Hall of Fame 2024 : Doug Collins, la passion à l’état pur
Le 12 oct. 2024 à 11:44 par Maxime Chauveau
S’il n’est probablement pas le nom le plus connu de cette cuvée 2024, Doug Collins a tout autant sa place que ses confrères au Hall of Fame. En effet, on parle ici d’un monsieur qui a tout donné au basketball, pendant plus de 40 ans. Joueur brillant, entraîneur aguerri et commentateur de renom, Collins a tout connu, et tout vécu.
L’histoire entre Doug Collins et le basket commence, comme beaucoup d’autres, à se dessiner sur les bancs du lycée. Dans son Illinois natal, Douggy est ce qui se fait de mieux au poste de meneur à l’époque. Un succès qui va d’ailleurs le suivre jusqu’à la fac, puisque Collins envoie en moyenne 29 points par match durant ses trois saisons avec Illinois State. On vous avait prévenu, DC est une vraie petite bombe. À tel point même qu’il est convoqué par Team USA pour disputer les JO de 1972, perdus en finale face à l’URSS. Un épisode marquant de la carrière du jeune Douglas, tant ce match fut controversé. Pour l’anecdote, la fin de cette rencontre doit être rejouée à deux reprises alors que Collins venait d’enfiler le costume de héros en marquant deux lancers-francs cruciaux. Team USA finit par s’incliner d’un petit point. Un vrai scandale, qui conduira les Américains à ne pas se présenter à la remise des médailles.
Mais bon, pas de quoi arrêter Doug.
Avec un tel talent, difficile de passer sous les radars des scouts, et Collins est logiquement choisi en première position de la Draft 1973 par les Sixers. Pour l’anecdote, le meneur a même été drafté en ABA un peu avant, mais ne jouera pas une minute dans ce championnat. En NBA par contre, Doug fait son petit bout de chemin. Grâce à ses qualités offensives, il est même nommé quatre fois All-Star. En 1977, Collins et Philly atteignent carrément les Finales NBA, mais s’inclinent face aux Blazers de Bill Walton. Quatre ans plus tard, le meneur (cabossé par les blessures) prend finalement sa retraite, après huit saisons dans la Grande Ligue, toutes chez les Sixers.
Congratulations 4x @NBAAllStar, 400+ career coaching wins and go to @NBA TV broadcast analyst for CBS, NBC, TNT, TBS and ABC/ESPN, #24HoopClass inductee Doug Collins. pic.twitter.com/JtMW93vjRh
— Basketball HOF (@Hoophall) April 6, 2024
Pour autant, pas question pour Collins de se reposer. Le désormais ex-joueur retourne sur les parquets en 1986, cette fois dans le rôle d’entraîneur, du côté de Chicago dans son État natal. Les plus attentifs d’entre vous auront peut-être fait le lien, mais dans ces années-là dans l’Illinois, il y avait un petit joueur bien sympa. Son nom ? Michael Jeffrey Jordan.
Oui, oui, Doug Collins a été l’un des premiers coachs de His Airness durant ses débuts avec les Bulls. Et pas des moindres. En fait, les deux vont très rapidement nouer une forte relation, animés par une envie de gagner dévorante. Pour preuve, lors du premier match de Douglas à la tête des Taureaux, l’arrière promet à son nouvel entraîneur qu’il ne le laissera pas perdre. Résultats des courses : la victoire et 50 points sur la tronche des Knicks au Madison Square Garden. Pas mal comme débuts. On se souvient aussi de l’explosion de joie de Doug Collins quand Jordan a planté “The Shot” à Cleveland, une image très symbolique de la passion du bonhomme.
Si DC et MJ ne remporteront jamais de titre ensemble, le passage de Collins pose les bases d’une future dynastie. Ce dernier façonne un peu plus Jordan, en tant qu’homme et en tant que joueur, et aide les Bulls à passer un cap en Playoffs, les emmenant même en finale de Conférence en 1989. Finalement, la saison suivante, Doug est remplacé à la tête de l’équipe par l’un de ses assistants, un certain Phil Jackson. Le reste appartient à l’histoire.
MJ wouldn’t let Doug Collins lose his first game.
50 points | 15-31 shooting | 21 pts in 4Q#TheLastDance pic.twitter.com/NXz3qwrEo0
— Chicago Bulls (@chicagobulls) April 27, 2020
Direction Detroit et les Pistons, pour Collins, qui prend la tête de Motor City en 1995. Là, pas grand-chose à se mettre sous la dent, si ce n’est l’explosion du phénomène Grant Hill. Faute de résultats, Doug rend son tablier en 1998 et reprend sa carrière de commentateur pour NBC et TNT (entre autres), carrière qu’il avait démarrée au milieu des années 1980 avant de coacher les Bulls. Un rôle dans lequel il se montrera brillant, et très apprécié du public américain pour ses réactions spontanées et sa passion.
Bien que cette aventure en cabine dure près de trois ans, chassez le naturel, il revient au galop. Les bancs manquent trop à DC, qui part retrouver Michael Jordan chez les Wizards, histoire de boucler la boucle. Une nouvelle fois, les retours sont insuffisants, et Collins est licencié en 2003. L’occasion de retourner à la télé, pour parler de ce que Douglas aime plus que tout : le basket.
“What happened to that boy!”
HBD Doug Collins 😂
4 x All-Star as a player & 1 as a coach pic.twitter.com/AiGOUkKxAZ
— Ballislife.com (@Ballislife) July 28, 2023
Après plusieurs années de pause dans le coaching, l’ex-meneur signe son retour en NBA en 2010 pour entraîner les Sixers, qu’il emmènera deux fois en Playoffs, avant de démissionner en 2013. C’est ici que s’arrête sa carrière, après plus de 400 victoires sur les bancs. Si le joueur était très bon, c’est surtout son passage de tacticien et de commentateur que l’on retient. Ce week-end, il sera intronisé au Hall of Fame pour l’ensemble de son œuvre.
Doug Collins ne sera donc jamais le plus victorieux des entraîneurs, ni le plus titré des joueurs, mais aura marqué le monde de la NBA par son dévouement et sa passion. Une passion dévorante, qui va le conduire à inscrire son nom à côté de ceux des plus grands. Le plus beau des hommages, pour celui qui n’a jamais triché.