Tim Duncan : loin des strass et des paillettes, mais si proche de la pureté du basket

Le 25 avr. 2023 à 19:36 par Edgar Courtine

tim duncan
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Considéré comme le meilleur ailier-fort de l’histoire et exemple de longévité chez les Spurs, Tim Duncan est un monument de son sport. La légende de San Antonio aura construit, 19 années durant, son empire dans le Texas. Sa discrétion légendaire et son flegme glacial le rendent intemporel.

Un soir de juin 1997, un grand mec pas très stylé, provenant de l’université de Wake Forest (Caroline du Nord), débarque à San Antonio. Drafté en numéro 1 de cette cuvée, le bonhomme de 2m11 possède déjà quelques bases très solides. Intraitable défenseur, il s’illustre rapidement avec ses shoots mid-range qui rentrent à l’aide du carreau, et sait dominer à l’intérieur. Le jeune Duncan fait alors la connaissance de David Robinson, dans une franchise qui sort d’une très mauvaise saison à cause de la blessure de ce dernier.

Le jeune premier est attentif et ne fait pas de vague. Impactant dès son arrivée à San Antonio, il ne va pas tarder à former avec Robinson ce que l’on appellera les “Twin Towers”. Bien qu’il n’ait pas encore de neige sur le sommet du crâne, le sommet le plus culminant du Texas fait quelques dégâts et la raquette des Spurs devient vite une référence dans la ligue. TD se paie même le luxe de jouer le All-Star Game dès sa première saison NBA, avant d’être nommé dans la All-NBA First Team !

Aux côtés de tonton Robinson et sous les ordres de son coach Gregg Popovich, Duncan devient immédiatement incontournable. Et tout aussi rapidement, San Antonio retrouve une place de choix dans la NBA. Champion et MVP des Finales en 1998-99 (dès sa deuxième saison donc), Timmy fait comprendre à tout le monde qu’il n’est pas fait du même bois. Peu expressif et flegmatique au possible, sa personnalité intrigue à une époque où la NBA se mélange plus que jamais avec la culture hip-hop menée par un certain Allen Iverson. Fondamentaux, efficacité, domination, tout ça c’est Tim Duncan.

Manu Ginobili et Tony Parker le rejoignent au début des années 2000 pour former un trio qui deviendra un véritable Big 3 à l’avenir. Mais avant ça, le patron reste incontestablement Duncan. Il remporte deux titres de MVP consécutifs (2002, 2003) avant de porter les Spurs vers un second titre de champion en 2003, pour la toute dernière année de David Robinson.

Taiseux au possible, The Big Fundamental va ensuite façonner le Big 3 en rendant ses deux compères – Manu et Tony – beaucoup moins ductiles qu’à leur arrivée. À San Antonio ça joue dur, ça joue sérieux, et ça joue collectif. Et tout au long de ses années dans le Texas, Duncan aura insufflé cette dynamique dans SON équipe. Véritable bras droit de Popovich, il est le prolongement de la mentalité du coach sur le terrain. Et la recette marche : deux titres supplémentaires en 2005 face à Detroit et 2007 contre les Cavaliers d’un tout jeune LeBron James (oui, Duncan était abonné aux années impaires).

“Mon année de rookie, il ne m’a pas adressé un mot. Sûrement parce qu’il pensait qu’un petit Français de première année ne pouvait pas le conduire au titre NBA. J’ai dû lui prouver que je méritais son respect.”

– Tony Parker

S’en suit alors une petite période de “disette” (tout est relatif hein) pour les Spurs, qui ne retourneront en finale qu’en 2013 face au Heat de LeBron James. On ne va pas vous refaire l’histoire du shoot de Ray Allen toussa toussa… Mais vous connaissez la suite : un magnifique titre de champion en 2014, le cinquième pour Duncan, qui fait définitivement rentrer le trio dans la légende après des affrontements titanesques face au Big 3 de Miami (LeBron, Wade, Bosh…). Timmy n’est alors plus l’intérieur calibre MVP qu’il était pendant tant d’années, mais a su progressivement laisser la place à TP, Ginobili ou encore Kawhi Leonard pour permettre aux Spurs de continuer à dominer. Tout en gardant évidemment l’énorme respect du vestiaire. Et ça c’est très fort.

Comme un symbole, Duncan prend sa retraite en toute discrétion à l’été 2016, sans faire de grande annonce comme a pu le faire par exemple la légende des Lakers Kobe Bryant. Son N°21 sera évidemment retiré et s’en suit une entrée au Hall of Fame en 2020, intronisé par celui avec qui tout a commencé : David Robinson. La boucle est bouclée.

 

Par son aura, son talent pur et sa capacité à mener son équipe à cinq titres, Tim Duncan restera parmi les plus grandes légendes de la NBA. Il est important de rappeler à quel point le gamin des îles Vierges est devenu une icône du ballon orange dans sa forme la plus simple. Loin des strass et des paillettes, mais très proche du cœur de tous les amoureux de ce jeu.

Le palmarès de Tim Duncan

  • 5x champion NBA : 1999, 2003 ,2005, 2007 et 2014
  • 2x MVP de la saison régulière : 2002 et 2003
  • 3x MVP des Finales NBA : 1997, 2003 et 2005
  • 15x All-Star
  • 15x dans une All-NBA Team dont 10x dans la première
  • 15x dans une NBA All-Defensive Team dont 8x dans la première
  • 1x (co)MVP du All-Star Game en 2000
  • Rookie de l’Année en 1998
  • Coéquipier de l’Année en 2015

Bon anniversaire au meilleur ailier fort de l’histoire du sport de basketball ❤️pic.twitter.com/Mg8sMYKYy0

— TrashTalk (@TrashTalk_fr) April 25, 2023