Miami Heat, le bilan 2022-23 : régulière sans saveur, play-in tournament et Finales NBA, quelle saison !

Le 19 juin 2023 à 11:36 par Antoine Demaegdt

Jimmy Butler Grant Williams 20 mai 2023
Source image : NBA League Pass

Quoi ? Sortir du play-in tournament pour aller jusqu’en… Finales NBA ?! Environ 99,99953% des brackets sur ces Playoffs 2023 ont été atomisés par Jimmy Butler et ses boys, car impossible n’est pas Floridien. Après un début de saison diesel et pas mal de pépins physiques, Miami s’en sort sur le fil, avec les honneurs, comme d’habitude.

Ce que TrashTalk avait annoncé

Avec un échec en finale de Conférence face aux C’s, et surtout avec le départ de P.J. Tucker, il y avait encore de quoi transpirer à Miami sur ce début de saison. Surtout lorsque l’on guettait un marché de l’été pas forcément convaincant. P. J. était une pièce centrale de ce Heat pour défendre de la superstar bien pénible, et personne ne l’a vraiment remplacé avec Caleb Martin décalé en poste 4. La pregunta de la muerte, comme on dit chez nous, était la suivante (accrochez-vous bien) : “est-ce que le Heat a laissé passer sa fenêtre de tir à l’Est ?“. On risque d’en reparler. Victor Oladipo en Gérard d’or pour Alex et Kyle Lowry pour Bastien, on mélange tout et on obtient un consensus sur une 4è place à l’Est, avec 49 et 48 victoires pour les deux compères.

Ce qu’il s’est vraiment passé

44 victoires pour 38 défaites. Huitième à l’Est en sortant du play-in tournament… mais un ticket pour les FINALES NBA !

Qui pouvait s’imaginer que ce Heat, parfois très fébrile en saison régulière, irait jusqu’en Finales NBA lorsque Trae Young climatisait la Floride lors du premier match du play-in ? On dit souvent que le mode Playoffs, que le bouton on/off n’existe pas, mais là quand même… on est sur un run de postseason rarement vu dans l’histoire de la Grande Ligue.

Et rappelez-vous à quel point le début de saison était bien crado. Miami fait clairement partie des équipes les plus décevantes après un mois de compétition. Un Jimmy Butler qui se fait le genou, un Duncan Robinson en galère avec son tir, un Kyle Lowry qui commence à grincer et un bilan de 7-11 pour commencer la saison digne des meilleurs ventres mous de la ligue. En remarquant la perte énorme de P.J. Tucker, tout le monde est inquiet pour le Heat. Tout le monde sauf… le Heat.

Pendant la blessure de Butler, Bam Adebayo prend les rennes de l’équipe en s’occupant de mettre des pions en attaque pendant toute cette fin d’année. Son match référence ? Le 25 novembre, il pose 38 pions sur la bouche des Wizards avec la victoire qui va avec. C’est d’ailleurs toute cette période qui lui vaudra une sélection au All-Star Game de Salt Lake City. Les hommes d’Erik Spoelstra se relancent donc doucement mais sûrement avec un bilan de 9-6 sur le mois de décembre. Mais ça reste clairement insuffisant pour faire peur aux cadors de la conférence Est…

En fin de saison, Miami ne rassure toujours pas ses fans avec des matchs d’une nonchalance tellement… nonchalante qu’ils se retrouvent dans des matchs serrés en permanence. Même contre des équipes largement à la portée du Heat, comme Charlotte ou Washington, des défaites bien crados apparaissent. De quoi faire péter un câble à pas mal de fans.

Miami va finalement descendre jusqu’à la septième place et tomber contre Atlanta au play-in. Après une défaite bien dégueu contre les Faucons, le Heat passe à un cheveu de se faire éliminer par les Bulls au deuxième match. La suite de l’histoire ? On la connait. En se farcissant les Bucks, les Knicks et les Celtics, Miami va tout simplement appuyer sur le bouton “on” des Playoffs pour retourner en Finales NBA… Ça sert à quoi la régulière au final ?

On se demandait si Miami pouvait toujours régner sur l’Est malgré les grosses écuries,Erik Spoelstra a dû regarder la preview et la passer en réunion vidéo à ses joueurs. Résultat ? Le comité des non draftés envoie l’entièreté de l’Est en vacances, et tout ça sans Tyler Herro qui se blesse dès le début de la série contre Milwaukee.

Un grand bravo aux immenses Playoffs de Jimmy Butler, à ceux de Bam Adebayo et plus globalement à l’ensemble de l’équipe. Même avec un effectif en manque total de rythme, Erik Spoelstra vient de prouver de nouveau qu’il est un immense coach. Malheureusement la marche sera trop haute contre Denver dans ces Finales NBA, mais Miami a déjà réussi sa saison en arrivant jusqu’ici !

La saison du Heat en quelques articles

L’image de la saison

Jimmy Butler

Le Game 4 à 56 points de Jimmy Butler contre les Bucks. Tout un symbole…

Il s’en est passé des choses pour le Heat cette saison, mais le plus grand accomplissement reste certainement d’avoir évincé les premiers de l’Est. Quelle belle série pour Miami qui s’est surpassé face à des daims que beaucoup de gens voyaient arriver en Finales NBA. Par cet accomplissement, ce Heat devenait la 5ème équipe de l’histoire à renverser le premier de Conférence dès le premier tour. Et le timing était parfait pour commencer à jouer au basket sérieusement.

Mais de toute cette série, on retient surtout cette formidable performance de Jimmy Butler au Game 4 pour permettre à Miami de faire le break dans la série. 56 points, 9 rebonds à 19/28 au tir, 3/8 à 3-points et un 15/18 aux lancers-francs. Moment HIS-TO-RI-QUE puisque nous sommes face à la 4è meilleure performance individuelle au scoring de l’histoire des Playoffs. Apparement, Jimmy a son permis de chasse.

Il a cartonné : Jimmy Butler

Non non, on n’a pas fini de parler de Butler dans cette preview. Après un retard à l’allumage comme l’entièreté de l’équipe, il a gentiment commencé à passer la seconde après le All-Star Break. Pourtant, le boss du Heat n’a même pas été convié au match des étoiles cette saison. Mais pas de quoi en faire un plat puisque le principal concerné s’en cogne : il ne pense qu’aux Playoffs. Et d’ailleurs ça s’est vu lorsqu’il est passé en mode superstar offensive une fois la postseason arrivée. Bien que la fin de sa campagne soit en dessous de son début historique, Jimmy B a sûrement eu des problèmes de santé avec une cheville qui semblait pas mal rouillée.

Certains diront peut-être que Butler ne prend pas toujours assez de responsabilités en attaque. C’est parfois vrai et ça l’a sûrement été contre les Nuggets en Finales NBA. Mais ce qui fait la vraie valeur de cette superstar, c’est que Jimmy est capable d’adapter son jeu en fonction des consignes, en fonction du scénario de match et surtout de ses adversaires. Butler pourrait jouer dans n’importe quelle équipe de la ligue sans forcer, sans être handicapé par l’environnement. Et cette saison, il l’a encore prouvé à la baguette d’Erik Spoelstra.

On l’attendait et on l’attend toujours : Tyler Herro

Malgré une bonne entrée en matière, Tyler a connu une bonne poisse cette saison. Au bout de 10 matchs, l’ancien 6è homme du Heat se blesse à l’œil, histoire de casser sa bonne dynamique. Et au bout de 19 minutes… ses Playoffs se terminent après une fracture de la main… De quoi ruminer pour Herro qui s’était déjà blessé l’année passée à l’aine durant la postseason. Pas top pour pouvoir défendre une grosse prolongation de contrat.

Pour ce qui est de son niveau, Tyler Herro a continué de faire ce qu’il fait de mieux : rentrer le ballon dans le panier avec du pull-up dans tous les sens. Même si ses tirs sont souvent d’une grande difficulté, ils permettent à l’attaque du Heat de se décoincer un peu. On pourrait tout de même exiger une meilleure efficacité au scoring de sa part, histoire de passer un cap. Quand même bien dommage pour le Heat de ne pas l’avoir eu dans ces Playoffs, surtout contre Denver…

Les statistiques individuelles

Stats Heat 8 juin 2023

… et la suite ?

Saison plus que réussie pour Miami mais loin d’être terminée ! À peine de retour sur les plages de South Beach, le Heat va devoir carburer durant la Free Agency pour verrouiller son roster de l’année prochaine. Déjà, on a des départs loin d’être négligeables : Max Strus et Gabe Vincent deviennent free agent, et lorsqu’on sait que les deux joueurs non-draftés n’ont jamais eu de gros contrat en NBA, ils ne refuseront sûrement pas un gros pactole présenté par n’importe quel GM. D’autant plus que le Heat va pas mal débourser la saison prochaine ! Entre le contrat de Butler, d’Adebayo, de Lowry et la prolongation de Herro qui va commencer, Josiane de la compta risque de mettre le ventilo à pleine balle.

Miami va devoir être actif sur le marché et, bizarrement, on fait confiance à Pat Riley pour ça. Alors signature d’un gars sans club (coucou Fred VanVleet) ? Du bon vétéran qui se ramène pour deux cacahuètes (coucou Chris Paul) ou bien un gros trade qui se met en place en utilisant le contrat de Duncan Robinson (coucou Damian Lillard) ? Une chose est sûre, c’est que le Heat est forcé de réagir aux probables départs de deux titulaires de Finales NBA…

Si vous êtes nouveau dans l’univers de la NBA, et que vous avez le luxe d’encore chercher une équipe à supporter, choisissez Miami si vous voulez voir des matchs serrés jusqu’au bout de la nuit. Mettons du respect sur l’une des franchises les plus prolifiques de ces dernières années. Du Heat triomphant des Tres Amigos jusqu’au Heat outsider de Jimmy Butler, rien n’a empêché les hommes d’Erik Spoelstra d’atteindre le sommet de la Grande Ligue en Playoffs.