JO Paris 2024 : l’Australie, risque de coup de vieux chez les Boomers ?

Le 16 juil. 2024 à 12:32 par Julien Vion

Patty Mills Joe Ingles Australie 12 juillet 2024
Source image : FIBA

Après la grande déception de la Coupe du monde 2023, l’Australie semble se trouver dans un entre-deux cycles. Habitués à la scène internationale depuis près d’une décennie, les Boomers abordent les Jeux Olympiques 2024 avec des incertitudes qui ne doivent pas éclipser leur talent. Jusqu’où peuvent-ils s’élever ?

Le passé aux JO et la dynamique du moment

Si l’histoire olympique australienne a souvent été belle malgré un plafond de verre, sa plus belle page a été écrite au Japon il y a 3 ans. Après quatre campagnes terminées à la 4e place depuis 1996, dont les Jeux de 2016, l’Australie a glané sa première médaille olympique à Tokyo en 2021. Guidés par un Patty Mills sensationnel, les Boomers ont vaincu leur “malédiction du 4e” en s’imposant face à la Slovénie de Luka Doncic.

Pendant trois compétitions internationales consécutives (JO 2016, Coupe du monde 2019, JO 2021), les Australiens ont atteint le stade des demi-finales et conforté leur statut de grande nation du basket FIBA. Car au-delà de la paire Patty Mills – Joe Ingles, si importante à Tokyo, une vague de nouveaux joueurs NBA (Josh Green, Matisse Thybulle, Josh Giddey) a rajeuni l’effectif ces dernières saisons. Le cap semblait clair, mais la déception fut d’autant plus grande au mondial 2023.

Défaits par l’Allemagne et la Slovénie en phase de groupes, les hommes de Brian Goorjian sont éliminés avant même le dernier match du premier tour. Malgré un excellent Josh Giddey, élu révélation du tournoi, le coup d’arrêt est brutal. Avec un effectif similaire et des cadres un peu plus âgés, l’objectif pour Paris 2024 semble incertain.

Le roster

  • Patty Mills
  • Josh Giddey
  • Josh Green
  • Dante Exum
  • Dyson Daniels
  • Duop Reath
  • Jock Landale
  • Joe Ingles
  • Jack McVeigh
  • Will Magnay
  • Matthew Dellavedova
  • Nick Kay

L’effectif australien est un savant mélange de vétérans et de jeunes pousses. Joe Ingles (36 ans) et Patty Mills (35 ans) sont les cadres historiques du groupe, avec Nick Kay (31 ans) ou Matthew Dellavedova (33 ans) qui restent des éléments importants de la rotation. Mais si 2021 a été leur consécration, plusieurs mettent en doute leur capacité à avoir le même rendement.

Néanmoins, Josh Giddey – pas encore dans l’effectif à Tokyo – est sans doute attendu comme le nouveau patron de cette équipe, dans le sillage de son mondial 2023 (19 points, meilleur marqueur australien). Josh Green, Dante Exum et Dyson Daniels seront des role-players précieux pour le sale boulot, même si la non-sélection de Matisse Thybulle à la dernière minute, pourtant dans le groupe de préparation, a surpris. Dans le secteur intérieur, Jock Landale devrait servir de point d’ancrage, mais Duop Reath pourrait avoir une carte jouer après sa belle saison rookie à Portland.

Le joueur à suivre : Patty Mills

Si Josh Giddey est en pôle position pour récupérer les clés, Patty Mills devrait rester la boussole australienne pendant les Jeux. Le meneur, qui fêtera ses 36 ans le 11 août, était sans conteste le MVP australien aux JO de 2021, 2016, 2012 et presque… 2008, derrière Bogut dira-t-on. Sa capacité à prendre feu à 3-points (39% de réussite sur 9 tentatives à Tokyo) peut donner des ailes à l’attaque et au momentum, mais à quel point peut-il réitérer ses exploits à Paris ? Patty Mills reste l’homme providentiel si l’Australie a besoin d’un tir clutch en fin de match, et son leadership est une clef-de-voûte dans l’aventure des Boomers. Malgré son âge, attention à ne surtout pas sous-estimer le pyromane pour sa cinquième (CINQ!) apparition olympique. S’il est en feu, il faudra plus qu’un extincteur.

Sortir du groupe A, un défi pour l’Australie ?

Quel est l’objectif australien cet été ? Répliquer la médaille de 2021 est évidemment un rêve auquel il faut croire, mais la tâche s’annonce ardue, et ce dès les phases de poules. L’Australie, placée dans le groupe A, doit sortir du groupe de la mort avec la Canada, l’Espagne et la Grèce. Aucune nation ne se satisferait d’une élimination à ce stade de la compétition, et pourtant une ou deux n’y échapperont pas.

A moins d’un Patty “Michael Jordan” Mills sur Jupiter, les Australiens devront batailler. La Team Canada semble plus riche en talent, tandis que la présence de Giannis Antetokounmpo rend la Grèce menaçante, surtout que le secteur intérieur n’est pas le point fort des Boomers. L’Espagne, enfin, n’a évidemment rien de facile. Et ce sera pour commencer. Autant dire qu’en cas de défaite le premier jour, la suite s’annonce irrespirable.

Si cagade prématurée il y a, pour la dernière olympique de Patty Mills et Joe Ingles, l’Australie serait dans sa moins bonne posture depuis au moins 10 ans. Le tirage au sort ne facilite pas la chose, mais le groupe Brian Goorjian est au pied d’une sacré montagne. Au vu de la situation, sortir du groupe A serait-il un résultat presque finalement… satisfaisant ? Sinon, attention au coup de vieux.

Le programme complet

  • Australie – Espagne (Samedi 27 juillet – 11h)
  • Canada – Australie (Mardi 30 juillet – 13h30)
  • Australie – Grèce (Vendredi 2 août – 13h30)

Avec une énorme pression dès le premier match, l’Australie s’avance conquérante aux Jeux Olympiques de Paris. Le talent et l’expérience sont là, mais la non-sélection de Matisse Thybulle (si précieux à Tokyo) devra être assumée. Rendez-vous tôt dès le 27 juillet à 11h. 


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