Joe Ingles, l’apport d’expérience dont le Magic avait tant besoin ?

Le 30 sept. 2023 à 15:45 par Clément Hénot

Joe Ingles Orlando Magic
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Le Magic est une équipe talentueuse, mais qui manque cruellement de shooteurs et d’anciens pour venir canaliser ces jeunes fougueux. En signant Joe Ingles cet été, ils ont mis la main sur un joueur qui remplit ces deux besoins. Peut-il être celui qui contribuera à faire franchir un palier au Magic ?

La question peut paraître un peu abrupte, voire carrément utopique, car on parle tout de même d’un gars de 35 ans qui s’est rompu les ligaments croisés du genou il y a moins de deux ans et qui n’a jamais été un franchise player dans l’âme, bien qu’il soit un fidèle soldat toujours prêt à donner son corps à la science. Toutefois, il est intéressant de se demander si l’Australien ne représente pas une addition bien plus importante que ce que l’on peut penser chez Mickey. Avant son arrivée, les darons de l’effectif n’étaient autre que Terrence Ross, 31 ans, parti depuis chez les Suns pour tenter de gagner le titre, et Gary Harris, âgé de… 29 ans. Certes, l’ancien arrière des Nuggets a de la bouteille et est un joueur de devoir dur au mal avec son jeu façon 3&D, mais c’est un peu juste pour jouer les vétérans dans le vestiaire, surtout en étant “seul”. La jeunesse est pratique pour s’éclater et offrir de belles actions, mais sans quelques grognards pour recadrer tout ça de temps à autres, elle peut vite s’égarer. Et c’est là qu’intervient notre nouvelle recrue du Magic, qui a un grand savoir et une large connaissance du basket, même à l’échelle de la NBA, suite à son passage remarqué au Jazz.

En acceptant de jouer ce rôle, Joe Ingles s’offre peut-être une dernière danse au soleil, à cadrer la jeune garde d’Orlando, mais surtout un probable dernier beau contrat dans la ligue. Le boomer a ainsi été signé pour 22 millions sur 2 ans, dont une team option, un deal qui n’est pas donné au vu de l’âge du gaucher mais qui couvre de réels besoins à Orlando, qui avait de toute façon une marge de manœuvre financière conséquente. Si ça marche on rempile, si ça ne marche pas on se quitte bons amis, tel pourrait être le leitmotiv de cette signature qui a tout du deal gagnant-gagnant. Joe Ingles est reconnu et respecté par tous ceux qu’il a côtoyé dans la ligue, et a fait du bien dans chaque franchise où il est passé. Avec ce mouvement, l’un des seuls de l’intersaison chez Mickey étant donné que le front office mise sur la continuité, on est sur une signature très sobre de la part du Magic, qui n’a pas fait de folies, mais ce move pourrait être ô combien important, tant sur les parquets qu’en dehors.

Mais ce serait manquer de respect à l’ancien du Jazz et des Bucks que de penser qu’il n’a été recruté que pour jouer les baby-sitter. Joe Ingles a encore de bons services à rendre sur le parquet en sortie de banc, essentiellement au shoot extérieur où Orlando est à la peine depuis de nombreuses années. La saison dernière, le Magic était classé 24è au niveau du pourcentage de loin avec 34,8%, ce qui est assez paradoxal lorsque l’on sait que Gary Harris était le troisième meilleur pourcentage individuel avec 43,1% depuis Disney World… ce qui laisse imaginer le champs de ruines autour de lui dans ce domaine. Ingles vient apporter sa papatte gauche et saura assurément envoyer ses shoots de loin en tant que stretch four en relais de Paolo Banchero, et pourra également créer pour les autres et batailler au rebond. Il sera également un mentor de choix pour les deux stars du roster Paolo Banchero et Franz Wagner, qui évoluent sensiblement au même poste que lui. L’Australien peut apprendre beaucoup à ces deux joueurs et jouer un rôle de mentor en délivrant de précieux conseils sur et en dehors du parquet. De plus, il n’a pas besoin du ballon pour faire briller les autres, ce qui laissera aux ball-handlers de l’équipe le job de pouvoir porter la gonfle et initier les actions.

L’autre “JI” d’Orlando est un facilitateur, et il n’y a aucun doute sur son adaptation future à l’effectif en présence. Aussi, un côté sous-estimé de monsieur Ingles est son goût pour le trashtalking. Il n’est jamais le dernier pour envoyer quelques joutes verbales à ses adversaires et à venir provoquer, parfois même gratuitement. C’est ce qu’il manque aussi à Orlando, en toute logique étant donné que les plus jeunes joueurs ne connaissent pas encore les ficelles de cet aspect du jeu. Mais nul doute que là aussi, Joe Ingles va transmettre son savoir, et parfois même porter la pression sur ses épaules pour que les jeunots en aient moins à supporter. On vous le dit, Tonton Joe va être utile dans TOUS les compartiments du jeu.

Source texte : Sports Illustrated