Basket aux Jeux Olympiques – Los Angeles 1984 : la sensation Michael Jordan

Le 02 mai 2024 à 16:02 par Nicolas Meichel

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Quatre ans après le boycott des États-Unis aux Jeux Olympiques de Moscou, le bloc soviétique rend la pareille aux JO de Los Angeles 1984. La grande URSS brille ainsi par son absence, mais un jeune homme originaire de Caroline de Nord va profiter de la grande scène pour se révéler aux yeux du monde. Cet homme-là, c’est un certain Michael Jordan.

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L’armada de l’URSS absente des Jeux Olympiques

Médaillé de bronze en 1980, puis championne olympique en 1988, l’URSS ne participe pas aux JO de Los Angeles en 1984. C’est une réponse directe au boycott des Américains quatre années auparavant, eux qui ont refusé de faire le déplacement à Moscou suite à l’invasion de l’Afghanistan par l’Armée Rouge en pleine Guerre Froide.

Au milieu des années 1980, l’équipe de basket de l’URSS est guidée par le légendaire Arvydas Sabonis, mais aussi Alexander Volkov, Valdis Valters, Vladimir Tkachenko ou encore Rimas Kurtinaitis. Que des grands noms, mais des grands noms qui sont donc absents des débats et qui ne voient pas le parquet du célèbre Forum d’Inglewood, antre des mythiques Lakers qui accueille cette année-là les compétitions de basket.

L’absence de l’URSS rebat forcément certaines cartes. On parle du Champion du Monde 1982, du Champion d’Europe 1979 et 1981, et donc de l’équipe qui a fini troisième aux JO de Moscou en 1980. Autrement dit un mastodonte du basket mondial à l’époque.

La révélation Jordan

Dans le camp américain, on veut profiter des Jeux Olympiques à la maison pour reprendre la main sur la médaille d’or. Team USA avait remporté le titre en 1976 du côté de Montréal, mais a donc fait l’impasse sur Moscou 1980, où la Yougoslavie s’était imposée.

Pour remplir cette mission, Bobby Knight – entraîneur de Team USA et légendaire coach de l’université d’Indiana – fait tout pour monter l’équipe la plus redoutable possible, menant les essais et autres entraînements pré-JO avec l’exigence, la dureté et ce caractère explosif qui le caractérisent tant. Pour rappel, à l’époque, il n’y a pas encore de joueurs NBA aux compétitions internationales. Team USA évolue avec des joueurs amateurs, qui sont à l’université ou sortant tout juste de l’université. Parmi eux ? Patrick Ewing, Chris Mullin, Sam Perkins et… un certain Michael Jordan.

À l’été 1984, MJ n’est pas encore la superstar mondiale qu’il deviendra un peu plus tard. Certes, il s’est fait un nom en 1982 quand il a marqué le shoot de la victoire en finale NCAA avec North Carolina. Oui, il a été nommé meilleur joueur universitaire de l’année 1984. Et en effet, les Chicago Bulls l’ont drafté avec le troisième choix quelques semaines avant le début des JO de Los Angeles.

Mais c’est véritablement au cours de ces Jeux olympiques de Los Angeles en 1984 que toute l’Amérique, et le monde entier, se rendent compte à quel point Michael Jordan est un phénomène.

En guise de match de préparation pour les Jeux Olympiques, la jeune équipe de Team USA affronte à huit reprises une sélection de stars NBA (dont une fois devant 67 000 fans à Indianapolis). Et pas n’importe quelles stars : on retrouve notamment Magic Johnson, Larry Bird et Isiah Thomas, visages de la Grande Ligue US à l’époque. Des amateurs face à des légendes du jeu, normalement il n’y a pas photo. Sauf que les jeunes hommes de Bobby Knight sont beaucoup plus au taquet que leurs adversaires et vont ainsi s’imposer huit fois de suite ! Le tout avec un Michael Jordan qui rayonne sous le maillot de Team USA.

Un joli aperçu des choses à venir.

Au cours des JO 1984 de Los Angeles, Team USA enchaîne à nouveau huit victoires de suite, cette fois-ci dans les matchs qui comptent. Chine, Canada (x2), Uruguay, France, Espagne (x2), Allemagne de l’Ouest, toutes ces équipes tombent face aux Américains. Le tout avec un écart moyen de 32 points, et un Jordan meilleur scoreur de l’équipe (plus de 17 points par match). Le pays qui a le mieux résisté aux États-Unis dans ce magnifique parcours vers l’or ? C’est l’Allemagne, qui ne s’est inclinée “que” de 11 points en quart de finale. Dans ce match, Michael Jordan a pour une fois été moins inspiré que d’habitude, perdant notamment 6 ballons au total. De quoi faire enrager le coach Bobby Knight.

“Tu devrais avoir honte de la manière avec laquelle tu as joué. Tu n’as jamais aussi mal joué” aurait déclaré Knight à MJ, au bord des larmes. “Je n’aurais peut-être pas fait les JO si j’avais su que Knight était comme ça” dira Jordan plus tard.

Michael Jordan promettra ensuite à son coach qu’il ne laissera pas Team USA perdre à la maison, promesse tenue avec une ultime performance à 20 points en finale contre l’Espagne (95-65). Entre belles performances offensives, gros dunks et jeu hyper spectaculaire, Jordan a marqué les esprits de tout le monde durant la compétition. Son coach Bobby Knight, aussi dur soit-il, n’hésitera pas à dire qu’il est “le meilleur joueur que j’aie jamais vu”.

Before Michael Jordan played an NBA game, Bobby Knight said he was the greatest basketball player he had ever seen play, 1984 pic.twitter.com/wJA8gTBJW4

— Historic Vids (@historyinmemes) March 30, 2023

Une belle façon pour Jojo d’annoncer sa venue en NBA, qu’il dominera de 1984 à 1998 sous le maillot des Chicago Bulls.

“On a eu de la chance que la Draft s’est déroulée avant les Jeux Olympiques. Michael est devenu le joueur le plus populaire du monde grâce aux JO.” – Rod Thorn, manager général des Bulls en 1984 (dans The Last Dance)

Bobby Knight : “On aurait botté le cul des Russes”

Avec un Michael Jordan à ce niveau, et l’absence de la grande équipe de l’URSS, on se demande forcément ce qu’aurait pu donner une finale au sommet entre Team USA et l’Union Soviétique.

Mais pour l’entraîneur Bobby Knight, il n’y a aucun doute à avoir. Voilà ce qu’il déclare en août 1984, juste après la médaille d’or remportée par les États-Unis.

“On aurait botté le cul des Russes. Ils ne défendent pas, ils ne peuvent pas rivaliser avec cette équipe. Cette équipe, vu la manière avec laquelle elle a joué lors des Jeux Olympiques, devrait dissiper toutes les questions pour savoir qui est la meilleure équipe des deux.”

L’équipe de Team USA 1984, guidée par Michael Jordan, restera comme l’une des équipes les plus dominantes de l’histoire, équipe qui aurait pu être composée en plus des futures légendes Charles Barkley, Karl Malone et John Stockton, non sélectionnés par Bobby Knight.

Elle restera aussi comme la dernière équipe amateur des États-Unis à remporter le titre olympique. En 1988, Team USA s’inclinera en demi-finale contre… l’URSS, tandis que les joueurs NBA débarqueront en 1992 à travers la fameuse “Dream Team”, symbolisée par Jordan, Magic Johnson et Larry Bird.

 

Le basketball au Jeux Olympiques de Montréal en 1976 – en bref

– Du 29 juillet au 10 août 1984

– The Forum d’Inglewood, California

– 12 équipes hommes, 6 équipes femmes

– Podium hommes :

  • Or – États-Unis
  • Argent – Espagne
  • Bronze – Yougoslavie

– Podium femmes :

  • Or – États-Unis
  • Argent – Corée du Sud
  • Bronze – Chine

Sources texte : The Athletic, NBC Sports, CBS Sports, The Last Dance


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