Le Richfield Coliseum : terre des exploits des anciennes idoles de LeBron James
A chaque salle NBA son âme, ses anecdotes et ses bannières accrochées au plafond. Toutes les arènes sont uniques et leurs couloirs cachent bien souvent des secrets qui révèlent leur histoire et leur personnalité. Direction L’Ohio et plus particulièrement Richfield, pour une visite guidée du Richfield Coliseum qui accueillait les Cavaliers de 1974 à 1994.
La fiche
- Dernier nom : Richfield Coliseum
- Adresse : 2923 Streetsboro Road
- Ville : Richfield Township, Ohio
- Date d’ouverture : 26 octobre 1974
- Date de fermeture : 24 septembre 1994
- Démolition : 6 janvier 1999
- Capacité : 20 273 personnes
- Propriétaire : Gund Business Enterprises, Inc.
- Surnoms : The Palace on the Prairie
- Successeur : Rocket Mortgage Fieldhouse depuis 1994
Histoire
Construite dans le but de succéder à la Cleveland Arena, c’est en 1973 que les travaux commencent. Dirigés par les architectes de United Press International, la salle prend place à Richfield, à mi-chemin entre Cleveland et Akron. La décision d’installer le bâtiment à cet endroit vient de Nick Mileti, ancien propriétaire de la franchise. Estimant qu’à peu près 5 millions de personnes vivent à moins d’une heure de route du Coliseum, le lieu choisit s’avère être stratégique d’une manière économique. Le coût total fut de 36 millions de dollars et les travaux durèrent un an et demi, l’ouverture officielle étant le 26 octobre 1974. Par ailleurs, Larry Bird avouera en 2012 que c’était la salle dans laquelle il avait pris le plus de plaisir à jouer et c’est aussi le dernier parquet qu’il foulera. Dans les résidents autre que les Cavaliers nous retrouvons les Barons (hockey sur glace) qui resteront de 1976 à 1978, succédant aux Crusaders qui eux étaient restés de 1974 à 1976.
Pour le premier match dans cette nouvelle arène, le 29 octobre 1974, les Cavaliers recevaient les Celtics. Ces derniers ressortiront vainqueur de cette rencontre sur le score de 107 à 92 grâce à Jo Jo White et John Havlicek, tout deux frôlant le triple-double. En face, Bingo Smith et Austin Carr assuraient le scoring sans pour autant empêcher Boston de rentrer le ballon dans le filet. Dans cette nouvelle enceinte, les fans avaient à disposition la plus grande salle de l’Ohio avec 20 900 places assises. En 1988, des travaux sont effectués, ce qui abaisse le nombre de sièges à 20 273. C’est en 1994 qu’elle se fait dépasser avec la construction de l’actuelle Rocket Mortgage Fieldhouse. Acheter une place pour un match coûtait en moyenne 7 dollars lors de la saison 1978-79. Le parquet de cette salle arborait les couleurs orange et bleu marine. Le rond central était dépourvu de logo, ce dernier apparaissant derrière la ligne à trois-points. Dans un cercle rempli de bleu marine était marqué “Cavs” en orange très flashy, entouré de blanc. La raquette était elle aussi bleu marine avec les lignes de couleur orange.
Etant une enceinte multifonction, les concerts occupaient le temps lorsque les franchises ne disputaient pas de matchs à domicile. Ainsi, du côté de l’Ohio il y avait plus de 160 événements chaque année. Concernant le basket, le Richfield Coliseum a organisé le NBA All-Star Game en 1981 où Nate Archibald sera élu MVP de la rencontre. A propos des records établis, World B. Free scora 45 points contre les Rockets le 16 février 1985, Elmore Smith goba 24 rebonds contre les Bullets le 2 février 1978 alors que Geoff Huston aura claqué 27 passes décisives contre les Warriors le 27 janvier 1982.
Meilleur souvenir au Richfield Coliseum
Le meilleur moment des Cavaliers à domicile est sans aucun doute cette série de Playoffs en 1992 où l’équipe de l’Ohio affronte les Celtics. Ces derniers sont sur la fin mais cela ne les empêche pas d’accrocher le troisième spot à l’Est juste derrière… Cleveland. Comme dit précédemment, Larry Bird adorait jouer sur ce parquet mais malheureusement pour lui, cette fois-ci ne se passera pas comme il le souhaite. Après un Game 1 placé sous le signe du blowout, les Celtics se reprennent pour gagner deux matchs consécutifs. Cleveland rétorque en gagnant les deux suivants, Boston est dos au mur mais gagnera le sixième match de 31 points. Et voilà comment on obtient un Game 7 ! La manche décisive se passera au Coliseum. D’entrée de jeu Brad Daugherty et ses potes assènent un 35-21 pour prendre la tête. Larry Bird, Kevin McHale et Robert Parish ne pourront rien faire. Cumulant 29 points à eux trois, l’heure était venue de passer le relais, la fin de l’aventure avait sonné. Brad Daugherty frappa fort en plantant 28 pions à 9/11 aux tirs donc 10/13 depuis la ligne des lancers-francs, tout ça accompagné de 9 rebonds, 6 caviars et 3 contres. Vous avez dit all-around ? Dans ce match la menace venait également du ciel du banc avec Hot Rod Williams qui planta 20 points, Cleveland avait écœuré Boston dans ce match décisif, le public était dingue, les joueurs aussi. Gagner contre les grands Celtics n’étaient pas donné à tout le monde, même dans la fleur de l’âge. Cette série marquera également le dernier match de Larry Legend, prenant sa retraite après ce Game 7 raté pour lui et son équipe. Malheureusement pour Mark Price et ses acolytes, les Bulls débarquent au tour suivant et gagneront la série en six matchs.
Pire souvenir au Richfield Coliseum
Parmi les pires souvenirs des fans des Cavs, les 69 points de Jordan doivent être sacrément haut, entre la place numéro une et deux. Mais le pire n’est pas celui-là, malgré le match monstrueux de His Airness avec ses Air Jordan 5 aux pieds. C’est cette action mythique qui reste gravée dans la tête de chaque fan de la franchise : The Shot. Nous sommes le 7 mai 1989 et le premier tour de la postseason oppose les Bulls de Jordan (sixièmes) et les Cavaliers (troisièmes). Pour replacer le contexte, personne ne voyait une défaite de Cleveland en partie à cause du sweep effectué lors de la saison régulière, Chicago ne gagnant aucune des confrontations. Mais finalement, la série est plus disputée que prévue et les deux équipes doivent se départager lors d’un cinquième match crucial après que les Cavs aient remporté la quatrième rencontre en prolongation. Ces ultimes 48 minutes commencent bien pour l’Ohio et les coéquipiers de Jojo commencent à douter de leur capacité à remporter ce match. MJ prit alors le match à son compte, scorant 40 points à quelques minutes de la fin du temps réglementaire. Craig Ehlo réplique avec un tir longue distance pour redonner un point d’avance aux siens. Timeout pour les Bulls, Scottie remet la balle en jeu dans les mains de Jordan qui inscrit un jumpshot sur la tête de Larry Nance. C’est au tour de Lenny Wilkens de demander un temps-mort et en sortie de celui-ci, Craig marque à nouveau, un lay-up cette fois-ci. Cleveland est en train de jubiler alors qu’il ne reste que 4 secondes au chrono. Un dernier TO est demandé par Doug Collins et l’action qui suit appartient à l’histoire. Le numéro 23 arrive à se démarquer de Nance et Ehlo, reçoit le cuir, dribble jusqu’en tête de raquette et s’élève si haut que l’arrière des Cavs retombe avant lui. Le temps s’est arrêté l’espace d’un instant, Michael lâche la balle et FI-CELLE ! Game over, round over, les Bulls se qualifient grâce aux 44 points de l’arrière. La clim est incroyable, le public est déçu, triste. Si ça peut les consoler, Detroit viendra à bout de l’équipe de l’Illinois au tour suivant.
Maillots retirés au plafond du Richfield Coliseum
- #7 : Bobby Smith, le 4 décembre 1979
- #34 : Austin Carr, le 3 janvier 1981
- #42 : Nate Thurmond, le 18 décembre 1977
Palmarès au Richfield Coliseum
- Champions de Division (1976)
- Meilleur bilan : 57-25 (1989 et 1992)
- Pire bilan : 15-67 (1982)
La suite
Le Richfield Coliseum fermera ses portes le 24 septembre 1994 avant d’être démoli le 6 janvier 1999. L’histoire n’aura pas été si glorieuse que ça, la franchise connaîtra le succès avec l’arrivée d’un certain LeBron James en 2003, évoluant alors sur le parquet de la Quicken Loans Arena. La nature a désormais repris ses droits sur l’ancienne aire où se situait le stade, faisant alors partie du Cuyahoga Valley National Park où la vie animale prolifère.
Même si les Cavaliers comptent peu de joueurs talentueux lors de ces années passées au Richfield Coliseum, cela a suffit à gagner le cœur des fans. La reconnaissance envers certains se voient avec les maillots retirés et notre petit doigt nous dit que certains pourraient être collés au plafond dans peu de temps.
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