Flashback : les 2 fois où les Warriors ont été menés 3-1 durant leur dynastie
Le 09 mai 2023 à 11:00 par Antoine Demaegdt
Dans un money time très mal géré, les Golden State Warriors se sont inclinés cette nuit face aux Los Angeles Lakers dans le Game 4 de la demi-finale de Conférence Ouest. Menés 3-1 dans la série, ils se retrouvent donc dos au mur, une situation qu’ils ont déjà connu par le passé. C’est l’heure d’un petit flashback !
Bien que les champions en titre se retrouvent dans une mauvaise posture face aux Lakers, ils ont déjà connu cette situation à deux reprises sous l’ère Steve Kerr. La première fois c’était lors des Playoffs 2016 : Golden State affronte alors le Thunder de Kevin Durant et Russell Westbrook en finale de Conférence Ouest. Menés 3-1, les Warriors du fameux record de 73-9 en saison régulière sont poussés dans leurs retranchements par KD et sa bande. La deuxième fois c’était lors des Finales NBA de 2019 face aux Raptors. Les hommes de Steve Kerr, pas épargnés par les blessures affrontent alors une équipe de Toronto en pleine ascension avec Kawhi Leonard en patron. On rembobine pour se remémorer ces moments de Playoffs aussi tragiques qu’historiques !
2016 : Golden State – Oklahoma City
Exactement comme le scénario actuel face aux Lakers, Golden State va perdre ce Game 1 à domicile contre OKC en 2016. Réaction immédiate avec une victoire au Game 2 mais sans parvenir à gagner dans l’Oklahoma aux Game 3 et 4. Les Warriors sont dos au mur au moment de retourner à la maison, sans aucun droit à l’erreur. Dans un Game 5 explosif, les hommes de Steve Kerr vont réussir à faire la différence grâce à leurs leaders. Portés par des Splash Brothers qui combinent 58 points à 42% au tir, les Warriors l’emportent. OKC ne parvient pas à résister à leur adresse collective malgré un duo Durant/Westbrook à 71 points (mais seulement à 38% au tir).
Le Game 6 est quant à lui bien plus difficile pour les Warriors. Ils sont menés presque tout le match en étant encore à -7 à 5 minutes de la fin. Même si Oklahoma City est très maladroit à 3-points (3/23), ils parviennent tout de même à dominer Golden State en imposant leur style de jeu. Alors comment les Warriors ont pu rester la tête hors de l’eau dans ce match qui semblait mal embarqué pour eux ? Grâce à un Klay Thompson en feu total : 41 points à 45% au tir avec un magnifique 11/18 à 3-points. Une performance mythique qui sauvera les hommes de Steve Kerr avec notamment un gros 3-points à 1 minute 30 de la fin pour reprendre le lead. L’origine du surnom “Game 6 Klay” :
Les Warriors retournent donc à l’Oracle Arena – nom du stade de l’époque à Oakland – pour un Game 7 qui s’annonce historique. Ce match n’est pas un spectacle offensif : OKC arrose pas mal à 3-points (25%) pour une adresse globale pas franchement convaincante (38% au tir). Côté Warriors, ce n’est pas non plus le festival de d’habitude avec seulement 3 joueurs à plus de 10 points. Mais dans toute cette maladresse, un homme ressort particulièrement du lot : Stephen Curry va planter 36 points à 54% au tir avec un fiévreux 7/12 à 3-points pour mettre le couvercle sur la série. Le franchise player de Golden State ne pouvait pas choisir meilleur moment pour briller. Même si Kevin Durant répond présent au rendez-vous (27 points à 52% au tir), ça ne suffit pas pour renverser les champions en titre de l’époque, qui réalisent un come-back historique pour se propulser vers les Finales NBA !
2019 : Golden State – Toronto
Scénario complètement différent en 2019 puisque Kevin Durant s’était blessé au mollet en demi-finale de conférence face aux Rockets. De quoi louper l’entièreté des 4 premiers matchs des Finales NBA. En plus de ça, Klay Thompson joue diminué au point de manquer le Game 3 à cause d’une légère déchirure des ischios. Dans ce marasme collectif, Golden State se retrouve mené 3-1 face à des Raptors portés par un Kawhi Leonard jordanesque : 28,5 points à 44% au tir, 9,8 rebonds, 4,2 passes et 2 interceptions de moyenne sur la série. À l’entame du Game 5, les Warriors sont dos au mur et font le choix fort de faire jouer Kevin Durant pas encore remis à 100% de sa blessure au mollet. Sauf que KD se blessera très gravement (rupture du tendon d’Achille) au bout de 11 minutes de jeu…
Malgré ce cauchemar, Golden State parvient à arracher ce Game 5 à Toronto dans un money time irrespirable : étant mené de 6 points à 2 minutes 30 de la fin, Klay Thompson va inscrire 2 tirs à 3-points cruciaux pour permettre aux Warriors de l’emporter au finish. Rendez-vous donc pour un Game 6 à Oakland. Dans la continuité de son money time du Game 5, Klay est de nouveau bouillant dans ce Game 6 : 30 points à 67% au tir ! Sauf que l’arrière de Golden State force depuis le Game 4 sur son corps : il va se blesser violemment (rupture d’un ligament croisé du genou) dans la fin du 3ème quart-temps… Le “Game 6 Klay” ne durera pas tout le match et ça coutera la victoire à Golden State dans un nouveau money time. Les Raptors – portés par un duo Siakam/Lowry à 26 points chacun – finissent champions NBA 2019.
Il est clair que si l’on prend en compte les blessures, le scénario d’aujourd’hui ressemble davantage à celui de 2016 que celui de 2019 : les Warriors ont toutes les raisons d’y croire. Mais l’histoire n’est pas la même face à ces Lakers qui surpassent les stratégies défensives de Steve Kerr. Si l’histoire de 2016 se répète face aux Angelinos, cela devra nécessairement passer par des joueurs qui sortent de leurs standards ; sinon on assistera peut-être à la fin d’une des plus grandes dynasties de l’histoire… Alors prophétie à venir ou fin d’une époque ?