Celtics – Sixers, c’est 21 séries de Playoffs NBA : retour sur une rivalité féroce qui a traversé les époques

Le 01 mai 2023 à 16:18 par Nicolas Vrignaud

Larry Bird Julius Erving Celtics Sixers
Source : NBA League Pass

Ce sont les deux équipes qui se sont affrontées le plus de fois en Playoffs de l’histoire de la NBA. Ce soir, Celtics et Sixers ouvriront leur 22e série de postseason commune. L’occasion de revenir sur la légende qui s’est écrite lors des 21 précédentes. Joueurs iconiques, coachs mythiques, moments gravés à jamais : mouillez-vous la nuque, le voyage dans le temps s’annonce exceptionnel. 

Présentes depuis l’aube des années 50 en NBA, les Sixers – d’abord Nationals de Syracuse – et les Celtics ont eu l’opportunité de se croiser à de multiples reprises. Tout commence d’ailleurs dès 1954… avec trois victoires en autant d’années pour les Nationals. Les Celtics n’ont pas encore d’élément majeur dans l’équipe, et se font ramasser par Syracuse, qui glanera son premier titre en 1955. Pourtant, en 1956, quelque chose change dans cette rivalité : Bill Russell et K.C. Jones sont ajoutés à l’équipe, qui récupère aussi Tom Heinsohn via le principe de pick de draft territorial. Un trident qui va rouler sur la NBA pendant plus de dix ans, et qui – logiquement – écrase Syracuse jusqu’en 1963, avec trois victoires en trois séries durant ce laps de temps.

En 1963, changement majeur : les Nationals sont vendus, et déménagent à Philadelphie pour prendre le nom de Sixers. Ancienne terre des Warriors – qui ont alors déménagé à San Francisco – Philadelphie est habituée à recevoir Boston en Playoffs. Un nouvel élément de rivalité est ajouté dans la liste de ceux qui ont déjà forgé cette confrontation. À l’hiver 1965, Wilt Chamberlain est recruté par Philly. Dès la fin de saison, les deux équipes se croisent en finale de l’Est. La série ira en sept matchs, avec une victoire in-extremis des Trèfles grâce à John Havlicek et Sam Jones. L’année suivante, plus question de niaiser : Alex Hannum est recruté. Il s’agit du coach qui a battu les Celtics en 1958 avec les Hawks pour remporter le titre. Les Sixers ont dominé Boston en régulière, Wilt est MVP devant Russell. Les signaux sont au vert, mais déjà… les Playoffs sont connus pour être plein de rebondissements. La cité de l’Amour est balayée 4-1 et Beantown s’envole vers son huitième titre consécutif.

Il faudra attendre 1967 pour qu’enfin, Philadelphie arrête Boston. Défaite des Trèfles 4-1 en finale de Conférence, et victoire en Finale NBA pour les 76ers. La joie ne sera que de courte durée : en 1968, les Celtics remportent la finale de l’Est 4-3… après avoir été menés 3-1. La claque est monumentale. Wilt demandera son transfert vers les Lakers, à Los Angeles. Il faudra ensuite attendre jusqu’en 1977 pour une nouvelle série entre les deux formations.

Un nouvelle ère s’ouvre : Julius Erving, star des Nets en ABA, est signé par les Sixers en NBA à l’été 1976 pour rivaliser avec les Celtics, champions en titre. L’impact de Doctor J est immédiat, et les Celtics sont battus en sept matchs dès l’année suivante, en 1977. La fin d’un cycle pour Boston, qui ne reviendra qu’au début de la décennie suivante. Pourtant, l’histoire s’écrit en 1978. À la Draft, les C’s sélectionnent un ailier prometteur issu d’Indiana State. Son nom ? Larry Bird. En 1980, les deux équipes sont ainsi opposées, avec chacune leur superstar. Encore léger sur le plan de l’expérience, Larry ne parvient pas à enrayer une machine de Philly trop rodée, et les Trèfles sont balayés 4-1. De quoi filer la dalle pour les années à venir… et la saison d’après. Menés 3-1, les Verts reviennent 4-3 et s’imposent face aux Six’ en finale de l’Est. Chaque match est une bataille intense, en témoignent les écarts finaux qui ne dépassent jamais deux points. En Finales NBA, Boston remportera le titre. Un scénario qui s’inversera la saison d’après, puisque les Sixers s’adjugeront la même série en sept matchs.

La dernière confrontation de l’époque se jouera en 1985, et les C’s s’imposeront 4-1. Larry Bird est à son prime, Boston est injouable. La fin d’une ère, car les Sixers n’atteindront plus les finales de Conférence jusqu’en 2001. Il faudra attendre 2002 pour voir les deux équipes s’affronter de nouveau.

Et en 2002… la NBA a changé. Team USA, les JO de Barcelone sont passés par là, amorçant une internationalisation de la Grande Ligue qui fera venir des talents du monde entier. Les beaux jours de cette rivalité sont derrière nous, et les séries – qui opposent tout de même Allen Iverson et Paul Pierce – sont serrées sans créer un engouement tel que celles ayant vu s’affronter leurs aînés. On mentionnera une série assez disputée en 2012, mais rien de trop croquant pour deux équipes qui nous appris à écrire les plus belles pages d’un sport.

Avant le renouveau ? Jaylen Brown et Jayson Tatum d’un côté, Joel Embiid et Ben Simmons de l’autre. Deux méga branlées – 2018 et 2020 – en faveur de Boston, ça pique fort. Le VRAI renouveau, c’est pour ce soir donc. Une série qu’on attend très disputée, avec l’une des meilleures équipes des Sixers que la franchise n’ait jamais eu. Il en va de même pour les Celtics, qui ont leur statut de finaliste en titre à défendre. Il faudra être au rendez-vous sur le terrain, pour honorer une histoire commune sans égal en NBA. Et pour montrer du respect à tout ceux qui ont, à coup d’exploits légendaires, mis des décennies à la bâtir.

Sources : StatMuse, Celtics, Sixers, NBA

 


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