Jerry West, l’homme de l’ombre qui a sauvé la dynastie Warriors

Le 12 juin 2024 à 21:57 par Clément Hénot

Jerry West Warriors
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Comme partout où il a sévi en tant que dirigeant, Jerry West a agi dans l’ombre, et souvent pour le mieux. Les Warriors peuvent en témoigner, eux qui lui doivent beaucoup pour leur dynastie passée.

Il est l’un des hommes de l’ombre de cette dynastie, voire qui l’a “sauvée”. De sa construction à son maintien, cette équipe n’aurait probablement pas été la même sans le logo. A son arrivée en 2011, les Warriors comptent déjà Steph Curry dans leurs rangs, mais il est encore loin d’avoir donné la pleine mesure de son potentiel après deux petites saisons passées dans la ligue. Pourtant, c’est une belle base sur laquelle Jerry West peut déjà s’appuyer pour l’avenir. Son influence à GS peut être résumée en 3 parties.

La draft de Klay Thompson

A l’époque, le roster de Golden State est composé de Stephen Curry donc, mais aussi Monta Ellis, Dorell Wright, David Lee et Andris Biedrins. Le roster est talentueux mais bancal, et la cohabitation entre Ellis et le Chef est compliquée. Mais Jerry West a déjà une idée derrière la tête. Il fait le forcing pour que les Warriors draftent Klay Thompson avec le 11è choix de la Draft 2011. Une affaire de famille, puisque West a déjà ramené le daron Mychal chez les Lakers en 1987, ils ont travaillé 5 ans ensemble pour 2 titres glanés à LA, et il a vu en Klay des réminiscences de Mychal. Au-delà d’être un shooteur d’élite, Klay Thompson allait probablement hériter de l’esprit de compétition du paternel. Très bien lui en a pris, car Klay va peu à peu pousser Monta Ellis vers un départ, pour s’imposer comme titulaire à GS et former les “Splash Brothers” avec Steph Curry.

Le (non) transfert de Kevin Love

Pourtant, Klay Thompson n’a pas toujours été intouchable chez les Warriors. En 2014, ils tentent désespérément d’obtenir un “big man” technique, afin de mieux répartir leurs forces, trop centrées sur les extérieurs. Cette année-là, le cinq majeur est composé des “Splash Bros” accompagnés par David Lee, toujours en place, puis Andrew Bogut et Harrison Barnes. A l’époque, Kevin Love est malheureux dans le Minnesota et souhaite quitter les Wolves. On parle alors d’un échange entre Klay Thompson, David Lee et un premier tour de Draft contre Kevin Love et Kevin Martin. S’améliorer au poste 4 mais s’affaiblir au poste 2 donc. Mais en plus de Steve Kerr, un homme a posé son véto à ce trade. Cet homme, c’est Jerry West, qui a carrément menacé de démissionner si Klay était envoyé à Minneapolis. Son entente avec Steph, sa défense mais aussi le fait de conserver une stabilité ont convaincu le front office d’éviter tout changement. Bien leur a pris d’écouter JW puisque les Warriors ont gagné le titre l’année suivante et en 2017, puis ont perdu en Finales en 2016, à chaque fois contre les Cavaliers, qui avaient d’ailleurs récupéré Kevin Love après le retour au bercail de LeBron James.

Le recrutement de Kevin Durant

Cette défaite en 2016 a d’ailleurs mené à un autre énorme move du côté de la Baie. Lors de la Free Agency 2016, le plus gros poisson s’appelle Kevin Durant, et son arrivée dans la Baie est possible grâce à l’explosion du salary cap. Imaginez seulement rajouter KD à Steph, Klay, mais aussi Andre Iguodala et Draymond Green. Ce serait assez invraisemblable et c’est pourtant ce qu’il va se passer. Durantula donne une nouvelle dimension à cette attaque qui n’a déjà aucun sens après un travail acharné pour le recruter, notamment Draymond Green sur le parking. Mais Jerry West a également mis son grain de sel dans l’histoire, en l’appelant en dernière minute. Le dirigeant a alors expliqué à l’ancienne gloire du Thunder qu’à Golden State, il aurait beaucoup plus de facilité à avoir des shoots ouverts qu’à OKC, où il était la principale cible des défenses adverses. Aussi, West a mis l’accent sur son expérience en tant que joueur, durant laquelle il a perdu 8 des 9 Finales NBA auxquelles il a participé, et à quel point ces défaites le hantent encore aujourd’hui. Résultat des courses, KD a signé et a gagné deux titres à GS. Les mots de Jerry West ont forcément fait mouche chez Durantula, qui ne voulait pas vivre de pareilles désillusions (et probablement se faciliter la tâche aussi).

Entre 2011 et 2017, le regretté Jerry West a donc transformé le 5 majeur des Warriors, le faisant passer de Curry-Ellis-Wright-Lee-Biedrins à Curry-Thompson-Durant-Green-Pachulia. Bien sûr, il n’en est pas l’unique architecte, mais il a plus qu’apporté sa pierre à l’édifice. Et voilà comment on passe d’une franchise moribonde à une véritable machine à gagner prisée par tous les agents-libres.

Source image : Golden State Of Mind