Celtics – Mavericks, la preview du Game 1 : une histoire de magie, de Slovénie et de trèfles
Le 06 juin 2024 à 16:16 par Nicolas Vrignaud

Un fan de barbecue, une vieille dame, la Slovénie, des Trèfles. Cette préview du Game 1 des Finales NBA entre Mavericks et Celtics est spéciale, peut-être magique… à moins qu’elle ne soit loufoque. Elle est en tout cas faite d’un peu de tout ce qui fait que cette ligue est aussi plaisante à suivre toute l’année. Rendez-vous à 2h30, à Boston.
Nous sommes à Draga, un petit village au sud de la Slovénie, perdu dans les collines. Au milieu de ce paysage atypique, un élément fend l’uniformité du décor. Maillot des Mavericks floqué 77 sur le dos et la poitrine, Tom Petty si fort dans les écouteurs que n’importe quel passant peut aussi prendre sa dose d’Americana. Cet homme – que nous nommerons John – n’a visiblement aucune attache avec le patrimoine local, surtout dans une zone plutôt reculée du pays. Sa culture, à John ? Le barbecue qui respire le gras, les grosses voitures au bilan carbone digne d’un avion de tourisme et les chapeaux des gardiens de vaches. En gros ? Le Texas des années 2000.
Sauf que voilà. Les Mavericks sont en Finales NBA, et bien qu’il soit l’un des plus grands fans des Licornes, John n’avait pas prévu qu’ils puissent se frayer un chemin jusqu’à la dernière série de la saison. C’est pour cela qu’il a choisi cette semaine de juin afin de visiter la Slovénie, avec l’espoir secret d’intercepter Luka Doncic de retour des États-Unis pour lui témoigner toute son ardente admiration. C’est raté, et c’est donc depuis les Balkans que Jo’ va devoir regarder son équipe faire face au destin.
Revenons à Draga. Il est 21h, soleil couchant et température plutôt agréable, odeur de pelouse tondue. John cherche un bus pour regagner Ljubljana, la capitale. Souci ? La dernière navette passe à 20h45, et le touriste vient tout juste d’arriver à l’arrêt. Après avoir juré pendant 3 minutes et s’être auto-félicité de la qualité du réseau de transports en commun aux États-Unis, il vient tout juste de remarquer un détail un poil flippant. Pendant toute cette violente diatribe, une vieille femme l’observait. Petite, environ 1m60 pour 75 ans, minimum. L’air sinistre, un peu sorcière, pour ceux qui croient à leur existence. Ce n’est pas le cas de John, mais quand même… flippante, la mamie.
La plus grosse surprise survient au moment où la personne âgée anime lentement ses lèvres, dans un anglais moyen prononcé avec un accent à couper au couteau : “Vous êtes un disciple de notre merveilleux enfant”. John est parcouru par un frisson. Doit-il répondre ? Loin de tout, près de rien, nul à perdre. “Vous parlez de Luka Doncic ? Si c’est le cas, oui”. La vieille dame répond.
“Le jeune roi est ce soir mis au défi, venez donc en ma demeure. S’y situe la boule de cristal en laquelle je me fie, mais aussi plusieurs kilos de beurre”. – Vieille Dame de Draga.
Un peu barge, la cliente, mais bon. Nulle part ou dormir, la fin justifie les moyens. La maison n’est qu’à quelques centaines de mètres, enfouie derrière les arbres et à flanc de colline. “Ça en fera une belle à raconter aux copains” pense John. Une fois à l’intérieur du logis, John découvre un univers particulier. Des étagères sur lesquels sont placés d’innombrables pots remplis de substances qu’il vaut mieux ne pas connaître, des toiles d’araignée dans les angles. Ça y’est, Jo’ pense qu’il va finir changé en Coyote.
“N’aie pas peur, étranger. Approche toi de la table et assieds-toi. Du pain et du beurre ?”
John décline poliment. Avec une démarche ralentie par le poids d’une énorme boule de verre, la dame s’assoit à son tour, face à l’Américain de plus en plus déconcerté par la tournure des événements.
Quelques mots sont prononcés, rien ne se passe. L’hôte se lève, revient avec une bouteille de K2R, frotte un peu l’objet et recommence sa sorte d’incantation. La boule devient brillante, John y aperçoit des extraits de sa vie avant que la vieille dame ne se mettre à pilonner des trèfles et de la poudre brillante dans un bol. “Qu’est-ce que c’est ?” demande John. “De la poudre de corne de Licorne !” répond la dame, comme possédée par son rituel. Elle découpe un bout du maillot du garçon pour l’ajouter à la mixture.
Un *gloups* plus tard, le mélange est appliqué sur la boule, qui se met à afficher des images sans plus s’arrêter. D’un côté, les Celtics et leurs forces vives, Jayson Tatum, Jaylen Brown, Jrue Holiday, Kristaps Porzingis, Derrick White, Al Horford. Une armada taillée pour le titre, pas pour autre chose. Un groupe complet, coaché par Joe Mazzulla, qui se présente aussi au coeur de la sphère de verre. L’ultime étape est là, il faut aller au bout. L’Est a été dominé sans partage, les joueurs veulent goûter à l’ultime bonheur après la grande désillusion de 2022. Leur arme principale ? La boule de cristal montre des actions collectives, des extra-passes, une menace qui vient de partout et qui sait punir quand l’opportunité se présente.
Jason Kidd apparaît subitement dans la vision, comme pour rappeler que son défi est de réussir à contenir la grande variété de menaces présentées par Boston. La défense sera une clé importante, surtout si Kristaps Porzingis est en forme. L’ancien membre de la franchise est de retour au meilleur moment pour les Trèfles, qui va défendre dessus et l’empêcher de profiter des ballons de ses partenaires ?
Alors que les têtes des Celtics défilent sur la surface de la boule, John se rappelle que sur la ligne extérieure, la défense de Kyrie Irving et de Luka Doncic sera aussi un élément majeur. Plus de place pour l’économie, c’est maintenant ou jamais. Tout donner pour le bonheur éternel. L’objet ensorcelé déroule des tirs compliqués de la doublette de Dallas. Il est l’heure pour eux d’entrer dans l’histoire. Accompagnés d’une équipe de cols bleus, durs au mal, qui ne rechignent devant aucune mission. La boule brille de plus en plus…
D’un coup soudain, inattendu, la vieille femme crie “EL NIÑO !”. John sursaute, mais comprend qu’il s’agit de l’apparition du visage de Luka sur la boule de cristal qui émet un grand flash de lumière avant de s’éteindre complètement. À compter de ce point, l’histoire de John se perd, on apprend qu’il retrouve Ljubljana le matin qui suit, puis qu’il ne parlera jamais de ce qu’il s’est passé durant la suite de la soirée. Un mystère, pour nous aussi.
Pour ceux qui sont fans de magie mais moins d’histoire loufoques, les meilleurs basketteurs du monde ont rendez-vous à 2h30 pour se disputer le titre NBA. Un rendez-vous immanquable, celui que l’on a attendu toute la saison. Profitez, profitons, c’est le grand soir !