Retour sur les débuts d’Erik Spoelstra dans le coaching, quelque part dans l’ouest de l’Allemagne
Le 01 nov. 2023 à 15:39 par Nicolas Meichel
Considéré par beaucoup comme le meilleur entraîneur en NBA aujourd’hui, Erik Spoelstra est synonyme avec le Miami Heat, où il évolue depuis 1995. Mais ce n’est pas en Floride que Spo a entamé sa carrière de coach. Ni même aux États-Unis. Tout a commencé dans une petite ville de l’ouest de l’Allemagne…
Bien avant d’être élu parmi les 15 meilleurs coachs de l’histoire en 2021, bien avant d’avoir remporté deux titres de champion NBA avec les Heatles (2012, 2013), bien avant d’être l’assistant du légendaire coach Pat Riley, et même avant d’être coordinateur vidéo à Miami durant les années 1990, Erik Spoelstra se trouvait dans la petite ville d’Herten.
Herten : un peu plus de 60 000 habitants, situé quelque part dans la région de Westphalie en Allemagne. Historiquement, on parle d’une ville plus connue pour ses mines de charbon et ses bonnes bières que pour son équipe de basket. Durant les années 1990, le TuS Herten – puisque c’est comme ça que le club se nomme à l’époque – évolue en deuxième division allemande. Autant dire qu’en matière de balle orange, on n’est pas loin d’être dans l’anonymat complet.
Mais c’est donc là-bas que Spoelstra a fait ses premières gammes en tant que coach.
Next stop with the @thgabochum University team at the Zeche Ewald former coal mine site in Herten, Germany, which is being transformed into a multi-use property and now houses R&D for hydrogen fuel cells and hydrogen energy tech. pic.twitter.com/RlM4fq51CL
— Will Payne (@WillHPayne) October 3, 2021
Né le 1er novembre 1970, Erik Spoelstra n’a que 23 ans quand il débarque en Allemagne en 1993. Vous imaginez bien que venir dans le club d’Herten n’était pas son plan A. Décrochant un diplôme en communication au sein de l’université de Portland, le jeune homme qui a grandi dans l’Oregon voulait continuer sa carrière de joueur après quatre saisons en tant que meneur chez les Pilots (l’équipe de l’université). La NBA étant hors de portée pour lui, Spoelstra s’imaginait bien aller jouer aux Philippines, lui qui est né d’une mère originaire de la ville de San Pablo, Laguna (Philippines). “C’était mon objectif, mon rêve” dira même Spo trente ans plus tard. Problème : Erik n’a pas réussi à obtenir son visa à temps et a dû trouver une solution de secours.
La solution de secours en question : le TuS Herten.
Erik Spoelstra, qui a tourné à 9,2 points et 4,4 passes de moyenne à l’université de Portland, devient le meneur de jeu de l’équipe. Mais de par ses qualités de leadership et sa capacité à bien communiquer avec ses nouveaux coéquipiers, il obtient également une deuxième casquette : celle d’assistant coach. Spoelstra est donc en quelque sorte joueur-entraîneur au TuS Herten.
Erik ne sait pas trop où tout ça va le mener mais il se dit que le coaching peut représenter une opportunité pour lui. Il prend ainsi les rênes des benjamins du club, estimant sans doute qu’entraîner des gamins prépubères est le bon plan pour se faire la main en toute sérénité.
“Je viens à mon premier entraînement et ils ont tous 12 ans. Je n’ai absolument aucune idée du type d’attaque que je vais mettre en place et comment organiser l’équipe. Les ballons volaient de partout. J’avais des gamins qui criaient dans des langues différentes. Rien n’était sous contrôle, les gamins se rentraient dedans. C’était probablement l’entraînement le plus chaotique jamais réalisé”.
– Erik Spoelstra, sur sa toute première expérience dans le coaching
On en connaît beaucoup qui auraient immédiatement lâché l’affaire en se disant, “Nan franchement, le coaching c’est pas pour moi”. Mais Erik Spoelstra n’est pas de ceux-là.
Alors qu’il va jouer deux saisons en Allemagne, Spoelstra ne lâche pas l’affaire. Le coaching prend même de plus en plus de place dans son esprit alors que des problèmes de dos perturbent sa carrière de joueur.
Here's another annual reminder – he played D1 ball at Portland, then pro ball in Germany & got a job at the age of 25 in the NBA…most people spend decades trying to get on a college coaching staff, Spoelstra was on an NBA staff 3 years after college. https://t.co/EmMLL0sbVV
— Coach K (@CoachKurzawski) May 20, 2023
C’est en 1995 que la carrière de coach d’Erik Spoelstra connaît un premier tournant, peut-être le plus grand. Avec l’aide de son papa Jon, ancien dirigeant NBA passé par les Portland Trail Blazers et les New Jersey Nets, Spo parvient à décrocher un entretien d’embauche avec le Miami Heat pour devenir coordinateur vidéo. Dans le même temps, le TuS Herten lui propose une prolongation de contrat pour rester au sein de l’équipe. Erik – qui a convaincu la franchise floridienne – choisit logiquement le poste à Miami, même si la décision était bien plus difficile à prendre qu’il n’y paraît.
“Ce n’était pas garanti que je reste après l’été (à Miami). Ce n’était pas sûr pour moi. C’était probablement la décision la plus dure à prendre de ma vie, car j’avais une opportunité en Allemagne pour deux années supplémentaires.”
On connaît la suite.
À base de travail acharné et de persévérance, Erik Spoelstra va gravir les échelons un à un au sein du Heat, passant de coordinateur vidéo à assistant coach avant de devenir le successeur de Pat Riley en 2008. Depuis, Spoelstra n’a jamais quitté son poste d’entraîneur. Il s’est plutôt affirmé comme l’un des meilleurs coachs de la NBA en guidant notamment Miami vers six Finales NBA (2011-2014, 2020, 2023) et deux titres de champion (2012, 2013) avec le Big Three LeBron James – Dwyane Wade – Chris Bosh.
Pas mal pour un mec qui galérait autrefois à coacher des gamins de 12 ans au fin fond de l’Allemagne.
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Sources texte : ESPN / Associated Press / USA Today
Comment LeBron a-t-il rejoint le Heat ?
Erik Spoelstra a coaché en D2 allemande ?!
Ray Allen avait-il préparé son shoot face aux Spurs ?
Toutes ces questions, vous aurez les réponses dans “LES HEATLES”, par @nicolasmeichel ! 📕 💛
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— TrashTalk (@TrashTalk_fr) April 24, 2023