Spud Webb : Taille 1m70, Détente 1m20

Le 13 juil. 2013 à 12:12 par Alexandre Martin

Spud Webb

C’est l’histoire d’un petit bonhomme né un 13 juillet, en 1963 pour être précis. Un petit bonhomme haut de 170 centimètres et lourd de 60 kilos qui a réussi à faire carrière en NBA. Anthony Jerome Webb surnommé «Spud» Webb a joué 814 matchs de saison régulière et 39 de playoffs en 13 années passées à écumer les parquets de la grande ligue.

Dit comme ça, ça ressemble déjà à un exploit. S’imposer en NBA avec un physique aussi «commun» voire moins, c’est assez unique ! Webb évoluait bien évidemment au poste de meneur. Il a commencé sa carrière pro chez les Hawks qui l’avaient récupéré après que les Pistons l’aient drafté, en 1985, en 87ème position (au 4ème tour)… 87ème !! Personne ne comptait vraiment sur ce meneur de poche issu de l’université de Caroline du Nord.

“J’avoue que parfois, j’aurai aimé être grand. Mais, j’ai réussi au lycée, en université et maintenant chez les pros donc ça n’a pas d’importance. Je ne joue pas en tant que petit. Vous devez venir jouer et faire avec ce que vous avez.”  Spud Webb après quelques saisons en NBA.

Lui, ce qu’il avait, c’est une détente de 120 cm ! Et c’est grâce à cette capacité, cette facilité hallucinante pour s’élever dans les airs que Spud Webb est connu par la quasi totalité des amateurs de Basket. Il a fait rêver des générations entières pendant quelques heures un soir de février 1986. Alors qu’il est dans son année de rookie, Spud Webb participe au traditionnel Slam Dunk Contest du All Star Weekend. Il en est d’ailleurs la principale attraction. Du haut de son mètre 70, «Spud» va littéralement scotcher l’assistance avec sa détente, son équilibre en l’air, la variété de ses dunks. Il est vrai que voir ce petit bonhomme prendre un appel des deux pieds assez loin du panier et dunker le ballon à une main, en reverse, après un 360° ou autre «double clutch» était extrêmement impressionnant. Résultat : une série de dunks venus d’ailleurs dont deux reçurent la note parfaite de 50 et la victoire dans ce concours devant des pointures telles que Dominique Wilkins ou Jerome Kersey.
Ce Concours restera dans annales de la NBA au même titre que celui de 1988 avec le duel Do Wilkins contre MJ ou celui de 2000 avec la démonstration de Vince Carter.

Mais si ce coup d’éclat fit exploser la carrière de Spud Webb sur le plan médiatique, il n’en fut rien sur le plan sportif. A Atlanta, Spud Webb fut la doublure d’un certain Doc Rivers. On ne peut pas dire qu’il fit des étincelles. Sa saison de rookie fut très discrète (8 points et 4 passes). En 6 saisons sous les maillot des Hawks, il tourna à 8 points, presque 5 passes et 1 interception de moyenne par match. Lors de sa dernière saison, en 1990/1991, il fut titulaire et marqua 13,4 points par match pour aller avec ses 5,6 passes et presque 2 interceptions par match. Un joueur très correct donc mais pas de quoi sauter au plafond en terme d’intelligence de jeu, de régularité au shoot ou de leadership dans une franchise où les patrons étaient, à l’époque, Dominique Wilkins et Kevin Willis.

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A l’été 1991, Webb est échangé aux Kings de Sacramento. Il signera, dès sa première saison dans la capitale californienne, son meilleur exercice en carrière avec 16 points et 7,2 passes décisives par match. 5 ans plus tard, “Spud” en est à sa 5ème saison d’affilée à plus de 10 points et 6 passes de moyenne au sein de Kings qui ne participeront pas au playoffs pendant cette période malgré l’apport de Mitch Richmond arrivé de Golden State en même temps que Webb. A partir de 1995, il sera baladé entre les Hawks, les Wolves et le Magic d’Orlando, faisant même un passage en Italie au Scaligera Vérone. Une fin de carrière un peu déroutante – pour ce joueur humble, très apprécié de ses coéquipiers partout où il est passé – qui le poussa à prendre sa retraite en 1998 dans un quasi anonymat. L’anonymat d’un joueur correct qui s’est fait connaître grâce à son sens du spectacle. L’anonymat d’un joueur qui aurait pu passer totalement inaperçu s’il n’avait pas eu cette détente qui lui a permis d’exister dans ce monde de géants qu’est la NBA.

C’est aussi ça qui fait la NBA. Ces joueurs qui sortent de l’ordinaire non pas par leurs performances en carrière ou par leur palmarès mais à travers un exploit qui marque l’histoire. Marquer l’histoire de la grande ligue, ce n’est pas donné à tout le monde. Spud Webb l’a fait. Aujourd’hui Spud Webb traîne toujours autour des parquets puisqu’il est, depuis fin 2011, l’heureux entraîneur d’une équipe de “Strip Basketball League”. Il fait toujours 1m70, il a pris quelques kilos et il est toujours aussi bien entouré…

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Source image : montage


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