard » est dans un grand soir à l’Oracle Arena (27 points) et gagne son match avec Klay Thompson par K.O., 7 points de suture à 0. À noter les 14 unités de Justin Holiday qui profitait alors de pas mal de temps de jeu et avait permis de valider le succès des siens à domicile avant que le « Splash Bro » ne refasse son apparition sur le parquet pour un fiche à 24 points.

La revanche du 26 février était révélatrice de ce courant alternatif sur lequel fonctionnent Iman Shumpert et J.R. Smith (respectivement 0 et 4 points). Mais avec un LeBron James au four et au moulin auteur de 42 points, les Cavs n’ont pas eu besoin de forcer leur talent pour se payer les Warriors à la Q. Les 13 points de Klay à 3/5 derrière l’arc n’ont pas pesé très lourd dans la balance au moment de faire les comptes à la fin des 48 minutes : Cleveland 110 – Golden State 99.

Quel véritable vainqueur sur ce duel ?

La connexion new-yorkaise des Cavaliers s’est parfaitement adaptée au train-train de Cleveland. On imagine aussi la motiv’ de Smith et Shumpert à l’idée d’aller narguer leurs anciens potes du Madison Square Garden avec un titre pendant l’été. En revanche, Klay Thompson est un peu moins bien depuis le début de ces Playoffs et devra faire avec des restes de ménisques dans la tête pendant cette série. Du coup, la balance penche faiblement du côté de l’Ohio pour la complémentarité des deux loustics. Avantage 79-21 si « Gérard » arrive la capuche bien enfoncée jusqu’aux yeux à l’échauffement d’avant-match, 21-79 si le « Splash Brother » retrouve le même état de grâce que face à Sacramento et que ses vis-à-vis sont en panne offensive. Imprévisible on vous dit !

Un conseil, ne cherchez aucune logique pour expliquer les performances des arrières du côté de Cleveland, il n’y en a pas. Début des activités paranormales, ce soir, à partir de 3 heures du matin. Be there or be square !

Source image : Montage via jazzfanz.com et NBA.com