Giannis Antetokounmpo a pensé à la… retraite en 2020 : “J’étais prêt à arrêter le basket”

Le 13 avr. 2023 à 18:56 par Nicolas Meichel

Giannis Antetokounmpo 5 décembre 2019
Source image : Youtube

Une nouvelle fois dans la course pour le trophée de MVP cette saison et en mission pour ramener un nouveau titre à Milwaukee, Giannis Antetokounmpo semble chaque année plus indestructible. Mais s’il est aujourd’hui dans son prime de basketteur et plus que jamais serein par rapport à son statut de superstar de la balle orange, cela n’a pas toujours été le cas. Il y a trois ans, le Greek Freak a pensé à tout arrêter…

Nous sommes en décembre 2020.

Giannis Antetokounmpo est alors le double MVP en titre, et vient de signer une extension de contrat record avec les Bucks pour 228 millions de dollars sur cinq ans. Même si à l’époque il n’est pas encore le champion NBA qu’il est devenu en 2021, le Greek Freak semble avoir tout pour lui : un talent immense, l’admiration de nombreux fans, un compte en banque très bien rempli, et tous les avantages qui accompagnent le statut de superstar NBA.

Et pourtant.

“En 2020, j’étais prêt à arrêter le basket. J’en ai parlé – oui – avec le front office. Bien évidemment, tout le monde me regardait comme si j’étais fou. ‘Tu viens juste de signer le plus gros contrat de l’histoire et tu es prêt à tout arrêter et à laisser tomber tout cet argent ?'”

Oui, vous avez bien lu, Giannis Antetokounmpo a envisagé la retraite il y a trois ans, alors qu’il était en pleine ascension.

Giannis Antetokounmpo reveals he almost retired in 2020

“In 2020, I was ready to walk away from the game. I had that conversation – yes – with the front office.”

(Via Milwaukee Journal-Sentinel) pic.twitter.com/QojqmAei2t

— NBACentral (@TheNBACentral) April 12, 2023

Dit comme ça, ça peut en surprendre certains, et en étonner beaucoup d’autres. Mais le statut de superstar NBA n’apporte pas que des avantages. Il apporte aussi son lot de challenges, en particulier pour une personnalité comme Giannis qui n’aime pas trop évoluer sous les spotlights. “À la fin de ma carrière, je veux être comme Tim Duncan et disparaître” déclarait notamment le Freak il y a quelques mois. C’est dire.

Contrairement à un LeBron James qui est sous le feu des projecteurs depuis ses 15 ans, le Freak n’avait lui que deux années de basket derrière lui au même âge et ne semblait pas vraiment destiné à devenir l’un des meilleurs joueurs du monde. Ayant grandi dans la pauvreté du côté d’Athènes (Grèce) et sans-papiers jusqu’à ses 18 ans, le Freak est arrivé en NBA avec un potentiel intrigant mais surtout une grande dose de mystère autour de lui. Pour rappel, il n’a été sélectionné qu’en 15e position de la Draft 2013. Ce n’est qu’ensuite qu’il a franchi les échelons les uns après les autres (MIP, All-Star, All-NBA, MVP) pour s’imposer parmi l’élite des joueurs NBA. Une ascension spectaculaire, quelque peu inattendue aussi, qui a amené une grosse dose de pression et d’obligations.

“Tout le monde me regarde. Peu importe où je suis. Je ne pense pas avoir le temps de me couper de tout ça, pour pouvoir être vraiment moi-même.”

– Giannis

Être à la fois l’un des meilleurs joueurs du monde, le visage des Milwaukee Bucks mais aussi de l’équipe nationale de Grèce, ainsi que l’une des têtes de gondole de Nike, forcément à un moment donné ça peut peser. Et clairement, cela a pesé sur Giannis, surtout à une période marquée par un contexte global difficile, entre crise sanitaire et crise sociale.

En décembre 2020, Antetokounmpo sortait tout juste de la bulle anti-COVID d’Orlando, dans laquelle ses Bucks ont été éliminés dès le deuxième tour des Playoffs, mais où ils ont surtout marqué la NBA en lançant un boycott après l’affaire Jacob Blake, dont l’agression avait provoqué des émeutes à Kenosha (ville située à 45 minutes de Milwaukee dans le Wisconsin) en réponse aux violences policières infligées aux Afro-Américains. Tout ce mélange a sérieusement fait réfléchir Giannis concernant son avenir.

“Si quelque chose ne me rend pas heureux, je ne le fais pas. Je n’en ai pas envie. Je préfère rester chez moi, avec mes enfants, ma famille, et essayer d’être heureux. […]

Je m’en fous de l’argent. Ce qui importe, c’est le bonheur. Je suis une personne joyeuse. Mon père n’avait rien, à part nous. Et il était le plus heureux des hommes. Il avait une magnifique famille, mais rien d’autre. Tout le reste ne signifie rien pour moi.”

Son père Charles, que Giannis a perdu brutalement en 2017 suite à une crise cardiaque, représentera pour toujours sa plus grande source d’inspiration. Et s’il y a bien une chose que son papa lui aurait probablement dite s’il avait été là dans cette dure période, c’est “fils, il faut aller de l’avant”.

Alors le Freak est allé de l’avant. Comment ? En allant notamment voir un psychologue pour pouvoir mettre des mots sur ses émotions, et essayer de trouver le meilleur moyen pour les gérer d’une manière constructive. Il a également parlé avec Kevin Love, qui s’était exprimé publiquement sur ses problèmes d’anxiété en 2018 peu après DeMar DeRozan, qui avait lui partagé son combat contre la dépression. Une ouverture vers les autres qui lui a permis de rebondir mentalement.

“J’ai commencé à en parler avec un psychologue, et ça m’a beaucoup aidé. Pas seulement pour mieux gérer mon statut de joueur de basket, mais aussi pour devenir un meilleur partenaire, un meilleur père, un meilleur frère, un meilleur fils. Une meilleure personne. Pour ne pas me renfermer sur moi-même, pour pouvoir partager ce que je ressens. À un moment donné, j’essayais d’échapper à tout le monde. Mais je ne suis pas ce genre de personne.”

Depuis, Giannis Antetokounmpo a retrouvé le sourire et son équilibre. La pression et les attentes sont évidemment toujours là mais le Greek Freak a appris à gérer ça. Et aujourd’hui, c’est lui qui veut créer de nouveaux moyens pour faire progresser la discussion sur la santé mentale. C’est ainsi qu’à travers sa fondation, la Charles Antetokounmpo Family Foundation, Giannis donne une attention toute particulière à ce sujet qui est parfois encore considéré comme tabou.

Giannis’ foundation announces he will commit $1M to mental health services in Milwaukee, via @DrakeBentleyMJS.

Incredible. pic.twitter.com/f1NAvvpunY

— Legion Hoops (@LegionHoops) March 1, 2023

Que ce soit à travers un don d’un million de dollars ou sa propre expérience qu’il vient de partager, Giannis sait qu’il a le pouvoir d’inspirer et d’aider ceux qui traversent des heures sombres. Bien évidemment, très peu de personnes savent ce que ça implique que d’être Giannis Antetokounmpo chaque jour, mais beaucoup plus rencontrent des problèmes de santé mentale de différentes natures. Et celles-ci peuvent aujourd’hui prendre le Greek Freak comme modèle afin de franchir le pas pour partager leurs troubles intérieurs.

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Source texte : Milwaukee Journal Sentinel


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