Robert Horry : bagues de champion et clutchitude extrême, le CV pèse très lourd

Le 26 mai 2023 à 10:50 par Antoine Demaegdt

Robert Horry
Source image : Youtube

Ah, Robert Horry… En voilà un joueur particulièrement… particulier. Si vous aimez les gros shoots clutchs et les bagues de champion ? Vous avez toqué à la bonne porte. Bien que Rob n’ait jamais eu un rôle majeur dans une équipe (tout est relatif), il est clair qu’il savait sortir la brouette pour porter le paquet dans le money time. Allez, soyez prêt à prendre une bonne vague de clutch qui rendrait jaloux votre franchise player.

Pourquoi Robert Horry ? Et bien tout simplement parce que… 7 bagues de champion, déjà.

Effectivement ça fait beaucoup, et lorsqu’on s’amuse à vérifier combien de joueurs en ont autant, voilà qu’on en trouve seulement… neuf dans l’histoire. Neuf joueurs dont… huit Celtics de l’époque Bill Russell, dans une NBA préhistorique où Boston surdominait, faut dire que ça aide de jouer avec tonton Billou pour remplir la bijouterie.

Robert Horry ? Lui a gagné 7 bagues mais avec… trois franchises différentes. Drafté par les Rockets en 1992 puis récupéré par les Lakers en 1997 pour enfin finir sa carrière aux Spurs en 2008, Horry a toujours su profiter du contexte dans lequel il était en guidant les grosses écuries vers la victoire. Sauf que lorsqu’on regarde son nombre de minutes passées sur un parquet, on se demande légitimement à quel point il a contribué au gain de ces bagues. 24 minutes de moyenne sur un parquet c’est pas non plus énorme – surtout dans la NBA des 90’s/2000’s – pour prétendre que Robert a droit à une grosse part de gâteau dans tous ces accomplissements. Et si l’on combine à tout ça ses moyennes de 7 points, 5 rebonds et 2 passes en carrière, on se dit a priori que l’impact est plutôt faible…

Mais c’est évidemment… complètement faux.

Si Robert Horry a sept bagues aujourd’hui, c’est certes parce qu’il a joué avec des gars comme Hakeem Olajuwon, Kobe Bryant, Shaquille O’Neal, Tim Duncan, David Robinson, Manu Ginobili ou encore Tony Parker, mais c’est également parce que le bonhomme a balancé plusieurs gros daggers durant sa carrière dans des moments ultra décisifs. Donc oui, Robert Horry a souvent été au bon endroit au bon moment, mais s’il joue dans la cour des Celtics de Bill Russell il y est certainement pour quelque chose. Pas pour rien qu’on l’appelle Big Shot Rob !

Rockets : le déclic des Playoffs 1995

Fraichement débarqué de la Draft 1992, Robert Horry arrive à Houston et va y rester pendant quatre saisons. Comme toujours dans sa carrière, il se retrouve bien entouré dès son année rookie puisque les Rockets finissent premier de l’Ouest dès sa première année. Horry va profiter du prime de Hakeem pour disputer pas mal de série de Playoffs dès son plus jeune âge et par la même occasion, rafler deux bagues de champion.

C’est l’occase pour Bébert de déjà marquer les esprits avec du gros shoot. Son premier gros dagger dans un match important en Playoffs voit le jour dans le Game 1 des finales de Conférence de 1995 contre les Spurs d’un David Robinson MVP. Le boug va complètement passer à côté de son match en étant à 0/4 au tir dans les dernière secondes. Mais Rob, délaissé par la défense, va planter un pull-up à mi-distance à 6 secondes de la fin pour repasser devant : la naissance de Big Shot Rob.

Et ce n’est pas le seul gros tir qu’on peut retenir de Robert sous ce maillot puisque, toujours pendant les Playoffs de 1995, il va s’occuper d’envoyer un 3-point décisif dans le Game 3 des Finales NBA contre Orlando. À 15 secondes de la fin en menant d’un point, Horry dégaine sans aucune hésitation pour tenter de crucifier le Magic : Big Shot Rob.

L’ailier de Houston assurera même les lancers-francs en fin de match. Durant ces Playoffs 1995, Robert Horry change son image au sein de la ligue. Il passe ainsi de bon role player en sortie de banc pouvant sanctionner à 3-points à véritable assassin dans le money time qu’on ne peut plus ignorer en défense.

Los Angeles : l’apogée de sa carrière

Après un passage express chez les Suns en 1996 (32 matchs), Robert va très vite quitter l’Arizona pour rejoindre les Lakers de Los Angeles. Il faut dire que Phoenix n’avait pas vraiment de quoi être calibré pour le titre cette année là et c’est bien plus marrant d’aller jouer avec Shaq et Kobe lorsqu’on est collectionneur de bagues. Verdict en Californie ? 7 magnifiques saisons aux Lakers pour 3 bagues de champion remportées. Rob participe au Three-Peat des Lakers ni vu ni connu.

Pas si discret que ça d’ailleurs puisqu’il a quand même marqué quelques esprits ces années là…

Lors des Finales NBA 2001, Rob va de nouveau inscrire un 3-points décisif dans le Game 3 contre les Sixers. Shaq a 6 fautes, les Sixers sont seulement menés de 1 point dans la dernière minute mais Beb va anéantir leurs espoirs avec – en plus des lancers dans le clutch – ce tir à 47 secondes de la fin : Big Shot Rob.

Hop, back-to-back en poche, on prend les mêmes et on recommence pour les Playoffs 2002. Cette année là, Robert va envoyer de la buche dès le premier tour contre Portland. À l’époque les premiers tours sont joués au meilleur des 5 matchs donc les Lakers – menant 2-0 – peuvent déjà éliminer les Blazers au Game 3. Robert Horry avait l’air bien renseigné puisqu’à 3 secondes de la fin du match, il inscrit un énième 3-points clutch pour faire repasse les Lakers à +1 et éliminer Portland : Big Shot Rob.

Mais il faut attendre les finales de Conférence de la même année pour vivre l’un de ses plus beaux tirs en carrière… Mené 2-1 dans une série qui s’annonce compliquée pour eux face aux Kings, les Lakers sont sur le point de se faire breaker 3-1 pour ensuite retourner à Sacramento… Dans les dernières secondes du match, les Lakers sont (encore) menés de 2 points. Kobe loupe son tir dans les dernières secondes et, après une bataille acharnée au rebond, le ballon se retrouve dans les mains de Robert pour faire ce qu’il fait de mieux… Énorme buzzer-beater à 3-points pour remporter le Game 4 et relancer la série à 2-2 contre les Kings : Big Shot Rob.

San Antonio : l’ultime performance

Après avoir bien profité du soleil de Californie, Robert déménage enfin dans le Texas pour le dernier chapitre de sa carrière. Il faut dire qu’en 2003, lorsque Rob portait encore le maillot des Lakers, les Spurs ont pris leur revanche sur des Angelinos orphelins de Shaquille O’Neal, parti pour Miami. Horry flaire que c’est du côté de San Antonio que l’on gagne désormais et fait ses valises pour rejoindre Gregg Popovich la saison suivante. À 33 ans, il se retrouve avec déjà 5 bagues dans une équipe plutôt bien armée pour aller en chercher quelques unes de plus… Quel malin ce Robert !

Alors maintenant, reste à savoir si Big Shot Rob a pris sa retraite officieuse ou si l’ailier est toujours capable de sortir la brouette dans le money time. Énorme surprise, Robert n’est toujours pas décidé à faire le figurant dans la conquête de ses titres puisque pendant les Finales NBA de 2005 (oui une de plus), Horry va sortir ce qu’on pourrait peut-être appeler son meilleur match en carrière, contre les Pistons dans le Game 5. La série étant bloquée à 2-2, on rentre dans les dernières minutes les plus clutchs d’une saison NBA. Et comme vous l’avez sans doute compris à force, Robert Horry aime plutôt bien ce genre de moment.

Au début du quatrième quart-temps, les Spurs mènent d’un point seulement mais Rob va prendre les commandes en inscrivant 13 points pendant les 12 dernières minutes. Les Pistons restent au contact des Spurs et parviennent à envoyer le match en prolongation, sauf que Robert n’a pas fini son spectacle puisqu’il va planter un ultime 3-points à 6 secondes de la fin de cette prolong pour passer de -2 à +1 (oui oui encore une fois), et pour poser le couvercle sur le match en menant 3-2 dans la série : le dernier Big Shot Rob.

Ses quatre dernières saisons en carrière aux Spurs se concluent sur deux bagues de champions. Robert Horry finit donc son épopée avec 7 titres NBA en prouvant une chose importante : le niveau ou le temps de jeu d’un joueur NBA ne limite pas nécessairement l’impact de sa carrière (mais encore faut-il avoir un bon paquet dans le money time).

On n’est donc clairement pas chez les losers lorsqu’on toque à la porte de la carrière de Robert Horry. Peu de joueurs ont besoin de deux mains pour porter leurs bagues de champions, et parmi eux pas sûr que tous aient le sang-froid de Big Shot Rob dans les moments décisifs. C’est en cela que sa carrière est unique !

Source texte : TBNL