Preview du Orlando Magic 2022-23 : commencer avec le costard violet de Paolo Banchero pour finir lanterne rouge à l’Est ?

Le 23 sept. 2022 à 17:52 par Clément Hénot

Paolo Banchero - Orlando Magic
Source image : YouTube

Le potentiel est omniprésent du côté d’Orlando mais pour l’heure, les résultats ne sont pas encore au rendez-vous. Le Magic a vu son tanking récompensé en ayant eu le loisir de choisir en premier lors de la Draft 2022. Paolo Banchero incarne potentiellement le renouveau de la franchise, mais pas trop vite non plus… Alors, on se retrouve quand en Playoffs ?

Ce qu’il s’est passé la saison dernière

Au moins, Orlando ne nous a pas fait le coup de démarrer en trombe pour s’effondrer ensuite. Non, la saison dernière la bande à Mickey a décidé d’être immédiatement claquée au sol afin de ne laisser aucun suspense en ce qui concerne les intentions locales. Le Magic a commencé la saison sans ses deux estropiés Markelle Fultz et Jonathan Isaac, ce qui a fortement réduit la profondeur de l’effectif dès le début de saison. Pour ne rien arranger à leur situation, Jalen Suggs s’est fumé le pouce en cours de saison alors qu’il commençait à monter en régime et à devenir intéressant. Si Franz Wagner représente une très belle éclaircie dans cet effectif d’adolescents, rares sont les rayons de soleil pour la franchise d’Orlando (pourtant pas située dans l’Etat le moins ensoleillé du pays de l’Oncle Sam). Le principal moment de bonheur lors de la saison dernière étant… le retour sur les parquets de Markelle Fultz. Heureusement que la lottery existe pour offrir aux nullards leur série de Playoffs à eux.

Le marché de l’été

  • Ils sont partis : Robin Lopez, Ignas Brazdeikis
  • Ils ont re-signé : Gary Harris, Mo Bamba
  • Ils arrivent : Paolo Banchero, Caleb Houstan, Kevon Harris, Joel Ayayi (two-way)

On ne change pas une équipe qui se fait mélanger 4 soirs sur 5 du côté d’Orlando, puisque les principaux mouvements ont eu lieu le jour de la Draft. Propriétaire du premier choix, le Magic a décidé de surprendre son monde en jetant son dévolu sur l’Italo-Américain Paolo Banchero, l’ultime pépite de Coach K qui était pourtant attendu deux rangs plus bas chez les Rockets. Caleb Houstan rejoint également l’écurie floridienne pour apporter du shoot à distance, mais ce sera surtout en G League dans un premier temps. Robin Lopez, quant à lui, est parti castagner des mascottes du côté des Cavaliers, et Ignas Brazdeikis a également quitté le navire. Vous ne saviez pas qu’il était là ? C’est normal.

En ce qui concerne les re-signatures, on note tout de même la prolongation de Mo Bamba qui va continuer de déployer ses longs bras chez Mickey, ainsi que celle de Gary Harris pour jouer les baby-sitters de la classe biberon d’Orlando. De plus, les deux joueurs vont poursuivre l’aventure à des salaires très abordables (21 millions sur 2 ans pour Bamba et 26 pour Harris). Ce dernier restait d’ailleurs un solide candidat au trade en cours de saison chez un contender, avant que son ménisque ne parte en lambeaux et nécessite un passage sur le billard…

Finalement, les principales recrues du Magic pourraient bien s’appeler… Markelle Fultz et Jonathan Isaac, les genoux des deux joueurs ayant fait un abandon de poste, respectivement en 2021 et en 2020. Fultz n’a joué que 26 matchs sur les deux dernières saisons, tandis qu’Isaac sort de deux saisons totalement blanches. Les deux éternelles pépites d’Orlando auront soif de revanche et seront en tout cas très attendues en Floride afin de réellement faire décoller leur carrière. La confiance que leur donne le front-office du Magic demeure dans tous les cas intacte.

Le roster 2021-22 du Magic

  • Meneurs : Jalen Suggs, Cole Anthony, Markelle Fultz, RJ Hampton, Devin Cannady
  • Arrières : Terrence Ross, Gary Harris, Caleb Houstan
  • Ailiers : Franz Wagner, Chuma Okeke
  • Ailiers-forts : Paolo Banchero, Jonathan Isaac
  • Pivots : Wendell Carter Jr., Mohamed Bamba, Moritz Wagner

En orange les starters potentiels, selon les fameuses sources proches du dossier

La jeunesse est à l’honneur au Magic avec le seul Terrence Ross qui dépasse les 30 ans (plus pour longtemps à vrai dire, car il a de grandes chances de ne pas finir l’année à Orlando). Le coach Jamahl Mosley va avoir du pain sur la planche pour composer son cinq majeur avec beaucoup de joueurs qui se valent et vont être en concurrence. Les deux seuls joueurs qui semblent assurés de démarrer dans le cinq majeur sont le numéro 1 de la Draft 2022 Paolo Banchero et le sophomore Franz Wagner qui sort d’un EuroBasket ultra prometteur avec l’Allemagne. Pour le poste de pivot, Wendell Carter Jr. part avec une petite longueur d’avance sur Mo Bamba qui peut tout de même bousculer la hiérarchie. Sur les lignes arrières en revanche, c’est un joyeux bazar. Jalen Suggs a connu un premier exercice compliqué, Markelle Fultz ne sort pas d’une saison totalement blanche, mais tout de même d’un gris très clair, tandis que Cole Anthony a été le principal artificier de l’attaque du Magic la saison dernière. Ce dernier devrait débuter avec Jalen Suggs dans le backcourt, Markelle Fultz sera progressivement installé dans la rotation en sortie de banc tandis que RJ Hampton, nettement en-dessous de ces 3 là, prendra ce qu’il reste. Le cas Jonathan Isaac sera également à surveiller de près, lui qui est à court de rythme mais dont l’envergure peut faire un bien fou au Magic. Sa réintégration sera très progressive et prudente. En tout cas, les rotations du Magic sont loin d’être figées.

Une petite vidéo en passant ?

Le petit point du banquier

Salaires Orlando Magic

UFA : agent-libre non-restreint RFA : agent-libre restreint (Source Spotrac)

Les deux joueurs les mieux payés du Magic pour la saison à venir ne sont autres que… Jonathan Isaac et Markelle Fultz. Le premier n’a pas joué le moindre match depuis 2020 et le deuxième n’en a joué que 26 en deux saisons. Certes, les montants ne sont plus totalement garantis à l’heure actuelle, mais le taux horaire des deux bestiaux reste assez vertigineux. Heureusement tout de même que beaucoup de joueurs ne sont pas encore majeurs et sont toujours liés à la franchise pour des montants raisonnables. En effet, Jalen Suggs, Franz Wagner, Cole Anthony, Chuma Okeke, RJ Hampton et évidemment le dernier venu Paolo Banchero sont tous dans leur contrat rookie. De plus, Gary Harris et Terrence Ross, qui touchent respectivement 13 et 11.5 millions sur la saison à venir, restent de gros candidats au trade avant février.

TTFL : les joueurs du Magic à suivre

Le Magic galère offensivement depuis 1927, mais un homme pourrait bien changer un petit peu la donne (mais pas trop non plus, faut pas pousser). Cet homme, c’est Paolo Banchero, le nouveau visage de l’attaque d’Orlando, et accessoirement numéro 1 de la dernière Draft. Le natif de Seattle souhaitant jouer pour l’Italie va vraisemblablement avoir les clés d’une attaque qui devrait donc très vite parler avec les mains. Dès sa première année dans la ligue, l’ancien de Duke aura carte blanche pour poser de jolis scores tout comme son coéquipier Franz Wagner qui sera également très attendu après un bel EuroBasket avec l’Allemagne, lors duquel il s’est payé le scalp de Giannis et a ramené le bronze à la maison, rien que ça. Quelques soirées à 40 voire 50 sont envisageables pour les deux. Toutefois, on ne voit pas trop pourquoi vous iriez taper dans cette équipe, hormis en cas d’ultime recours. Puis si vous voulez miser sur Mo Bamba ou Terrence Ross, après tout c’est votre problème.

Infirmerie : le point sur les blessures

Quand on s’intéresse à l’infirmerie d’Orlando, pas moins de sept noms ressortent. R.J. Hampton, pour commencer, n’a connu qu’une alerte : une entorse du ligament collatéral médial (ou interne) du genou gauche avec une ecchymose osseuse. Il manquera quatorze rencontres. On enchaîne avec Wendell Carter Jr, qui a fait plusieurs aller-retours à l’infirmerie dans les derniers mois. En décembre, il quitte le terrain en chaise roulante mais n’a finalement qu’une petite élongation dans la région tibiale droite et manquera deux matchs. Il en ratera sept autres pour des douleurs aux ischios-jambiers droits avant de manquer huit des neuf dernières rencontres pour une entorse du poignet gauche. Jalen Suggs a pour sa part manqué son premier match en novembre pour une entorse de la cheville droite, fin novembre c’est une fracture du pouce droit qui le privera de vingt matchs, mais c’est clairement sa cheville qui l’a gêné jusqu’à la fin de saison. En effet, dès le mois de mars il a enchaîné les aller-retours à l’infirmerie : entorse, contusion osseuse… avant de définitivement quitter les terrains pour une fracture de stress qui l’envoyait sur le billard fin avril. Toujours privé d’entraînement avec contact au début de la Summer League, il est toutefois prévu qu’il ne soit plus limité pour le training camp.

Cole Anthony a lui aussi été gêné par sa cheville droite : une première entorse le prive de six matchs en novembre avant qu’une deuxième ne le laisse sur la touche pour huit rencontres. On peut également évoquer Markelle Fultz, de retour le 28 février presque quatorze mois après sa rupture du LCA gauche. Il a repris progressivement, limités en minutes et sans back-to-back, mais on peut espérer voir ces restrictions diminuer cette saison. Gary Harris, quant à lui, a bien profité de l’infirmerie : blessure aux ischio-jambiers droits puis gauches, entorse, contusion au genou… avant de se blesser à nouveau fin août, avec une déchirure du ménisque au genou gauche. Il a alors subi une méniscectomie (ablation du fragment déchiré) et pourrait donc revenir pour l’entame de la saison. Jonathan Isaac pour finir, est à l’infirmerie depuis août… 2020 et sa déchirure du ligament croisé antérieur au genou gauche. Blessé aux ischio-jambiers droits pendant sa rééducation, il a subi une intervention légère mais devrait être prêt pour la reprise. Pour conclure, beaucoup de cas à surveiller du côté du Magic, avec une infirmerie qui risque de tourner à plein régime à nouveau cette saison. 

Quels objectifs cette saison ?

Ne comptez pas sur les potes de Mickey pour gagner trop de matchs malgré le pronostic un peu fou de Markelle Fultz, visiblement aussi présomptueux qu’alcoolisé au moment des faits. Certes, l’arrivée en grande pompe de Paolo Banchero, la confirmation espérée de Franz Wagner, l’éclosion attendue de Jalen Suggs, mais aussi les retours de blessure de Markelle Fultz et Jonathan Isaac donnent de vraies belles armes que le Magic va devoir utiliser à bon escient. Toutefois, cela sera beaucoup trop juste pour jouer ne serait-ce que le play-in tournament. L’objectif sera surtout de faire jouer la jeunesse, de les voir acquérir de l’expérience et jouer ensemble afin de créer une hiérarchie bien distincte dans un roster qui ne manque pas de talent, mais qui manque par contre cruellement de bouteille. Il n’y aura pour ainsi dire aucune pression de résultat sur les épaules des adolescents du Magic, les blessés vont pouvoir revenir tranquillement, les jeunes vont avoir les tickets shoots et la franchise pourra tranquillement terminer la saison à 25 victoires maximum. A Orlando, les yeux sont déjà tournés vers Victor Wembanyama voire Scoot Henderson. Sortez les chenilles et circulez, y’a rien à voir par ici.

Le pronostic du rédacteur

23 victoires et 59 défaites : 15ème place à l’Est

Ça craint pas mal pour les potos de Paolo en termes de résultats. L’effectif est beaucoup trop léger pour espérer autre chose qu’un choix haut placé à la prochaine Draft, et la hiérarchie est loin d’être aisée à établir pour le coach Jamahl Mosley. Mais au moins, on peut dire qu’une certaine hype est revenue du côté d’Orlando grâce à l’arrivée de la dernière pépite de Coach K en provenance de Duke. Chaque défaite devrait toutefois être considérée comme une victoire par les fans du Magic, qui ont clairement les yeux rivés vers la Draft 2023 dans l’optique de voir Victor Wembanyama ou Scoot Henderson revêtir la vareuse floridienne.

Quelques liens utiles

L’ambition officielle d’Orlando est de (faire semblant de) gratter un play-in avec ses jeunes pousses, mais l’ambition officieuse est clairement de faire en sorte de bazarder certains matchs en vue de la Draft 2023. Le groupe doit d’abord grandir, apprendre, durcir et perdre ensemble avant de retrouver la postseason. Avec cette escouade de jeunes loups affamés, le chemin s’annonce long, mais pas si tortueux que ça.

Source texte : Basketballinsiders.com


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