L’heure est-elle venue de considérer les Cavaliers comme des vrais candidats au titre ?
Le 09 janv. 2025 à 17:40 par Thibault Mairesse
Les Cavaliers roulent sur la NBA depuis la mi-décembre avec une série en cours de 11 victoires consécutives. De quoi les considérer comme de réels prétendants au titre ? On essaye de faire la lumière sur une équipe de Cleveland qui intrigue autant qu’elle domine.
Les Cavaliers roulent sur la NBA
Cleveland domine la NBA de la tête et des épaules et ce, depuis le premier jour de la régulière. Les Cavs n’ont pas attendu une semaine ou un mois pour se mettre en route. Non, non. Ils étaient prêts dès le 23 octobre avec un premier succès face aux Raptors 136-106. Une première fessée envoyée et pas la dernière puisque les hommes de Kenny Atkinson ont réalisé dans la foulée une série de 15 victoires consécutives.
Première défaite face à Boston et franchement ça arrive à pas mal de gens, défaite suivie d’une période un peu moins top. Mais quand on dit “période un peu moins top”, c’est à l’échelle des Cavaliers version 2024-25. Donc ils ont perdu trois fois en cinq rencontres dont ce fameux duel face aux Celtics en NBA Cup. Rien de dramatique.
Rien de dramatique surtout que tout se remet en place très vite. Le 1er décembre. Cleveland recroise le fer avec les C’s et les font tomber. S’ensuit une première série de quatre victoires consécutives avant un faux pas face à Miami.
Une défaite visiblement nécessaire puisque depuis, le constat est simple : les Cavs n’ont plus perdu.
Série en cours de 11 victoires consécutives où Donovan Mitchell et sa bande déboîtent l’adversaire, soir après soir. Sur les 11 succès, Cleveland s’impose avec en moyenne 15 points d’avance.
Est-ce qu’il vous en faut davantage pour vous dire qu’ils sont injouables ? Oui ? Pas de souci, on a ça en stock.
Les hommes de Kenny Atkinson ont un bilan de 19 victoires pour une défaite à la maison et n’ont perdu aucun match face à une équipe de l’Ouest en douze affrontements. Les Cavs savent accueillir et voyagent bien. Des beaux éléments d’une franchise qui a l’ambition d’aller potentiellement jusqu’au mois de juin.
Cleveland Cavaliers:
— Snapped Thunder 15-game win streak
— Undefeated against the West
— 11 straight wins
— 19-1 at home
— 1 seed
On pace to win 73 games. pic.twitter.com/byugsBV33q
— StatMuse (@statmuse) January 9, 2025
Un collectif parfaitement rôdé
Pour souligner la saison fantastique des Cavs, il faut parler du travail d’un homme : Kenny Atkinson. Débarqué à Cleveland l’été dernier, le nouveau coach a changé le visage d’une équipe de Cleveland souvent critiquée – à raison – ces dernières années.
Atkinson était attendu comme le Messie après la fin d’une ère compliquée avec JB Bickerstaff. On savait qu’il pouvait faire du bien, mais ce qu’il propose depuis trois mois et demi, c’est au-delà de toutes les espérances.
Kenny Atkinson a réveillé Evan Mobley et Darius Garland qui sortaient d’une saison compliquée. Cette année, ils sont tous les deux au centre du jeu de Cleveland qui est la meilleure attaque de NBA avec 121,5 points par soir.
Point d’orgue d’une équipe inarrêtable : la rencontre face au Oklahoma City Thunder hier soir. OKC est la meilleure défense de NBA et même s’il manque Alex Caruso et Chet Holmgren, on s’attendait quand même à voir le Thunder limiter un peu les Cavs. Eh bien que nenni.
Nouvelle démonstration offensive de Cleveland avec 129 points inscrits. Match référence qui traduit le génie de Kenny Atkinson. Il a disséqué action après action la défense du Thunder en insistant sur un secteur intérieur démuni. Si Jarrett Allen et Evan Mobley ont été injouables, c’est bien pour une raison.
pic.twitter.com/J2G8DS3Ace https://t.co/Wzmmv5DdMH
— TrashTalk (@TrashTalk_fr) January 9, 2025
OKC a voulu resserrer sa défense intérieure ? Pas de souci pour Atkinson qui a pu compter sur Georges Niang et Max Strus pour artiller de loin.
Symbole d’un effectif uni vers le même objectif, la déclaration de Donovan Mitchell en sortie de victoire contre OKC :
“Cela montre notre évolution. J’ai dit à tout le monde après la rencontre que l’année dernière, en tant que groupe, on n’avait pas gagné ce match. Tous ceux qui sont entrés en jeu ont apporté quelque chose de positif que ce soit de la défense, des rebonds ou encore du scoring. C’est une victoire collective et c’est ce qu’il faut pour être l’équipe que nous voulons être.” Donovan Mitchell
Justement, en parlant de role players, l’effectif de Cleveland est profond à tel point que Kenny Atkinson se met à rêver d’une rotation à 10 en Playoffs, là où traditionnellement on réduit l’effectif à sept ou huit gars.
Une excellente nouvelle pour une équipe qui ne se fatigue pas. Les cadres jouent entre 29 et 31 minutes par soir. Autant vous dire qu’ils ont du temps pour se reposer et être en forme tous les jours. Tom Thibodeau pourrait prendre des notes.
En bref, on a un excellent coach qui sait user de toutes les forces de son effectif sans trop les fatiguer. Ce ne serait pas un schéma d’une équipe qui va loin en Playoffs ça ?
Sur les bases d’une saison historique
Avec un bilan de 32 victoires pour 4 défaites, il faut commencer à ouvrir les livres d’Histoire. Seules quatre équipes ont fait un meilleur démarrage que Cleveland cette année :
- Warriors 2015-16 : 34-2
- 76ers 1966-67 : 33-3
- Lakers 1971-72 : 33-3
- Bulls 1995-96 : 33-3
Les Cavaliers sont bien partis pour sortir l’une des meilleures saisons de tous les temps.
Souvenez-vous, plus haut, on vous disait que sur les 11 derniers matchs, Cleveland s’était imposé avec un écart moyen de 15 points. Au global, Cleveland s’impose avec une avance de 11,7 points en moyenne.
Pour reprendre l’exemple des quatre équipes au-dessus, elles aussi s’imposaient tous les soirs avec un écart moyen supérieur à 10 points et elles ont toutes fait les Finales. La seule qui n’a pas remporté le titre ? Les Warriors de 2016 à cause d’un certain LeBron James.
Every team to win at least 32 of their first 36 games, with a point differential of +10.0/game or better:
🔸 2016 GSW (made Finals)
🔸 1972 LAL (won Finals)
🔸 1996 CHI (won Finals)
🔸 1967 PHI (won Finals)
🔸 1997 CHI (won Finals)
And now, the 2025 Cleveland Cavaliers! pic.twitter.com/UsHvtNtzJU
— ɴᴏᴛ (@georgemikan) January 9, 2025
En d’autres termes, Cleveland a les stats et l’Histoire avec un grand H de son côté pour faire un gros run lors des prochains Playoffs. Alors, est-ce qu’il y a encore sérieusement des raisons de douter ?
Est-ce qu’il y a encore des raisons de douter ?
Les Playoffs. Le voilà, le pire ennemi de ces Cavaliers. Tous les joueurs ou presque ont des choses à prouver. Récemment, on ne garde pas que des beaux souvenirs de Cleveland en Playoffs. Jarrett Allen avait déclaré il y a deux ans que les lumières étaient plus brillantes que prévu. On pouvait alors donner l’excuse d’un groupe jeune qui venait de se créer.
En 2025, le temps des excuses est révolu.
L’an passé, Cleveland a tout donné pour jouer Orlando et ils ont eu chaud. Puis ils se sont fait allumer par les Celtics, futurs champions, au tour suivant. Si l’élimination était logique, l’impression sur le parquet n’était clairement pas bonne.
Cette saison, beaucoup de choses ont changé à l’image du coach qui semble instaurer une véritable culture de la gagne à Cleveland, mais cela sera-t-il suffisant en avril quand tout le monde voudra en découdre ? Jarrett Allen arrêtera-t-il d’être ébloui par les lumières des Playoffs ? Donovan Mitchell pourra-t-il porter les Cavaliers vers le titre ? Darius Garland et Evan Mobley confirmeront-ils leur bonne saison en post-season ?
Les réponses à ces questions ne reposent que sur des suppositions et il est impossible d’avoir une quelconque certitude aujourd’hui. Pour le moment, les Cavaliers donnent vraiment l’impression d’être une équipe prétendante au titre. À eux de confirmer ce ressenti dans les moments où cela compte le plus.
Sources texte : Statsmuse, ESPN, TheAthletic, Basketball Insiders