JO Paris 2024 : le Brésil, l’invité surprise prêt à bousculer la hiérarchie

Le 18 juil. 2024 à 10:46 par Julien Vion

BRUNO CABOCLO BRÉSIL 16 juillet 2024
Source image : FIBA

Vainqueur surprise du tournoi de qualification olympique de Riga, le Brésil amorce les JO de Paris 2024 sans complexe derrière un groupe expérimenté. Suffisant pour embêter le pays hôte et les champions du monde en titre ?

Le passé aux JO et la dynamique du moment

Ces dernières décennies, les parcours brésiliens aux Jeux olympiques sont semblables à des montagnes russes, mais les sommets atteints au milieu du siècle dernier semblent loin. Toujours ou presque qualifié en quart de finale entre 1980 et 1996, le Brésil enchaîne 16 ans sans Jeux avant un retour en 2012. Si l’édition 2016 à domicile est décevante, avec une élimination dès le premier tour, la phase de poule n’est même pas atteinte à Tokyo en 2021 puisque la Seleção ne se qualifie pas. Les trois médailles de bronze olympiques de leur histoire, toutes entre 1948 et 1964, renvoient à une autre époque. Il y a une éternité.

Participant au tournoi qualificatif de Riga, le Brésil – éliminé au premier tour de la dernière Coupe du monde – ne figurait pas parmi les favoris. Mais derrière un Bruno Caboclo particulièrement inspiré, la Seleção s’est frayée un chemin jusqu’en finale pour battre la Lettonie, 5ème du dernier mondial, chez elle. Si l’effectif n’est pas, sur le papier, parmi les plus talentueux, la présence brésilienne fin juillet n’est absolument pas un hasard. Après un superbe TQO, Cristiano Felicio (oui, encore vivant) et sa bande pourraient surfer sur leur bonne dynamique pour ne pas venir à Lille en touristes.

Le roster

  • Bruno Caboclo
  • Leonardo Meindl
  • Gui Santos
  • Cristiano Felicio
  • Marcelinho Huertas
  • Didi Louzada
  • Raul Neto
  • Lucas Dias
  • Vitor Benite
  • Joao Marcello Pereira
  • Georginho de Paula
  • Yago Santos

Selon les standards internationaux, aucun des douze membres du groupe brésilien ne se rapproche de ce qu’on pourrait appeler une “star”. Le TQO du début de mois a montré que ce n’était pas forcément nécessaire pour bien jouer au basket. L’immense Bruno Caboclo, passé par les Rockets ou les Raptors il y a quelques années, s’est mué en homme providentiel, on en reparle dans la rubrique ci-dessous. Dans l’aile, le très précieux Leonardo Meindl (Alvark Tokyo) a soulagé grâce à son adresse à 3-points et son activité au rebond. Sur les lignes arrières, ce sont Marcelinho Huertas (ex Lakers, 41 ans !) et Georginho qui font le boulot dans l’organisation, tandis que Raul Neto (ex Jazz) est incertain à cause d’une blessure au début du mois de juillet.

Lucas Dias (2m08) vient apporter un peu plus de taille à l’intérieur, mais le facteur X de cette équipe s’appelle Gui Santos. Si le jeune joueur des Golden State Warriors n’a pas un volume statistique gigantesque, il a montré sa polyvalence et son côté clutch pendant le TQO. Le GOAT du basket Cristiano Felicio n’a que peu de temps de jeu, au grand dam des fans des Bulls, tout comme Didi Louzada, passé lui aussi par la NBA. Mais avec leur participation, le facteur fun du Brésil est non-négligeable.

Le joueur à suivre : Bruno Caboclo

Les lecteurs assidus de TrashTalk savent. Bruno Caboclo a une place bien au chaud dans le cœur de la rédaction. Mais au-delà de notre affect, le 20e choix de la Draft NBA 2014 a livré des qualifications olympiques de PA-TRON. Dès le match d’ouverture contre le Monténégro, Caboclo pose 25 points, 9 rebonds, 2 passes, 2 interceptions, 3 contres, et le bonjour à Nikola Vucevic. Meilleur marqueur de son équipe sur le tournoi, c’est encore ce “Kevin Durant brésilien” qui envoie 21 points (67% au tir) et 2 contres pour valider le billet des JO contre la Lettonie.

Celui qui était “à 2 ans d’être à 2 ans d’être prêt pour la NBA” est peut-être enfin prêt… 10 ans après la célèbre phrase de Fran Fraschilla le soir de la draft. Dans une équipe qui manque un peu de présence sous le cercle, ses capacités athlétiques ainsi que ses qualités de contreur sont particulièrement précieuses. MVP du tournoi de Riga, Bruno Caboclo peut créer quelque chose de grand à Lille, dans les pas des plus grands brésiliens de l’histoire de la ville. Jusqu’à dépasser l’héritage de… Tulio de Melo ? Peut-être pas, mais on sait jamais.

Le Brésil peut-il embêter les favoris du groupe B ?

Le Brésil peut-il viser mieux qu’une élimination en phase de groupes ? La présence de l’Allemagne (championne du monde) et de la France (Victor Wembanyama, argument suffisant) laisse penser que non, et les comparaisons d’effectif vont dans le même sens. La défaite contre le Cameroun en phase de groupe du TQO (74-77) témoigne de la fragilité du jeu de la Seleção malgré la qualification. Avec les deux gros poissons de la poule pour débuter, le Brésil sera vite fixé sur son futur dans le tournoi. S’il n’y a pas d’exploit, la dernier match contre le Japon pourrait ressembler à un duel pour l’honneur avant de quitter le nord de la France.

Avec notamment Tiago Splitter – nouvel entraîneur du Paris Basket – dans le staff, le Brésil a toutefois des outils pour créer une ou deux surprises. Peut-être le temps d’un quart-temps, d’une mi-temps, voire sur une fin de match serrée, Bruno Caboclo & co ne viennent pas pour faire de la figuration. Aux JO 2016, lors de leur dernière participation, ils avaient arraché un magnifique succès contre l’Espagne (66-65) grâce au déjà vieux Marcelinho Huertas. Le Brésil peut toujours être dans le coup, c’est une équipe irrégulière qui peut profiter d’un coup de moins bien pour placer un hold-up. On les retrouvera dès le samedi 27 juillet à 17h15 contre les Bleus, avec évidemment Bastien et Alex sur les canapés en live sur la chaîne YouTube de TrashTalk.

Le programme complet

  • France – Brésil (Samedi 27 juillet – 17h15)
  • Allemagne – Brésil (Mardi 30 juillet – 21h)
  • Brésil – Japon (Vendredi 2 août – 11h) 

Le Brésil est une équipe méritante qui pourrait profiter de sa bonne dynamique pour essayer de faire bouger la hiérarchie aux Jeux olympiques. Une équipe composée de Bruno Caboclo et Cristiano Felicio en 2024, croyez-nous, ça n’a pas de prix.


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