Jamal Murray, des ligaments croisés au titre NBA… l’histoire d’une magnifique rédemption
Le 13 juin 2023 à 07:19 par Nicolas Vrignaud
Jamal Murray a été l’un des éléments majeurs du titre acquis cette nuit par les Nuggets. Derrière Nikola Jokic, il a assuré pleinement la gonfle et permis aux siens de conquérir le sommet de la NBA pour la première fois dans l’histoire de la franchise. Après s’être fait les ligaments croisés en 2021, l’homme termine aujourd’hui une sorte de rédemption personnelle, de la plus belle des manières.
Si vous suivez la NBA depuis plusieurs années, c’est sans doute l’un des moments qui vous a marqué. Ce duel magnifique entre un Jamal Murray possédé et un Donovan Mitchell en transe lors des Playoffs 2020, au coeur de la Bulle d’Orlando. Un match dans le match dans lequel le scoreur fou des Nuggets a épaté toute la planète basket. Un moment figé, qui appelait à plus, beaucoup plus. Même si l’élimination par les Lakers avait sonné comme un coup de marteau quelques semaines plus tard.
Les Pépites étaient prêtes, quelques mois plus tard, à tenter de nouveau leur chance. Les Playoffs s’approchaient… mais le destin a joué son oeuvre. Un coup de tonnerre pour les Nuggets, pour le Colorado. Le 12 avril 2021. Jamal Murray se déchire le ligament croisé antérieur face aux Warriors. Il sort du terrain, le visage crispé par une douleur qu’on devine intense. Et qui pourtant, le sera sans doute moins que l’annonce de la rupture de son ligament. Pour le joueur, c’est le début d’un très long processus de rééducation, qui va durer près d’un an et demi. Trop court pour revenir avant les Playoffs 2022, trop risqué de faire son retour alors que l’intensité est maximale.
Pendant la convalescence, le doute. Celui de ne jamais retrouver son niveau d’avant. Celui d’avoir perdu la confiance de ses coéquipiers. Celui de jouer avec la peur de que tout cela ne recommence. Et puis finalement… 539 jours après, le retour. Le 3 octobre 2022. Un retour un peu fragile, mais surtout un énorme sourire. Ce n’est que la présaison, mais Jamal Murray enfile à nouveau la tunique des Nuggets. Il n’inscrit que 10 petits points en 15 minutes ce soir là, mais l’essentiel est ailleurs : il est enfin parmi les siens.
539 days later… BOUT THAT TIME!!
— Jamal Murray (@BeMore27) October 3, 2022
Commence alors – après deux ans de travail loin des terrains – une tâche qui s’annonce tout aussi difficile : retrouver son niveau de jeu, retrouver la confiance de ses coéquipiers et de son coach. Sa chance ? Jouer avec Nikola Jokic, l’homme qui sait sublimer et rendre le jeu facile à ses partenaires. En s’appuyant sur son leader, Murray commence à envoyer des lignes comme avant, à prendre de l’importance dans le jeu de Denver. En février 2023, il collera même 30 points ou plus durant trois matchs consécutifs, égalant son record en carrière qui datait d’avant sa blessure. Un symbole.
Lorsque les Playoffs arrivent, la confiance est donc au beau fixe. Jamal est revenu au même point que là où il avait laissé – contre son gré – son équipe : sur la route d’un titre. Les Wolves, puis les Suns et les Lakers… personne n’a pu arrêter JM, auteur de carnages réguliers dans les défenses. Alors qu’il avait utilisé Jokic pour remonter la pente en termes de basket, voilà qu’il permet au Joker de trouver des espaces de jeu en assumant la gonfle et en attirant les défenses dans son piège. L’histoire est belle.
Elle le sera encore plus ce 13 juin. Car l’histoire est devenue légende. Deux ans après avoir touché subitement le fond, Jamal Murray est sacré champion NBA. En ayant été le lieutenant numéro 1 des Nuggets, parfois l’homme providentiel de l’équipe sur certaines rencontres. Son rôle n’est plus a prouver, et il inscrit son nom sur la liste dorée des joueurs de basket ayant gravi le sommet de la NBA, qui plus est avec un rôle majeur. Il fait rentrer Denver dans l’histoire de la Grande Ligue.
— TrashTalk (@TrashTalk_fr) June 13, 2023
Les larmes sur le podium, juste après avoir reçu le trophée, sont à ce titre particulièrement émouvantes. Elles viennent achever, dans l’émotion et le bonheur, une rédemption personnelle longue de deux ans. Et cette soirée marque ainsi à jamais le tempérament non seulement de battant, mais surtout de gagnant de Jamal Murray. Il ne faut pas se satisfaire de cela, dira Michael Malone devant un public comblé. Non, c’est vrai. Mais pour Jamal, on peut quand même prendre le temps d’admirer, car c’est particulièrement beau.
Source : ESPN, NBA