[Bilan 2012-2013] Dallas, entre frustration et déception

Le 30 avr. 2013 à 11:13 par Kevin

Champions NBA il y a deux ans, les Mavs ne sont même pas qualifiés pour les play-offs cette année, une première depuis 2000. Retour sur une saison éprouvante pour des Mavs qui ont bien failli coiffer les Lakers sur le poteau. 

Le parcours : Un seul être vous manque…

Fort d’un recrutement “made in” Cuban, les Mavericks nourrissaient des espoirs de playoffs cette saison sans vraiment savoir dans quelle direction ils allaient. D’autant plus que la blessure du géant allemand Dirk Nowitzki allait forcément retarder le réel départ de l’équipe texane.

Seulement, le retour du MVP des finales 2011 s’est fait attendre, longtemps, très longtemps, et sans lui, l’équipe entraîné par Rick Carlisle a coulé et pêché par manque de régularité, d’identité peut-être. S’appuyant trop sur les exploits offensifs d’OJ Mayo puis de Dirk Nowitzki, Dallas a trouvé l’équilibre trop tard pour faire mieux qu’une 9ème place à l’Ouest.

Qui mieux que Dirk peut parler de la saison de son équipe. La semaine passée, il déclarait ceci à propos de la cuvée 2012-2013 des Mavs :

 « Honnêtement, une partie de moi considère cette année comme une saison à 20 victoires. A un moment, on était à 10 matches sous les 50%. Ça n’allait pas du tout. Nous perdions beaucoup. Puis je suis revenu de blessure mais je ne bougeais pas bien. J’ai franchi toutes les étapes lentement et c’était très frustrant par moment. »

Les déceptions :  Blessures, inconstance et mauvais choix

Darren Collison. Révélé en 2010 durant sa saison rookie lorsqu’il a  remplacé Chris Paul, blessé, le meneur des Mavs peine à justifier les espoirs placés en lui. Très bon à Indiana pour sa première saison chez les Pacers, il avait eu des difficultés à confirmer l’année dernière, Mark Cuban a alors tenté un pari en l’enrôlant. Une fois n’est pas coutume, le fantasque propriétaire de Dallas s’est trompé. Mark Cuban a même recruté Derek Fisher pour le suppléer en milieu de saison. Ayant déjà perdu la confiance de ses dirigeants, Darren Collison devrait avoir carte blanche cet été, et même s’il est agent libre restreint, Dallas ne devrait pas s’aligner mais plutôt lui chercher un remplaçant digne de ce nom.

81 matches joués* (47 titularisations), 29,3 minutes, 12 points à 47,1%, 35,3% à 3 points, 88% aux LF*, 2,7 rebonds, 5,1 passes, 1,2 interceptions*, 0,1 block, 2,14 TO, 1,72 fautes*.

Rodrigue Beaubois. Blessé, apte à jouer mais scotché au banc, puis convaincant, mais à nouveau blessé.C’est un résumé rapide mais très réaliste de la saison du Frenchie dans le Texas. L’ancien Choletais cumule les pépins. Également agent libre restreint, il semble avoir été au bout de son aventure avec les Mavs. Frustrant. Espérons au moins que son avenir puisse toujours s’inscrire en NBA…

45 matches joués (0 titularisation), 12,2 minutes, 4 points à 36,9%, 29,2% à 3 points, 78,9% aux LF, 1,3 rebonds, 1,9 passes, 0,4 interception, 0,1 block, 0,7 TO, 1,2 fautes.

Chris Kaman. Plutôt bon, mais peu décisif, l’Américano-Allemand a été la cible des choix de Rick Carlisle lorsque Dallas allait mal, et cette situation n’a fait qu’enterrer définitivement sa saison. Pourtant pas le plus mauvais sur le terrain, on le voit mal continuer l’aventure dans le Texas après cet exercice mi-figue, mi-raisin où il aura plus fait parler par ses sorties médiatiques (“Je n’aime pas le style de D-Wade”, “Quand je suis venu ici, je pensais que ça aurait été une opportunité pour moi”) que par son rendement. Free agent cet été, l’homme à la barbe de bûcheron devrait faire partie de la grande déforestation texane.

66 matches joués (52 titularisations), 20,7 minutes, 10,5 points à 50,7%, 78,8% aux LF, 5,6 rebonds, 0,8 passe, 0,4 interception, 0,8 block, 1,56 TO*, 2,14 fautes.

Elton Brand. Voilà un homme qui ne se sera jamais remis d’une grave blessure. Depuis son opération au tendon d’Achille, l’ancien ailier fort des Clippers ne retrouve son niveau d’antan que par séquence, et malheureusement c’est trop peu pour que Dallas puisse en bénéficier. Nulle doute que Mark Cuban ne fera pas dans la piété avec ce joueurs aux mains d’or mais au corps d’argile. Il ne sera pas reconduit cet été, vous pouvez en être sûr. La fin de carrière se profile pour le ROY 2000.

72 matches joués (18 titularisations), 21,2 minutes, 7,2 points à 47,3%, 71% aux LF, 6 rebonds, 1 passe, 0,7 interceptions, 1,2 blocks, 0,79 TO*, 2,67 fautes.

Les satisfactions : Les papys font de la résistance

Vince Carter. Si Dallas avait pu accrocher les PO, voilà un joueur qui avait les moyens de concurrencer JR Smith et Jamal Crawford pour le titre de sixième homme. “Vinsanity” s’est montré tranchant toute la saison en sortie de banc, et au niveau lorsque les Mavs ont signé leur retour presque parfait. Cuban peut encore compter sur son vieux briscard pour la saison prochaine.

81 matches joués (3 titularisations), 25,8 minutes joués, 13,4 points à 43,5%, 40,6% à 3 points, 81,6% aux LF, 4,1 rebonds, 2,4 passes, 0,9 interception, 0,5 block, 1,3 TO, 2,79 fautes.

Shawn Marion. Plus aussi fringuant que par le passé, il n’en reste pas moins un joueur incontournable. Retrouvant une adresse à 3 points qu’il n’avait plus connu depuis 2007, l’ancien Phoenix n’a jamais baissé les bras. Occupant le rôle ingrat de celui qui devait combler les vides de son équipe tant aux rebonds qu’en défense, Shawn Marion, effacé en début d’exercice, s’est révélé très précieux dans la fin de saison en boulet de canon des Mavs. Il a aligné des performances offensives qu’il n’avait plus réalisé depuis la grande épopée des Suns.

67 matches joués (67 titularisations), 30 minutes joués, 12,1 points à 51,4%, 31,5% à 3 points, 78,2% aux LF, 7,8 rebonds, 2,4 passes, 1,1 interceptions, 0,7 blocks, 1,54 TO, 1,66 fautes.

Brandon Wright. Fruste en attaque, mais précieux dans un rôle de sentinelle défensive, l’ancien Warrior a été utile quand Rick Carlisle a fait appel à lui. On ne demande pas à ce joueur de bout de banc de faire des miracles, mais cette saison, il faut reconnaître qu’il a fait son travail proprement. Il a tenté tant bien que mal de combler les oublis défensifs de ces partenaires, et rien que pour ça, nous lui tirons notre chapeau. Il n’a que 26 ans, mais en paraît 50 aussi bien physiquement que basketballistiquement parlant, donc lui aussi entre dans la catégorie des papys résistants.

64 matches joués (16 titularisations), 18 minutes, 8,5 points* à 59,7%, 61,5% aux LF, 4,1 rebonds*, 0,6 passe, 0,4 interception, 1,2 blocks, 0,53 TO, 1,22 fautes.

Les points d’interrogations : OJ Mayo, successeur de Dirk ? 

OJ Mayo. Très bon jusque fin janvier, malgré quelques matches ratés, l’ancien arrière des Grizzlies s’est peu à peu éteint. Néanmoins, sa première saison dans le Texas n’est ni une pleine réussite ni un échec total. Trop esseulé en début de saison, il a eu un rôle nouveau quand Dirk a fait son retour, à tel point qu’il a battu son record de passes en carrière. Plus adroit que jamais à 3 points, l’ex-futur LeBron James peut-il devenir la superstar tant attendue à Dallas ?

82 matches joués (82 titularisations), 35,5 minutes, 15,3 points à 44,9%, 40,7% à 3 points*, 82% aux LF, 3,5 rebonds, 4,4 passes*, 1,1 interceptions, 0,3 block,  2,6 TO, 2,4 fautes.

Dirk Nowitzki. Longtemps blessé, l’Allemand s’est fait attendre. Quand on prend du recul, un simple constat se dresse :  avec ou sans lui, Dallas n’a pas le même visage. Logique, mais frustrant. Il aura été absent des parquets trop longtemps pour sauver les meubles, mais difficile de lui reprocher quoique ce soit sur les rencontres qu’il a disputé après le All-Star Break. Si Dallas a pu revenir de l’enfer et croire à nouveau aux PO, c’est grâce à lui. Seulement, les Texans peuvent-ils continuer à miser sur une bête blessée ? Était ce seulement le coup d’une saison ou le début d’un déclin ? Le géant allemand veut poursuivre avec les Mavs et croit en la capacité de Mark Cuban de faire de cette équipe à nouveau un candidat au titre. On voit mal l’histoire d’amour entre Dallas et Dirk se terminer cet été, mais la fin approche (malheureusement)… A moins que Dirk ne devienne une seconde option de luxe, comme Tim Duncan chez les Spurs.

53 matches jouées (47 titularisations), 31,3 minutes, 17,3 points à 47,1%, 41,4 % à 3 points, 86% aux LF, 6,8 rebonds, 2,5 passes, 0,7 interceptions, 0,7 block, 1,32 TO*, 1,75 fautes.

Jae Crowder. Le rookie issu de Marquette a eu l’occasion de se montrer. Passant la majeure partie de son temps derrière la ligne à 3 points, il a montré qu’il était également capable d’attaquer le cercle, même s’il le faisait trop peu. Il a pris le “rookie wall” de plein fouet lorsque la dernière ligne droite a débuté, n’inscrivant que deux 3 points durant le mois d’avril. Il sera toujours aux Mavericks l’année prochaine, mais difficile de savoir aujourd’hui quel rôle occupera-t-il.

78 matches joués (16 titularisations), 17,3 minutes, 5 points à 38, 4%, 32,8% à 3 points, 64,4% aux LF, 2,4 rebonds, 1,2 passes, 0,8 interception, 0,2 block, 0,63 TO, 1,64 fautes.
 

 

L’anecdote : Derek Fisher se joue de Mark Cuban

A un moment donné, le propriétaire de Dallas a peut-être cru que les esprits s’étaient liés contre lui. Souvenez-vous : mécontent du rendement de son meneur titulaire, l’homme d’affaire engage le pré-retraité Derek Fisher pour prendre les rênes de son équipe. L’ancien Laker ne jouera que 9 matches pour les Texans, avant de rompre son contrat pour « raisons personnelles ». Quelques semaines plus tard, libéré de toute obligation, le “Fish” signe dans une équipe bien plus compétitive et qui lui offrira la possibilité d’accrocher une sixième bague : le Thunder. Un tour de passe-passe dur à avaler pour Cuban.

« Je l’ai hué comme n’importe qui d’autre dans la salle » révèle Cuban sur ESPN, lors du retour de Fisher à Dallas, au mois de mars. « Je suis quelqu’un qui essaie toujours d’aider les gens. (…) Et habituellement quand vous le faites, vous attendez un minimum de loyauté en échange. Lorsque vous ne l’obtenez pas, la déception est encore plus grande. Mais vu son passé, je n’aurais pas dû être surpris… »

 L’avenir : Le marché des free-agents en ligne de mire

« C’est entièrement de ma faute et de celle du GM Donnie Nelson. C’est notre job de mettre les joueurs en position de gagner. On n’en a pas fait assez. Je me casse le cul pour qu’on fasse du mieux qu’on peut. Personne ne déteste plus perdre que moi. »

Frustré par cette première saison sans playoffs depuis 2000, Mark Cuban va tenter des choses cet été. L’homme d’affaire aura de l’argent à dépenser et nulle doute qu’il tentera d’attirer de grands joueurs. On pense notamment à Josh Smith, Brandon Jennings, Monta Ellis, Dwight Howard ou encore Chris Paul.

Une fois de plus, Dallas pourrait tenter d’attirer D12 dans ses filets. Pour le reste, difficile d’imaginer Cuban donner les clés de son équipe à des joueurs aussi irréguliers que Jennings ou Ellis. Reste alors Josh Smith et Chris Paul, l’un et l’autre sont liés aux résultats de leurs franchises en playoffs, on ne serait pas étonné si Cuban parvenait à attirer un gros poisson pour finir son histoire avec Dirk en beauté en juin 2013. Quoiqu’il arrive, M. Cuban n’est pas du genre à voir les choses à long terme et il fera tout son possible pour mettre « les joueurs en position de gagner », dès la saison prochaine.

*Meilleure performance en carrière