Les 5 grandes questions du Orlando Magic sur la saison NBA 2022-23 : Terrence Ross aura-t-il sa carte “vous êtes libéré de prison” ?

Le 23 sept. 2022 à 13:21 par Clément Hénot

Terrence Ross - Orlando Magic
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Chaque saison NBA apporte son lot d’interrogations et d’intrigues. C’est tout le temps la même chose, à quelques jours de la reprise. Quel joueur va performer ? Quel coach sera viré ? Qui suis-je ? Dans quelle étagère ? Où courge ? Pour chacune des 30 franchises, nous avons sélectionné les 5 grandes questions édition 2022-23 : le siège du jour est attribué au Orlando Magic.

#1 : Paolo Banchero sera-t-il le Rookie de l’Année 2023 ?

Comme le dit un grand philosophe du 21ème siècle “c’est à la fin du bal qu’on paie les musiciens”, il est donc difficile d’affirmer quoi que ce soit avant le début de la saison régulière, mais ce bal semble tout de même bien engagé pour Paolo Banchero. Par son statut de numéro 1 et par le rôle de point-forward qui l’attendent dans l’attaque du Magic, Paul Banquier a toutes les cartes en main pour poser des grosses fiches de stats bien garnies et envoyer du bois chaque soir de match. PB5 sait à peu près tout faire, en tout cas en attaque. Aller au contact, écarter le jeu, et même dribbler ou encore trouver ses coéquipiers démarqués. Sa panoplie d’intérieur moderne devrait lui donner de grandes responsabilités dans le jeu de l’équipe de Jamahl Mosley.

Il est assurément le joueur phare de cette cuvée 2022 d’autant que Chet Holmgren, l’un de ses principaux concurrents, s’est malheureusement flingué le pied lors du Seattle Pro-Am et a vu sa saison prendre fin avant même de commencer. Mais attention tout de même aux performances de l’ex-futur n°1 de Draft Jabari Smith, qui a finalement atterri chez les Rockets et qui doit encore avoir dans un coin de sa tête le souhait de faire regretter aux décideurs d’Orlando leur choix de faire l’impasse sur lui. Keegan Murray sort également d’une grande Summer League, couronnée (couronne, Kings, vous l’avez ?) par un titre de MVP et aura également son mot à dire. Tout comme Jaden Ivey et Bennedict Mathurin, respectivement chez les Pistons et les Pacers. Comme le dit un autre philosophe du 21ème siècle “ça se bouscule au portillon”. Paolo Banchero aura fort à faire et va travailler dur pour remporter ce trophée qu’il espère être le premier d’une longue série, lui qui a déjà déclaré qu’il voulait ramener Orlando en Playoffs. Mais l’ancien de Duke sait très bien que rien n’est acquis et va devoir cravacher pour devenir le Rookie de l’Année car une surprise est vite arrivée. Après tout, qui avait misé sur Scottie Barnes pour rafler la mise la saison passée ?

#2 : Jonathan Isaac va-t-il enfin rejouer au basket-ball ?

T’es un ancien si t’as déjà vu Jonathan Isaac en tenue sur un terrain de basket. Malheureusement, cette phrase est totalement vraie, puisque le dernier match officiel du freak du Magic remonte à juillet 2020, dans la bulle d’Orlando justement, en pleine pandémie de COVID-19. L’ailier s’est gravement fait le genou face aux Kings et les précautions maximales ont été prises par le front office, au point de ne plus avoir fait refouler le parquet à son joueur depuis tout ce temps. Après lui avoir fait parapher un contrat de 80 millions de dollars sur 4 ans, on les comprend. Avec un physique si atypique et longiligne, “Judah” est vulnérable face aux blessures, comme en atteste sa rechute aux ischios en pleine rééducation, mais aujourd’hui, le joueur assure aller bien et être fin prêt pour l’entame de cette saison qui marquera son grand retour.

Ce qui est très bien pour lui comme pour son équipe, c’est que la pression sera très loin d’être insupportable. Déjà parce qu’il n’y a aucune obligation de victoires dans l’immédiat, il sera même conseillé de perdre pas mal de matchs pour encore avoir un choix haut placé à la Draft 2023. Mais aussi parce que depuis sa blessure, le Magic a mis la main sur Franz Wagner, étincelant à Orlando comme avec l’Allemagne lors de son année rookie, et Paolo Banchero, premier choix plein de promesses de la dernière Draft et potentiel Rookie de l’Année. Deux joueurs qui évoluent aux mêmes postes 3 et 4 que JI. Leur place dans le 5 majeur est verrouillée, ce qui laisse l’opportunité à ce dernier de grapiller ses premières minutes en sortie de banc avant d’aspirer à venir chiper l’une des deux places ou s’inscruster parmi eux grâce à son envergure et sa défense étouffante. Mauvaise nouvelle pour les franchise players adverses, mais il faudra vraisemblablement composer avec Jonathan Isaac la saison prochaine.

#3 : Franz Wagner peut-il confirmer sa superbe saison rookie ?

Au moment de sa sélection avec le 8ème choix (inclus par les Bulls dans l’échange pour Nikola Vucevic), Franz Wagner était attendu comme un bon petit joueur des deux côtés du terrain, mais pas non plus de quoi casser 3 pattes à mémé dans les orties. Il s’est finalement affirmé comme l’un des meilleurs joueurs de cette cuvée et le meilleur de sa franchise, n’en déplaise à Jalen Suggs, en faisant preuve d’une belle régularité, d’une justesse et d’une générosité dans l’effort de chaque côté du terrain. Toutefois, certains se demandaient si l’allemand allait savoir confirmer cette première très belle campagne et continuer ses progrès, lui qui était vu avec un plafond plutôt bas à sa sortie de la fac de Michigan. Ces dernières semaines en ont très clairement pris le chemin.

Kaiser Franz a régalé sous le maillot de l’Allemagne pendant l’EuroBasket 2022, disputé à la maison et ponctué par une médaille de bronze prometteuse pour la Mannschaft. L’ailier du Magic a posé 15,2 points à 53,1% dont 46,3% depuis la Porte de Brandebourg, 4 rebonds et 1,7 passe de moyenne par match. Il a été avec Dennis Schröder l’un des fers de lance de l’attaque allemande, ce qui représente déjà une belle petite confirmation lors d’une compétition majeure au cours de laquelle il s’est payé le scalp de Giannis en quarts de finale. “OnlyFranz” n’a pas peur de prendre ses responsabilités, et il devra réitérer de pareils exploits sous la tunique d’Orlando. Nul doute que le frère de Moritz est taillé de cette façon et va montrer l’exemple à la classe biberon du Magic dont il fait partie. Le potentiel patron de l’attaque floridienne avec Paolo Banchero, c’est bien lui. Franz Wagner devrait encore faire prendre allemand LV1 à de nombreux jeunes collégiens à Orlando.

#4 : Quelle rotation sur les lignes arrières entre Fultz, Suggs et Anthony ?

Sur une échelle allant de 1 à 10, on est entre la partie de Twister entre potes à 3 heures du mat et le combat de Super Smash Bros à 8 joueurs. C’est dire le casse-tête qui attend Jamahl Mosley pour composer son 5 majeur de la façon la plus performante et complémentaire possible, mais la plus grosse inconnue se trouve au niveau des lignes arrières. Markelle Fultz, Jalen Suggs et Cole Anthony, trois noms pour deux places. RJ Hampton n’est pas mentionné car claqué au sol assez nettement inférieur à ses compères, il devra probablement se contenter de ce qu’il reste. Mais bref, revenons à nos moutons, car on est en présence de trois profils bien différents mais potentiellement très importants pour une équipe, surtout si jeune et destinée à perdre un déluge de matchs cette saison.

Le premier, Markelle Fultz, est très important à la création, tant pour lui que pour les autres et fait le taf en défense mais a toujours son shoot peu orthodoxe et revient d’une longue absence pour cause de ligament croisé du genou défectueux. Toutefois, l’ex-espoir et n°1 de Draft 2017 est loin d’être fini et entend bien prouver qu’il est prêt. Le second, Jalen Suggs, n’est pas un mauvais shooteur contrairement à ce que ses pourcentages laissent penser, est un monstre de travail et de polyvalence en attaque comme en défense mais sort d’une saison rookie compliquée, marquée par la maladresse et les blessures. Nul doute que l’ancien de Gonzaga voudra se racheter. Le troisième, Cole Anthony, continuera de dynamiter l’attaque et les interviews d’après-match du Magic, sans Timberland cette fois-ci et sera un véritable facteur X mais devra améliorer son pourcentage aux tirs donc sa sélection de shoots.

Les profils de Markelle Fultz et Jalen Suggs semblent être plus recherchés dans un 5 majeur, tandis que celui de Cole Anthony est plus efficace en sortie de banc. Toutefois, on voit mal Jamahl Mosley mettre le meilleur scoreur de la franchise la saison passée sur le banc. Ainsi, Suggs et Anthony joueraient en mode combo guard complémentaires et se partageront la mène (avec Paolo Banchero par intermittence), mais Markelle Fultz devrait sortir du banc assez rapidement pour remplacer Cole Anthony, dont le déficit de taille peut poser de gros problèmes en défense. Peut-être encore un peu court physiquement, Fultz, à l’instar de Jonathan Isaac, aurait tout le temps de se refaire une santé en démarrant les matchs sur le banc. C’est en tout cas la logique qui pourrait bien se dessiner chez Mickey.

#5 : Terrence Ross va-t-il enfin être transféré ?

Il attend son bon de sortie depuis 1967, mais à l’heure actuelle, Terrence Ross est toujours un joueur du Magic d’Orlando. Seul joueur de l’effectif à dépasser les 30 ans, l’ancien des Raptors sait que l’horloge tourne et que ses chances de jouer le titre chez un contender s’amenuisent. Pas le temps de niaiser, l’arrière est un professionnel et continue de se donner à fond mais ne veut plus faire partie d’une reconstruction. Il fait partie, avec Gary Harris, des principaux joueurs d’Orlando qui ont toujours une valise de bouclée dans l’entrée, juste au cas où. Son salaire est abordable (11.5 millions de dollars cette saison) et son contrat est expirant, ce qui devrait intéresser les contenders en quête d’un renfort à court terme et de cap space ensuite.

Terrence Ross peut encore rendre de bons services en sortie de banc à base de shoots lointains. C’est un Gérard dans l’âme et prendre 15 tirs du parking par match ne lui pose absolument aucun souci. Les Lakers, potentiellement intéressés par tous les arrières de la NBA et surtout les vioques sur la pente descendante, pourraient se montrer intéressés et passer à l’attaque pour séduire le front-office d’Orlando, tout comme les Knicks, en quête de joueurs pour renaître de leurs cendres. Agent-libre non restreint à la fin de la saison 2022-23, l’arrière voltigeur n’a pas demandé de transfert mais ne prolongera vraisemblablement pas au Magic qui risque donc de le perdre sans contrepartie. La franchise a donc tout intérêt à exaucer son souhait de poursuivre sa carrière ailleurs, à priori dans un gros marché et/ou une team qui va jouer des coudes pour le titre. D’autant que sa valeur marchande va baisser, le Magic veut 1 premier tour de Draft, mais qui serait enclin à lâcher autant ?