Au buzzer final de cette mythique demi-finale, la joie, la rage de vaincre de Tony Parker a fait tellement plaisir à voir. La rage de vaincre du boss d’une équipe qui n’a rien lâché, qui y a cru jusqu’au bout. Une équipe emmenée par un joueur exceptionnel qui porte les siens depuis le début de la compétition et qui, hier soir encore, a sorti un match de légende pour permettre au Bleus de battre enfin l’ogre espagnol qui leur avait si souvent barré la route dans les grandes compétitions.
Pourtant, à 34 – 20 à la mi-temps pour les Espagnols, si on nous avait dit que les Français allaient remporter cette Demi-Finale en prolongation, peu d’entre nous y aurait cru… Mais le patron, lui, n’avait pas l’intention de laisser tomber et sa déclaration au micro de Sport + après la rencontre à propos de la première mi-temps donne une bonne idée du discours de remotivation qu’il a du tenir à ses coéquipiers pendant la pause :
“On a joué comme des tapettes.”
Mais c’est ça aussi un patron. C’est celui qui n’hésite pas à secouer tout le monde quand ça va mal, celui qui prend ses responsabilités, celui qui tire vers le haut un collectif. On ne le répétera jamais assez mais ce que fait Tony Parker avec l’équipe de France est absolument unique et magnifique. Son dévouement, sa motivation et son exemplarité sont du jamais vu à ce niveau. Nous parlons ici d’un joueur qui joue une centaine de matchs tous les ans en NBA, un joueur qui prend des coups, un joueur qui est serré de très près chaque soir par un défenseur mort de faim et ultra motivé à l’idée de devoir défendre sur le meilleur meneur d’Europe, l’un des meilleurs meneurs de la planète. Et malgré tout ça, Tony répond toujours présent à l’appel des Bleus, année après année, sans jamais se plaindre et toujours avec cette même volonté de gagner un titre avec cette équipe de France. SON équipe de France…
Et comme si Parker n’avait pas déjà suffisamment marqué le basket français – même le basket tout court – de son empreinte, il est devenu le deuxième meilleur marqueur de l’histoire de l’EuroBasket en marquant 32 points hier. Il efface ainsi Dirk Nowitzki des tablettes avec 984 points inscrits en championnat d’Europe. Il est désormais à 46 points du record absolu détenu par l’immense joueur grec Nick Galis (1030 points). Il parait bien évidemment très improbable que le meneur des Bleus inscrive autant de points dans la seule finale de demain. Mais en 2015, TiPi n’aura “que” 33 ans. S’il participe à cet Eurobasket, il deviendra à coup sûr le meilleur marqueur de l’histoire de cette compétition. En un mot, c’est MONSTRUEUX.
Cependant, Tony Parker est bien au-dessus de ces considérations individuelles, de ces records hallucinants qu’il fait tomber les uns après les autres et qui viennent s’ajouter à sa légende. Tony pense déjà à la suite et cette finale qui attend les Bleus demain face à la Lituanie, une autre grande nation du basket qui n’a pas l’intention de regarder Tony et sa bande aller chercher ce titre qu’ils veulent tant. Il faudra battre ces Lituaniens et avoir battu les Espagnols ne le garantit en rien (même si c’est absolument divin). Là encore, nous pourrons compter sur l’expérience et le mental infaillible du patron qui, à peine poussés les cris de rage d’après victoire, pensait déjà à la finale et à l’objectif qui est le sien. Gagner cet EuroBasket :
“Il y a deux ans, nous étions tellement contents d’aller aux Jeux qu’on a mal abordé la Finale; il faut contrôler notre joie. […] On a battu la meilleure équipe d’Europe, on veut le titre maintenant.” Tony Parker au micro de Sport +
Voilà encore une phrase qui en dit long sur la détermination et la concentration de Tony. Demain, lui et ses Bleus ont rendez-vous avec la Lituanie mais aussi et surtout avec l’histoire. Cette équipe de France championne d’Europe avec Parker MVP du tournoi, ce serait tellement beau, tellement mérité, tellement plein d’émotions… Par avance et quoi qu’il arrive, j’ai juste envie de dire : Merci Tony ! Merci de nous donner autant de plaisir. Merci de si bien représenter la France.