Violet Palmer, la première femme à arbitrer en NBA

Le 02 mars 2023 à 16:54 par Nicolas Vrignaud

Violet Palmer
Source : YouTube/NBA

Violet Palmer est une précurseuse. Championne universitaire puis première femme a siffler en NBA, elle a ouvert la voie à de nombreuses petites filles désireuses d’un jour pouvoir elles aussi prendre part au grand spectacle qu’est la Grande Ligue. Un impact important aux États-Unis, mais également dans le monde du sport en général. 

Ce nom ne vous dit peut-être pas grand chose, mais pourtant… il est à l’origine de beaucoup d’avancées en NBA en matière d’égalité des sexes. La vie de Violet Palmer ne la prédestinait pas spécialement à devenir la première femme à arbitrer dans la ligue majeure de basket aux États-Unis, puisqu’elle commence d’abord de l’autre côté du jeu, à savoir en tant que compétitrice. Sur les parquets universitaires, elle brille avec la faculté de Californie à Pomona. Deux fois championne de Division II NCAA en 1985 et 1986, la native de Compton s’essaye ensuite à l’arbitrage. Le déclic.

“À partir du moment ou j’ai commencé à arbitrer mes premiers matchs, avec de jeunes enfants, j’ai su que j’adorais le rôle d’arbitre, et j’ai découvert que j’aimais plus cela que jouer au basket” – Violet Palmer

Rapidement assignée pour siffler pendant des matchs universitaires, sa fermeté mais aussi son écoute vis à vis de l’ensemble des acteurs du jeu en font une arbitre respectée. Ce qui la propulsera vers les sommets. Ainsi, elle arbitrera le Final Four de NCAA féminine ainsi que des matchs de Division I NCAA masculine. La compétition universitaire ne poursuivra pas l’expérience car certains membres de la direction sont réfractaires à l’idée de laisser une femme arbitrer des hommes. C’est à ce moment précis qu’une opportunité, bien plus grande, va se présenter. Rod Thorn, alors vice président de la NBA et responsable des opérations basket, voit en Violet une fantastique occasion d’innover et d’ouvrir les portes de la ligue à de nouveaux acteurs, actrices en l’occurence.

Mise à l’essai lors de la Summer League 1995 du côté de Long Beach, les résultats sont teintés de succès. En 1997, la NBA fait d’elle la première femme à arbitrer une rencontre officielle, à savoir le lancement de la saison 1997-98 entre Grizzlies – alors à Vancouver – et Mavericks. L’histoire est écrite, et va continuer jusqu’en 2016, ne manquant pas d’autres moments fondateurs pour la place des femmes dans une ligue alors encore quasi-exclusivement masculine.

En 2006, elle est la première femme assignée sur une rencontre de Playoffs, dans la série entre Nets et Pacers. En 2014, elle devient la première femme des quatre ligues majeures aux États-Unis à arbitrer lors d’un All-Star Game. Hautement symbolique, mais pas moins historique. 19 ans après son premier match, Palmer raccroche son sifflet en 2016, après 919 rencontres gérées avec brio… même dans les moments chauds.

Violet était effectivement sur le terrain du Knicks – Nuggets du 16 décembre 2006, qui vire à la baston générale. Accompagnée notamment du légendaire Dick Bavetta, elle prononcera sans flancher l’exclusion de dix joueurs ce soir là, dont Carmelo Anthony et JR Smith. Au fil des saisons, Palmer gagne progressivement le respect des joueurs jusqu’à devenir l’un des éléments les plus brillant du corps arbitral de la NBA. Elle a d’ailleurs été nommée en 2009 coordinatrice de la West Coast Conference par la NCAA en matière d’arbitrage, preuve s’il en est que tout le monde peut changer d’avis.

“À partir de ma quatrième ou cinquième saison, j’ai senti que j’étais pleinement respectée par tout le monde. Je l’ai compris quand j’ai sifflé et que tout le monde est parti se mettre en place sans rien dire, en mode ‘Ok, elle gère’ ” – Violet Palmer

Du respect, même avec les joueurs récalcitrants, comme Charles Barkley. Un élément difficile à canaliser sur le parquet, qui avouera s’être trompé sur Violet, en lui accordant son respect le plus total. Et c’est ça, Violet Palmer : une femme qui a ouvert la voie. Vous nous voyez venir, le parallèle avec le basket français. 1997, c’est aussi l’année à laquelle Chantal Julien foule pour la première fois un parquet de Pro A. Même autorité, même respect des acteurs, et les promotions qui s’enchaînent : arbitrage d’un EuroBasket féminin, puis des Jeux Olympiques d’Athènes en 2004. Deux femmes, deux destins qui ont permis à d’autres après elles de prouver qu’elles avaient l’étoffe des plus grands arbitres.

Sources : The Athletic, NBA, LNB