Markelle Fultz, Cole Anthony, Jalen Suggs ou Anthony Black : quel meneur va sauter du projet à Orlando ?

Le 30 sept. 2023 à 15:19 par Clément Hénot

Jalen Suggs Orlando Magic
Source image : YouTube

Même si cela ne se traduit pas encore par des victoires, il y a du talent par tonneaux à Orlando, notamment sur le poste de meneur. Peut-être même qu’il y en a… trop, car entre Markelle Fultz, Jalen Suggs, Cole Anthony et le nouveau venu Anthony Black, on n’est pas mathématicien mais quatre joueurs pour un seul poste, ça peut être assez épineux à gérer. Qui sera sacrifié sur l’autel de la cohérence ? Tentative de réponse.

Voir le nom de Markelle Fultz dans cet article peut sembler assez incongru, tant l’ancien des Sixers a fait du bien au Magic la saison dernière, et ce dès son retour. Mais il convient tout de même d’évoquer le cas du numéro 1 de la Draft 2017. ‘Kelle s’est largement imposé comme le meneur titulaire de cette escouade 2022-23 aux dents longues. Blessé à l’épaule depuis le début de sa carrière, il ne retrouvera peut-être jamais le shoot qui était le sien en NCAA, mais il a su réapprendre à tirer de loin, à prendre sa chance sans peur lorsque l’occasion se présente, et même à en convertir quelques uns. Cela représente déjà une grande victoire, tant pour le joueur, qui a conservé sa place dans la ligue à un moment où elle était menacée, que pour le Magic, qui a cru en lui et avait lâché à l’époque Jonathon Simmons, qui n’a jamais vraiment percé en Floride ni à Philly, et un premier tour de Draft qui deviendra Tyrese Maxey qui cartonne dans la ville de l’amour fraternel. Un deal gagnant-gagnant pour tout le monde en somme. Malheureusement, le physique de Fultz demeure une incertitude à prendre en compte, tant son historique de blessures est déjà grand à 25 ans. Outre son épaule qui couine, il s’est également rompu les ligaments croisés en janvier 2021, ce qui mettait alors un terme à sa saison, et s’est fracturé l’orteil avant le début de la saison 2022-2023. Son retour a ensuite fait un bien fou aux troupes de Jamahl Mosley, mais il faut désormais prier pour que son physique tienne, et là on pourra dire que le poste 1 est bien blindé.

Derrière, Jalen Suggs, cinquième choix de la Draft 2021 est également sujets aux pépins physiques et a enchaîné les allers-retours à l’infirmerie, notamment à cause de bobos aux chevilles qui l’ont empêché d’enchaîner (53 matchs joués dans sa saison rookie, 48 lors de sa saison sophomore). Difficile de prendre confiance et de progresser dans ces conditions… Pourtant, l’ancienne star de Gonzaga continue de s’accrocher à son envie de prendre les rennes du Magic et suscite toujours l’espoir chez Mickey, tant en attaque, où il est capable de prendre feu de loin, qu’en défense où il peut s’occuper du meilleur joueur adverse. Le front office semble compter sur lui, preuve étant, celui qui a été choisi pour présenter les maillots époque T-Mac qu’Orlando va porter cette saison n’est autre que… Jalen Suggs. Niveau statistique, sa saison sophomore était encore moins productive que sa saison rookie, mais il jouait aussi moins longtemps. Point encourageant toutefois : son adresse est légèrement plus haute. Ce n’est pas encore ça, mais l’ancien coéquipier de Chet Holmgren en NCAA est passé de 36,1% à 41,9% aux tirs, et de 21,4% (!) à 32,7% depuis Disney World. C’est encore loin d’être parfait mais cela traduit une meilleure confiance et de meilleures conditions de jeu pour lui. La troisième saison sera-t-elle celle de l’envol ? On lui souhaite, mais il va devoir batailler sévère pour ça.

Car il y a également ce bon vieux Cole Anthony qui rode dans les parages. Son rôle semble davantage dessiné comme celui d’un combo-guard qui jaillit du banc pour envoyer des shoots de paysagiste à tout va, mais le fils de Greg est aussi bien capable de mener le jeu et de prendre l’attaque à son compte quand les titulaires soufflent. Si son physique est un peu léger pour être poste 2, les autres meneurs du Magic n’ont pas ce problème donc ils peuvent être associés ensemble sans encombres. “Y’a plus de postes ma bonne dame” comme dirait Gégé du PMU après 3 Picon-bière. Cole Anthony s’est d’ailleurs également amélioré au niveau des pourcentages aux tirs, qui représentaient l’une de ses faiblesses à son entrée dans la ligue. Il a tourné à 45,4% au tir la saison passée dont 36,4% depuis la maison de Mickey, c’est la première fois de sa carrière qu’il dépasse les 40% aux tirs, il aura encore l’opportunité et le volume de tirs nécessaire pour le faire, mais il jaillira probablement du banc, car son style de jeu correspond bien à un freak un peu fou sur les bords qui vient dynamiter la second unit.

“Et jamais 3 sans 4” comme dirait Gégé du PMU après son 4è Picon-bière, puisqu’à la Draft Orlando a choisi un autre meneur en la personne d’Anthony Black. Cette décision a surpris pas mal de monde mais pourrait bien tomber sous le sens. AB est le plus grand de la bande du haut de ses 2m01, ce qui fait de lui le plus grand du Magic à ce poste et même l’un des plus grands de la ligue, à l’époque où les grands dadais à la mène sont de plus en plus démocratisés. De plus, l’ancien Razorback peut être permuté sur un faux poste 3 dans un dispositif small-ball où il garderait son rôle de chef d’orchestre et serait en charge d’alimenter les attaquants patentés, tout en assurant la défense sur ce même poste, lui qui est un redoutable défenseur sur le porteur et loin du ballon. Anthony Black est un meneur dans un corps d’ailier, et c’est bien là ce qui fait la singularité de son profil. Si Lonzo Ball (avant sa blessure) et Josh Giddey, les deux joueurs actuels à qui il est le plus comparé, jouent essentiellement à la mène, AB pourrait être utilisé de poste en poste. Toutefois, s’il est utilisé comme tel, cela signifiera qu’il y aura possiblement du small-ball avec Joe Ingles voire Jett Howard en même temps sur le parquet.

Vous l’aurez compris, il n’y aura pas forcément de meneur qui va sauter chez Mickey, mais Jamahl Mosley est face à un très gros chantier à ce niveau là, que ce soit dans la répartition des minutes et dans l’utilisation de chacun. Toutefois, en cas de désintégration d’un joueur où d’offre difficile à refuser, il y aura quoi qu’il arrive du mouvement en Floride. Si Markelle Fultz semble safe, ce n’est pas forcément le cas de tout le monde, Anthony Black doit faire ses preuves, Cole Anthony doit devenir le leader de la second unit et Jalen Suggs doit être plus constant et enchaîner les matchs. Si on devait miser le PEL pour dire le joueur le plus susceptible de quitter le navire d’ici la deadline, on pencherait plutôt pour ce dernier. Et vous ?


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