Basket aux Jeux Olympiques – Pékin 2008 : Espagne – USA, la plus grande finale de tous les temps ?

Le 13 juin 2024 à 17:15 par Nicolas Vrignaud

Kobe Bryant Jeux Olympiques 2008
Source image : YouTube

Les États-Unis n’arrivent pas à Pékin, en 2008, comme les rois du basket mondial. Laissée à l’Argentine aux Jeux Olympiques d’Athènes, la couronne DOIT être récupérée. Pour cela, les USA envoient une équipe légendaire, qui va marquer un tournoi considéré comme l’un des meilleurs de l’histoire, notamment grâce à une finale absolument mythique contre l’Espagne. 

Le basket aux Jeux Olympiques aurait-il atteint son apogée en termes de beauté, de suspense et d’enjeu lors de l’année 2008 ? C’est un vrai débat. Le contexte est en tout cas propice à un tournoi de très haute volée : les États-Unis sont tombés de leur immense piédestal quatre années plus tôt, les sélections internationales sentent d’un changement d’ère est possiblement en train de s’amorcer. Pour Team USA, c’est tout l’inverse : l’humiliation n’a toujours pas été digérée, la balle orange est leur dû et uniquement le leur. L’objectif est clair : former une équipe monstrueuse et reprendre avec autorité le titre olympique : la Redeem Team. La composition du groupe de Mike Krzyzewski est absolument effrayante.

  • Carlos Boozer
  • Chris Bosh
  • Carmelo Anthony
  • Kobe Bryant
  • Dwight Howard
  • LeBron James
  • Jason Kidd
  • Deron Williams
  • Tayshaun Prince
  • Michael Redd
  • Chris Paul
  • Dwyane Wade

Un groupe all time, si bien qu’on se demande s’il n’est pas le meilleur jamais aligné par les États-Unis dans une compétition internationale de basket, devant même la Dream Team 1992. Débat toujours ouvert, tant les noms formant ce groupe sont légendaires. Face à eux, de sérieuses équipes se présentent en Chine : l’Espagne, menée par les frères Gasol, Juan Carlos Navarro, Rudy Fernandez, José Calderon… et le jeune Ricky Rubio. Autant de noms qui font flipper en France, et qui ont failli renverser les États-Unis au terme d’une quinzaine fantastique.

‘Redeem Team’ highlights from Beijing 2008 were someting else. 🤩#TheRedeemTeam | @TeamUSA | @usabasketball pic.twitter.com/1P8QCsUpD5

— The Olympic Games (@Olympics) October 7, 2022


Pourtant, l’Espagne – tout comme l’Angola, la Chine et la Grèce – prend une gifle en phase de poule. Team USA n’est pas là pour enfiler les perles, le ton est donné. Dans l’autre groupe, ce sont les Argentins de Manu Ginobili et les Lituaniens qui sortent en tête. Quatre équipes que l’on retrouve en demi-finale, avec des oppositions continentales pour déterminer les finalistes. Les ‘Ricains ne boudent pas leur plaisir face à l’Argentine, qui prend le tarif maison (20 points) et son ticket pour le bronze. Le vainqueur en titre ne défendra pas son trophée jusqu’au bout. Dans l’autre demi-finale, l’Espagne s’offre la Lituanie, non sans galérer : la Roja est menée après 3 quart temps, et il faudra une énorme reprise collective pour s’imposer et prendre rendez-vous avec l’histoire.

Le “plus grand match de tous les temps”

Espagne – États-Unis. La première manche des poules ne laisse présager qu’une issue unique, celle d’un succès des USA sans grande difficulté. Oui mais voilà, nous autres français aurions dû nous en douter : cette Espagne au caractère de battant est une nation redoutable. De quoi nous en mettre plein la tronche pendant la décennie suivante. Le score, de 38-31 après 10 minutes, est déjà prémonitoire de la suite : un match aux réussites affolantes dans les deux équipes malgré le niveau de jeu, et un talent tout simplement magique de la part de l’ensemble des acteurs. Dwyane Wade est absolument injouable, Rudy Fernandez et Pau Gasol répondent de la même manière. L’adresse globale est insolente, les gens présents sur place sentent qu’ils vivent un moment particulier.

La fin de match est autrement plus légendaire : en quelques minutes, on assiste au dunk du tournoi avec Rudy Fernandez qui s’offre l’âme de Dwight Howard, puis à l’action et l’image de la compétition : Kobe Bryant, fidèle à lui-même, envoie une ficelle à 3-points avec la faute, tue le match et fait le “chut” doigt sur la bouche. Parfaite manière de refermer une oasis de perfection dans le monde du basketball. George Eddy, qui commente sur place, expliquera même qu’il a indiqué à David Cozette – son partenaire aux commentaires – dès la mi-temps qu’il s’agissait du plus grand match de l’histoire. Chacun son avis hein, mais il est assurément très haut dans le classement.

Source : FIBA