JO Paris 2024 : l’Espagne, un outsider à ne jamais sous-estimer

Le 16 juil. 2024 à 14:31 par Alexandre Taupin

Rudy Fernandez Espagne 16 septembre 2022
Source image : FIBA

En pleine transition suite au départ à la retraite de la plupart des membres de sa génération dorée, l’Espagne continue pourtant d’incarner une menace sur la scène internationale grâce à la qualité de son collectif, mené de main de maître par Sergio Scariolo. Moins favorite que par le passé, la Roja aura cette année encore une bonne tête de poil à gratter. Les Ibères peuvent-ils se frayer un chemin jusqu’au podium à Paris ?

Le passé aux JO et la dynamique du moment

Si l’Espagne a mis un peu de temps à intégrer le gratin mondial des meilleures équipes, elle est finalement devenue une habituée des Jeux olympiques. Les succès glanés au JO portent majoritairement la marque de l’âge d’or espagnol, avec les frères Gasol, Juan Carlos Navarro, Ricky Rubio ou encore Rudy Fernandez, pour en citer quelques uns. Avec trois médailles d’argent et une de bronze, l’Espagne a plusieurs fois visité le podium mais sans jamais atteindre la plus haute marche. Les trois finales perdues aux JO l’ont été contre Team USA, la véritable bête noire de la Roja.

L’Espagne reste néanmoins une force sur laquelle il faut compter, preuve en est sa victoire à l’EuroBasket 2022, où elle était déjà privée de la plupart de ses cadres historiques. Sans véritable star, la Roja avance grâce à la force de son collectif, avec quelques jeunes qui sortent progressivement, bien entourés par les derniers grognards de la grande époque. Sur le papier, cela manque sans doute de talent pour vraiment rivaliser avec les meilleures nations du moment, mais on a appris à ne jamais sous-estimer nos voisins ibériques.

Le roster

  • Lorenzo Brown
  • Alberto Diaz
  • Sergio Llull
  • Dario Brizuela
  • Alex Abrines
  • Xabier López-Arostegui
  • Rudy Fernandez
  • Juancho Hernangomez
  • Santi Aldama
  • Jaime Pradilla
  • Willy Hernangomez
  • Usman Garuba

Beaucoup de stabilité dans le groupe de Sergio Scariolo, avec peu de changements par rapport aux dernières compétitions internationales. La Roja peut savourer le retour de Lorenzo Brown à la mène, qui avait beaucoup manqué l’été passé au Mondial. Sous les panneaux, on retrouve un Willy Hernangomez qui apprécie toujours autant le jeu FIBA et qui devrait encore constituer la principale arme des Espagnols. Son frère Juancho sera aussi là pour canarder de loin dans un role de stretch four. On garde évidemment un œil sur les deux vétérans Sergio Llull et Rudy Fernandez, qui prendra sa retraite à l’issue du tournoi.

Il y a un gros vécu commun, il y a de l’expérience, du vice et comme toujours cette capacité à se dépasser sur le terrain pour le groupe. Avec un très bon tacticien comme Sergio Scariolo pour commander tout ça, c’est solide. Reste que ça manque un peu de star power pour tirer le tout vers le haut. Les Llull et Fernandez sont trop vieux pour ce rôle et Hernangomez pourra difficilement tenir les yeux dans les yeux avec des intérieurs comme Embiid ou Jokic sur tout un match. C’est en équipe que l’Espagne se doit de jouer pour espérer aller loin.

Le joueur à suivre : Rudy Fernandez

Le meilleur ennemi de la France va tirer sa révérence et il faut dire qu’il aura parcouru un sacré chemin depuis ses débuts. Monstre sacré du basket espagnol, avec une ribambelle de médailles autour du cou, que ce soit en sélection ou avec le Real Madrid. L’ailier n’est clairement plus tout jeune mais il peut encore sortir du bois avec quelques gros shoots dont il a le secret et c’est un joueur qui a grandi avec une soif de trophées irrépressible. Nul doute qu’il voudra ranger les baskets sur une ultime médaille, à l’issue de ses 6ème (record) et derniers JO en carrière.

L’Espagne, un épouvantail qui peut rêver d’une médaille ?

On l’a dit plus haut, l’Espagne ne semble pas faire partie des principaux favoris pour la victoire finale. Team USA, le Canada, l’Allemagne et la France (à domicile) semblent mieux armés, avec la Grèce et la Serbie également en embuscade. Pour autant, et comme souvent, personne ne voudra se coltiner l’Espagne cet été. Les Ibères se connaissent sur le bout des doigts, ils ont en Sergio Scariolo un coach qui sait s’adapter à son adversaire et se montrer créatif.

Il est vrai que la Roja ne peut plus compter sur des tauliers comme les frères Gasol dans les moments clefs mais on ne les attendait pas non plus victorieux à l’EuroBasket 2022 et ils l’ont quand même gagné, sans tête d’affiche pour porter l’équipe. Placée dans le groupe de la mort avec la Grèce, l’Australie et le Canada, l’Espagne va vite devoir rentrer dans sa compétition pour espérer faire un coup et offrir des adieux dignes de ce nom à Rudy Fernandez.

Le programme complet

  • Australie – Espagne (27 juillet – 11h)
  • Espagne – Grèce (30 juillet – 11h)
  • Canada – Espagne (2 août – 17h15)

Quel parcours pour l’Espagne ? Quel finish pour Rudy Fernandez aux JO de Paris ? La Roja s’avance avec ses armes, prête à refaire un gros coup dans l’Hexagone malgré un statut d’outsider. La magie de Sergio Scariolo va-t-elle offrir une nouvelle médaille aux compatriotes de Lamine Yamal ?