Carmelo Anthony : “Je ne me considère pas comme un loser juste parce que je n’ai aucun titre NBA”
Le 24 mai 2023 à 09:35 par Nicolas Meichel
Décidant de raccrocher définitivement les sneakers en ce début de semaine, Carmelo Anthony laisse derrière lui une carrière de Hall of Famer. Une carrière de Hall of Famer mais sans bague de champion, Melo n’ayant jamais participé aux Finales NBA en l’espace de 20 ans. Est-ce que ça le ronge ? Plus maintenant.
Depuis la dernière décennie et l’avènement des réseaux sociaux, la bague de champion sert peut-être plus que jamais de validation au moment de juger la carrière d’un joueur NBA. La “ring culture” est devenue prédominante, parfois même toxique, et explique en partie pourquoi plusieurs superstars (coucou Kevin Durant) ont décidé de former des superteams pour maximiser leurs chances d’atteindre le Graal.
Que ce soit avec les Nuggets, les Knicks ou les autres équipes dans lesquelles il a pu évoluer, Carmelo Anthony n’a jamais réussi à aller au bout, lui qui ne possède qu’une Finale de Conférence (avec Denver en 2009) à son actif. Il fait partie des meilleurs joueurs de l’histoire à ne jamais avoir gagné le titre, avec les Allen Iverson, Pat Ewing, Karl Malone, Elgin Baylor, Charles Barkley et quelques autres. Il est même le meilleur scoreur all-time (9e avec 28 289 points) à ne jamais avoir joué les Finales NBA. Forcément, il fut un temps où tout cela le dérangeait, surtout quand vous venez de la même Draft que LeBron James (4 titres) et Dwyane Wade (3 titres). Mais ce temps semble désormais révolu.
“Je suis en paix. Cela ne me dérange plus ; cette idée que vous êtes un loser si vous ne gagnez pas le titre NBA” a déclaré Melo à Sports Illustrated.
À mes yeux, j’ai gagné. J’ai gagné en 2003, quand j’ai serré la main de David Stern à la Draft. J’ai réussi à sortir de Red Hook [le quartier situé à Brooklyn, où il est né, NDLR.]. J’ai réussi ma vie. La bague, c’est la seule chose que je n’ai pas réussi à obtenir. Cela aurait été un bel accomplissement, mais je ne regrette rien, car j’ai l’impression d’avoir tout tenté pour l’obtenir.”
Tout est toujours question de perspective.
Quand vous avez grandi dans le quartier de Red Hook (Brooklyn, New York), baptisé la “capitale américaine du crack” par le magazine Life dans les années 1990, s’en sortir est déjà une victoire en soi. Alors s’en sortir pour intégrer la NBA, devenir l’un des dix meilleurs scoreurs de l’histoire de la Ligue et récolter plus de 400 millions de dollars durant sa carrière, ça vaut toutes les bagues du monde. Et puis n’oublions pas qu’il a remporté un titre universitaire avec Syracuse en 2003 avant d’intégrer la cour des grands, ainsi que trois médailles d’or olympiques avec Team USA (record partagé avec Kevin Durant).
.@carmeloanthony is at peace with his retirement.
One of the most exciting—and divisive players—in NBA history explains his decision to retire and what the future holds with @Herring_NBA https://t.co/W6ZvdpqrWl
— Sports Illustrated (@SInow) May 23, 2023
Carmelo Anthony ne fera sans doute jamais l’unanimité, lui qui est considéré par certains comme l’un des meilleurs attaquants all-time et par d’autres comme un joueur individualiste incapable de sublimer son équipe. Il y en a même qui continueront à lui attacher une étiquette de loser. Et Melo est OK avec ça.
Car comme il le dit, aujourd’hui, il est en paix.
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Source texte : Sports Illustrated