Tant que J.B. Bickerstaff est là, le plafond des Cavs est-il trop bas ?

Le 17 oct. 2023 à 16:02 par Alexandre Taupin

J.B. Bickerstaff Cavs 8 janvier 2023
Source image : YouTube

Très critiqué après la désillusion des Cavs au premier tour des Playoffs 2023, J.B. Bickerstaff joue gros sur cette saison 2023-24. Ce bon Jean-Baptiste est-il encore l’homme de la situation sur le banc de l’Ohio ? 

J.B. Bickerstaff, le coach du renouveau des Cavs post-LeBron James

Lorsque les Cavs ont nommé J.B. Bickerstaff à plein temps sur leur banc en mars 2020, peu nombreux étaient ceux qui pensaient que le fils de Bernie allait remettre la franchise de Cleveland parmi les places importantes à l’Est. Après une première saison dans les limbes de la Conférence Est, les Cavs ont pourtant remonté la pente petit à petit, flirtant d’abord avec le Play-in Tournament en 2022 avant d’aller chercher une qualification en Playoffs cette année. La première depuis 2018 et le départ de LeBron James.

Un gros accomplissement de la part de Bickerstaff, qui a su faire passer un cap à plusieurs de ses joueurs. Darius Garland et Jarrett Allen sont devenus All-Stars sous ses ordres, il avait bien relancé Lauri Markkanen aussi en 2022 avec sa tactique en tall ball pour faire passer le Finlandais au poste 3.

Collectivement, les Cavs sont devenus l’une des équipes les plus efficaces de toute la NBA des deux côtés du terrain. Meilleure défense du pays, Cleveland comptait également le 8ème offensive rating en 2022-23. Un boost offensif rendu possible par l’arrivée de Donovan Mitchell à l’été 2022. Parmi toutes les équipes NBA, seuls les Boston Celtics ont également su choper une place parmi les dix meilleures défenses ET attaques de la Ligue cette saison.

Les Playoffs 2023, une grosse désillusion

De quoi donner une belle étiquette d’épouvantail aux Cavs au moment de débuter les Playoffs 2023 mais le carrosse Cleveland s’est vite retransformé en citrouille face aux Knicks de Jalen Brunson. Leader en puissance de cette équipe et même un temps candidat MVP, Donovan Mitchell a incarné la descente aux enfers de son équipe. Bien cadenassé par New York et notamment Josh Hart, Spida n’a jamais trouvé les clefs et il semblait parfois erré comme une âme en peine sur le parquet. Les twin towers, Allen et Mobley, étaient censés régner dans la raquette mais Mitchell Robinson les a mangés comme deux croissants au petit matin.

Quand une équipe est en difficulté, on se tourne souvent vers les leaders mais aussi vers celui qui est censé mettre en place la stratégie. Totalement dépassé, J.B. Bickerstaff a été surclassé tactiquement par l’expérimenté Tom Thibodeau sur cette série.

Aussi, lorsque Cleveland a été éliminé, de nombreux fans des Cavs ont demandé la tête de leur entraineur. Une requête rejeté d’un revers de la main par Koby Altman. Malgré la déception de l’élimination, le GM ne voulait pas envoyer à Pole Emploi celui qui avait remis Cleveland dans le Top 4 à l’Est.

Un cap franchi en 2024 ou la porte ?

Et maintenant, c’est quoi la suite ? Du côté de Cleveland, on a opté pour la continuité cet été avec un groupe globalement identique mais aussi quelques retouches qui pourraient faire du bien. La franchise a notamment arraché Max Strus du côté de Miami pour en faire son titulaire à l’aile.

Le poste 3 à Cleveland, ça a été un sacré numéro l’an passé avec J.B. Bickerstaff qui n’a cessé de tâtonner entre Isaac Okoro, Caris LeVert voire Cedi Osman. L’arrivée de Strus, excellent avec le Heat en Playoffs, devrait permettre d’y voir plus clair au sein de la hiérarchie.

On attend aussi de voir comment Bickerstaff va faire pour mettre plus en lumière Evan Mobley, superstar en devenir de la franchise mais parfois (souvent) trop oublié en attaque au profit des deux pistoleros du backcourt que sont Mitchell et Garland. Jarrett Allen, censé être l’un des plus expérimentés de ce groupe, va aussi devoir remettre les mains dans le cambouis après sa série ratée.

Sur le papier, Bickerstaff a le matos pour faire encore mieux cette saison. Plusieurs cadres de son équipe ont découvert les Playoffs pour la première fois en 2023 (Garland, Mobley) et cette (malheureuse) expérience va servir de carburant au groupe.

Toutefois, Cleveland n’est plus au stade de la gentille surprise qui donne le sourire en mode “ils sont sympas ces petits jeunes”. Les Cavs doivent devenir un cador désormais et passer un vrai cap. C’est souhaitable pour l’évolution du projet et ça va devenir indispensable sur le plan contractuel également.

Pourquoi cela ? Car bientôt Evan Mobley pourra demander un gros chèque (il sera éligible en 2024 et le contrat débutera en 2025) et on imagine que Dan Gilbert n’a pas envie de se retrouver à payer 200 millions par saison pour une équipe qui ne passe pas un tour de Playoffs. C’est aussi important pour montrer à Donovan Mitchell que la franchise avance dans la bonne direction et qu’il a intérêt à y rester.

L’arrière a déjà indiqué qu’il ne prolongerait pas avant 2024 minimum, principalement pour des raisons financières (il pourra obtenir plus avec l’augmentation du salary cap). Toutefois, si la franchise ne passe pas un cap d’ici-là, Spida pourrait-il changer d’avis ? Lui peut tester le marché en 2025 s’il refuse sa player option et les rumeurs n’ont jamais cessé le concernant avec notamment les Knicks qui roderaient toujours dans l’ombre.

Pour éviter tout scénario cata, Cleveland ferait mieux de passer la seconde et une grosse partie des réponses se trouvent dans les mains de J.B. Bickerstaff. À lui de prouver qu’il a toujours la formule magique pour faire de Cleveland une darling de la Conférence Est.


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