Team USA a encore échoué en Coupe du Monde : l’heure de la remise en cause ?

Le 08 sept. 2023 à 18:15 par Nicolas Vrignaud

Anthony Edwards Team USA Coupe du Monde 2023
Source : YouTube

Pour la deuxième fois consécutive, Team USA ne sera pas championne du Monde. Une nouvelle élimination avant même la finale, qui montre plusieurs choses… à commencer par la perception de la Coupe du Monde au pays de l’Oncle Sam. Si son statut de terre par excellence du basket n’est pas encore complètement déchu, il commence a être sérieusement égratigné. 

Les États-Unis ont pris deux douches froides, en 2019 et en 2023. Plusieurs défaites pour une équipe qu’on concevait dans notre imaginaire collectif comme invincible. Un peu à la manière d’un Sébastien Loeb à Monte Carlo ou d’un Rafael Nadal à Roland-Garros. Le genre d’équipe, qui, même en y mettant toute sa volonté et en jouant le plus beau match de sa vie, il était tout juste possible de “chatouiller”.

Ce fantasme s’est pas mal écorché depuis 2019. Aujourd’hui, il n’est quasiment plus. En tout cas, plus à la Coupe du Monde. Mais pourquoi ?

Nous suivons ici le basket américain et ses stars au quotidien. Et comme nous, vous n’êtes pas sans savoir que – s’ils le voulaient – les États-Unis pourraient aligner une équipe d’un niveau monstrueux pour chaque grand rendez-vous international. C’est d’ailleurs le cas pour les Jeux Olympiques. Alors pourquoi diable donc Team USA n’arrive pas avec une formation monstrueuse à chaque fois ?

Parce que ces États-Unis ont sans doute du mal à considérer la Coupe du Monde comme une récompense majeure dans un palmarès. Et qu’ils y envoient donc des joueurs qui n’ont aucune expérience du jeu international, dit FIBA. Sans parler des caractéristiques matérielles (terrains plus petits, temps raccourci). L’équipe alignée par Team USA était néophyte de la compétition. Comme en 2019. Non initiée à l’ardeur défensive de sélections qui maîtrisent sur le bout des doigts le basket FIBA. Qui ont été formées en basket FIBA. Qui lui manifestent un grand respect. En définitive, des sélections qui ont compris qu’elles participaient à une grande compétition.

Concernant les États-Unis, les garçons de cette épopée ont tous eu la particularité d’avoir accepté de mettre leur été entre parenthèses pour venir. Et c’est précisément par ici qu’il faut commencer. Quand un Américain est appelé pour jouer la Coupe du Monde de basket, c’est parce qu’il a accepté d’y aller. Quand un homme de n’importe quel autre pays du monde est appelé pour disputer la Coupe du Monde de basket, c’est la fierté de représenter le drapeau qui surpasse tout le reste.

Grant Hill, patron de Team USA, le disait lui-même avant la compétition : “D’une certaine manière, il y a peut-être un manque de considération du basket international ici aux États-Unis”. Grant Hill a raison. Mais les joueurs de son pays n’ont toujours pas compris qu’ils n’étaient plus les uniques garants du haut niveau mondial. Depuis 2019, pour ce qui est de la Coupe du Monde, ils ne sont en tout cas plus la meilleure nation du basket. Ils ont plié face à la France il y a 4 ans, face à l’Allemagne aujourd’hui. Steve Kerr a d’ailleurs été du même pragmatisme que Hill après la défaite, en conférence de presse.

“Ces matchs sont difficiles. On n’est plus en 1992. Les joueurs sont meilleurs dans le monde entier. Les équipes sont meilleures. Ce n’est pas facile de gagner une Coupe du Monde ou des Jeux Olympiques.” – Steve Kerr

Mais l’honneur de l’Oncle Sam est sauf, car il lui reste le trône Olympique. Oui, ils l’ont perdu en 2004, mais le contexte n’était pas le même. Car cette vision du basket international est intimement liée à la NBA. En 2004, la NBA était une ligue ultra-dominée par les États-Unis. Aujourd’hui, les récompenses majeures de la dernière saison ont été glanées par des joueurs internationaux. Le monde vient titiller les États-Unis, chez eux.

Le MVP des Finales est Serbe.
Le numéro 1 de la Draft est Français.
Le MVP de saison est camerounais.
La progression de l’année est finlandaise.
La finale du Mondial est Allemagne – Serbie.
La All-NBA 1st Team est grecque, slovène, canadienne et camerounaise avec 1 ricain.

🏀🌍

— TrashTalk (@TrashTalk_fr) September 8, 2023

Jamais le basket américain n’a été si contesté. Et s’il devait perdre l’an prochain, aux Jeux Olympiques, peut-être que cela changerait la donne, tout du moins pour les prochaines années. Cette “arrogance” internationale se paie aujourd’hui, mais sera oubliée demain. Il faudrait marquer les États-Unis dans leur symbole du sport international par excellence, les Jeux, pour qu’ils considèrent qu’ils ne sont plus le centre de la planète basket. Et qu’ils se donnent enfin les moyens de le redevenir. Car ils le peuvent.

Source : FIBA

 

 


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