Chez les Nets, l’heure à la reconstruction d’un projet sain

Le 26 juin 2024 à 14:03 par Nicolas Vrignaud

Sean Marks 20 février 2024
Source image : YouTube

À Brooklyn, l’annonce du transfert de Mikal Bridges chez le rival New Yorkais acte la fin d’une ère. Pour les Nets, l’heure est désormais à la reconstruction. Beaucoup de choix de draft, un motif d’espoir ? C’est l’idée, pour créer un nouveau projet sportif sain. 

Nous avions déjà réalisé un gros dossier sur les amis de Brooklyn l’an passé. Pour tirer un gros bilan de la période Durant – Irving – Harden, aux ambitions folles mais à la réalité bien moins reluisante. Les Nets nous avaient alors surpris avec l’idée de placer Mikal Bridges comme figure de proue de la franchise, une responsabilité qu’il avait d’ailleurs endossé avec une réussite notable lors de la première demi-saison effectuée dans la Grosse Pomme.

Most importantly in the deal, per sources: Houston relinquishes the right to swap a Houston/OKC first-round pick for Brooklyn’s 2025 first-round pick. The Nets control their own pick as they go into a full rebuild — especially important in talented 2025 draft. https://t.co/jUR0f5lSjM

— Adrian Wojnarowski (@wojespn) June 26, 2024

Seulement, les Nets sont des habitués des lendemains qui déchantent. Depuis 15 ans, la franchise a certes connu des périodes fastes, mais surtout passé une grosse partie de son temps à reconstruire son projet sportif. La grosse différence avec la dernière tentative de création d’un projet sportif ? L’élaboration d’une stratégie qui vise à optimiser au maximum les chances du groupe. Là où il y a dix ans, l’équipe s’est retrouvée avec – presque uniquement – ses yeux pour pleurer puisque ses choix de Draft étaient partis à Boston (où ils ont accouché de Jayson Tatum et Jaylen Brown, visez la taille du cadeau), elle est désormais en position de maîtriser pleinement son futur.

Il faut bien évidemment s’attendre à ce que les Nets soient au fond de la Conférence Est l’an prochain, et donc à des transferts pour encore agrandir leur capital en pick de Draft. D’ailleurs, c’est précisément sur ce point que l’équipe de Bedford-Stuyvesant n’a rien à voir avec celle de la décennie précédente. Voici la liste des choix de Draft en possession de la franchise à l’heure où ces lignes sont écrites (on parle ici uniquement du 1er tour) :

  • 2025 (Nets)
  • 2025 (Knicks)
  • 2025 (Suns, Houston peut échanger)
  • 2025 (Bucks, protégé 1-4)
  • 2026 (Nets)
  • 2027 (Nets, Houston peut échanger)
  • 2027 (Knicks)
  • 2027 (Sixers, protégé 1-8)
  • 2028 (Nets, possibilité d’échanger avec celui des Knicks)
  • 2029 (Nets)
  • 2029 (Knicks)
  • 2029 (Suns ou Mavericks, Houston peut échanger)
  • 2030 (Nets)
  • 2031 (Nets)
  • 2031 (Knicks)

Tout l’intérêt de cette saison, qu’on voyait ici comme morose – et le mot est faible – est d’avoir réussi le tour de force de faire de Mikal Bridges l’élément central de l’équipe. Traité comme un franchise player, avec le temps de jeu d’un franchise player, et surtout : considéré comme un franchise player par les Nets, Sean Marks et Joe Tsai ayant toujours refusé les offres de l’extérieur, même alléchantes. Pour qu’une équipe comme les Knicks vienne réclamer ses services au tarif d’un franchise player. Sans qu’il n’en ait été un – et c’est avec tout notre respect – à la lueur de ses statistiques en saison régulière mais aussi des résultats collectifs.

Le prix réclamé à New York est immense, un véritable tour de force de la part de Sean Marks, qui a été beaucoup critiqué – parfois à raison – sur sa gestion de l’effectif ces dernières années, mais à qui on ne peut que tirer le chapeau pour avoir réussi à transformer une situation vraiment moisie en une formidable opportunité de rebâtir quelque chose de sain.

BREAKING: The Brooklyn Nets have agreed in principle on a trade to send F Mikal Bridges to the New York Knicks for Bojan Bogdanovic, four unprotected first-round picks, a protected first-round pick via Bucks, an unprotected pick swap and a second-rounder, sources tell ESPN. pic.twitter.com/TEGsIpoa3b

— Adrian Wojnarowski (@wojespn) June 26, 2024

Sain. C’est le terme qui doit guider Brooklyn ces prochaines saisons. L’arrivée de Jordi Fernandez comme entraîneur principal – sa première responsabilité de ce genre dans sa carrière d’entraîneur – est la première grosse décision en ce sens. “Parasité” n’est peut-être pas le mot le plus adéquat, mais le contexte sportif et extra-sportif autour des Nets lors des saisons précédentes a souvent pris le pas sur la science du terrain. Le fait de faire table rase du passé est donc un signe fort.

Avec l’ambition de faire confiance à des jeunes, leur inculquer des valeurs qui reflètent la franchise. Depuis le départ des anciens cadres de l’ère Atkinson, et avec eux de ce qui avait fait tout le charme des Nets version D’Angelo Russell, Brooklyn s’est entouré de joueurs majeurs venus d’ailleurs. Une stratégie payante quand on a un coach ou un élément fort dans le vestiaire, capable de guider l’effectif et de prendre le lead psychologique.

Jordi Fernandez n’est pas ce coach expérimenté, mais il aura sous ses ordres des jeunes joueurs qui auront beaucoup (tout) à apprendre. Aucune notion de hiérarchie pré-établie sur les exploits des uns et des autres, sur le passif. Impossible de ne pas penser au Thunder, qui a étonné cette saison avec un groupe presque entièrement construit en interne, et un coach promu sans expérience préalable. Le projet est similaire sur le papier. Est-ce une garantie de réussite ? Non, mais c’est un procédé qui a fait ses preuves. Et qui mérite qu’on y accorde le temps et l’argent nécessaire.

En définitive ? Les fans de Brooklyn vont reprendre une tasse de thé saveur reconstruction. Mais cette fois, ils la prendront sans doute avec plaisir.

Sources : ESPN, New York Post, Nets Daily

 


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