On a regardé “Une province américaine” d’Alan Durand (et on veut tous devenir pote avec Terry Tarpey)

Le 01 sept. 2024 à 11:08 par Giovanni Marriette

Terry Tarpey 1er septembre 2024
Source image : "Une province américaine"

C’est dimanche, et le dimanche c’est Michel Drucker détente. Que fait-on dans ces cas-là ? On se prend un petit café, jusque-là rien d’anormal, et on se pose devant un petit docu basket. Aujourd’hui “Une province américaine” d’Alan Durand, et c’était vraiment cool.

Le lien du documentaire juste ici !

On commence par un peu de trashtalking, avec un ancien du MSB (DJ Stephens) et un néo-Manceau (Tashawn Thomas) qui se vannent dans les coursives d’Antarès. Car oui, si vous êtes allergiques au Mans et donc aux rillettes, cette production pourtant sympa n’est pas faite pour vous. Plus sérieusement, le très doué Alan Durand nous emmène dans les insides du MSB, club cher – entre autres – à Vincent Collet ou Nicolas Batum, pour nous présenter quelques uns des Américains de la bande. Des joueurs US qu’il a suivi pour comprendre, un peu plus, leur vie loin de chez eux, une vie de nomade pas toujours évidente à gérer.

“Lorsque je viens voir un match de basket, j’ai l’impression de fouler un morceau des États-Unis. A mes yeux, le parquet, la salle, dessinent les frontières d’une province américaine.” – Alan Durand

D’un DJ Stephens plaisantant sur son début de relation avec une joueuse toulousaine (avec qui il attend aujourd’hui un enfant) à un Tashawn Thomas qui n’aime rien de moins qu’aller sentir l’odeur des playgrounds, on comprend durant une heure les différentes manières de s’intégrer, ou non, des “Américains de France”, toujours avec ce fond orange tout droit venu de la Sarthe.

Mais le principal protagoniste de ce documentaire c’est évidemment ce gendre idéal de Terry Tarpey, arrivé au Mans en 2017 et reparti en 2023, avec entre ces deux dates une histoire d’amour incroyable, en tant que fils d’un premier “Américain Manceau” (Terry Tarpey II) et, surtout, capitaine au grand cœur du MSB.

Terry est né au Mans, est parti grandir aux États-Unis mais a fini par revenir dans le 72, pour y devenir une icône et y fonder sa propre famille. Les larmes montent, comme les siennes d’ailleurs, car on découvre un Terry émotionnellement très attaché à cette double culture. Le “roi du barbecue” annonce devant ses potes cainris l’arrivée de son enfant, on le retrouve gêné d’utiliser un franglais pourtant terriblement stylé, avant de switcher sur un Euro 2022 durant lequel Tarpey sera un élément déterminant du beau parcours des Bleus. Un peu à la surprise générale mais pas de la sienne, puisqu’on découvre aussi un Terry qui avait fait de cette sélection un objectif fort. On retrouve d’ailleurs un peu de TrashTalk aux commentaires dans ce docu, la preuve aussi qu’Alan Durand est un homme de goût.

Retour de l’Euro avec une médaille et avec des larmes de joie, toujours, naissance de la petite dernière, un ostéo très familier, et si lors de l’Euro 2022 l’homme aux plus belles initiales du monde avait déclaré “Ma tête est américaine mais mon cœur bat pour la France”, son discours d’au revoir à Antarès se termine par une prose encore plus touchante :

“Je suis arrivé américain et je vais repartir manceau”

Scott Bamforth, Dante Cunningham, Tashawn Thomas, Taylor Rochestie, Brynton Lemar… et Terry Tarpey, autant de trajectoires qui diffèrent mais avec cet objectif commun : s’en sortir, vivre de sa passion et rendre fiers les leurs. “Une province américaine” c’est prenant, c’est touchant et instructif, alors foncez (même si vous n’aimez pas les rillettes) !


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