Rockets : est-ce une bonne idée de récupérer James Harden ?

Le 26 déc. 2022 à 13:33 par Bastien Fontanieu

James Harden
Source image : nba league pass

C’est la rumeur qui a fait boom en ce weekend de Noël, et qui a fait discuter la planète NBA. En possession d’une player option cet été, James Harden pourrait considérer un retour à Houston. Mais côté Rockets, la question se pose : est-ce vraiment la meilleure des idées…?

Quand les émotions rentrent en jeu, tout devient plus compliqué.

La déferlante de montages en tout genre est tombée ce dimanche sur les réseaux NBA, avec un James Harden pouvant potentiellement considérer un retour à Houston lors de la Free Agency 2023. Des images avec le barbu, Jalen Green, Kevin Porter Jr, Jabari Smith, Alperen Sengun, des trophées et des flammes à tout-va, comme les fans des Rockets savent si bien le faire. On avait eu ça avec Paolo Banchero lors de la dernière Draft, on a vu comment ça s’est terminé.

Mais en même temps, comment ne pas les comprendre ?

Émotionnellement, aucun joueur n’a autant fait vibrer Houston que Harden, propriétaire d’une fanbase plus soudée que jamais.

C’est une armée, littéralement, prête à défendre corps et âmes son joueur favori, jusqu’au bout du monde et jusqu’à la fin des temps.

La simple lecture du titre de cet article a même pu engendrer deux ou trois chutes d’organes, comme si cela remettait en question le niveau de jeu de James Harden.

Non, rassurez-vous, la question ne se pose pas tellement sur Harden en lui-même, et pour cela nous devons reposer les faits.

James Harden a donc une player option qui lui permettrait, éventuellement, d’être agent-libre cet été (2023).

Si les Playoffs à Philadelphie sont une désillusion totale et qu’on se demande ce que le barbu va faire, il existe bien un scénario dans lequel il partirait des Sixers. Mais nous n’y sommes pas, ni aujourd’hui, ni demain. C’est de la spéculation totale basée sur un script donc les premières lettres sont à peine écrites. De quoi faire rire les fans de Philly, et on ne leur en voudra pas de ce faire.

Dans le cas où James Harden se retrouve agent-libre et souhaite en effet réaliser un retour dans sa franchise, celle où il a été élu MVP et pété tous les records, deux cas précis existent.

Le premier ? Une demande de contrat max, qui lui permettrait de toucher une nouvelle fois près de 200 millions de dollars sur 4 saisons.

Le second ? Un léger effort financier, comme vu l’été dernier à Philadelphie, permettant notamment aux Sixers de subtiliser PJ Tucker.

La vraie question côté Houston, c’est : comment bien utiliser son argent, à un carrefour crucial de leur reconstruction ?

Car depuis plusieurs mois, les observateurs extérieurs s’alignent sur un point commun. Rafael Stone et ses associés pourraient avoir assez de place afin de signer 2 contrats max dans le même été.

Deux contrats max, dans le même été.

Une flexibilité financière rare, qui attire forcément les regards. Et une flexibilité financière suffisamment rare pour y faire grandement attention.

D’où la notion en introduction, qui est celle de l’émotion.

Il est évident sur le papier qu’ajouter un joueur comme James Harden aux jeunes Rockets serait une belle plus-value, remplie de joie et de potentialités. Dans un monde du sport où le comeback héroïque est adoubé, un retour du barbu à Houston serait la base d’une magnifique histoire. Le roi de ce scénario ? C’est LeBron, fier de son retour sur ses terres en 2014, finalement vainqueur du trophée de champion NBA avec les Cavs en 2016. Ce qui l’a placé tout en haut des plus grands récits de l’ère moderne.

Et depuis, certains s’arrachent secrètement cette histoire, en espérant trouver le prochain retour concluant qui fera pleurer les chaumières. Russell Westbrook à OKC, Kevin Durant à Seattle, Carmelo Anthony chez les Knicks lol, on aime dépoussiérer les vieilles images pendant que les fans espèrent un titre salvateur. Même dans d’autres sports, taper dans la nostalgie est l’opium du peuple (Cristiano à Manchester United, Fernando Alonzo chez Renault).

Mais à être trop attiré par le bijou du chavirement émotionnel, un peu comme Abu dans Aladdin, on en vient à perdre la raison.

Raison, ou émotion. Que doivent faire les Rockets ?

Si James Harden s’avère être disponible sur le marché cet été, il faut être en mesure de tenir un discours ferme, clair, précis. Qu’il n’y a pas de contrat max par ici, et que dans le cadre d’une reconstruction saine et prometteuse, l’équilibre vaut mieux que l’opulence. Que ces jeunes ont besoin d’aide, mais qu’il ne doit pas y avoir de dépendance. Ce qu’on a vu par le passé, et a mené des milliers de supporters à souffrir dans l’obscurité.

Oui, l’idée de retrouver James Harden à Houston est bouleversant, pour “tout ce que cela représente”.

Mais Houston ne doit pas perdre le contrôle de son avenir, dont les bases sont encore trop fraîches et instables. Tomber dans l’émotion et le désir de quelques images de retour au Toyota Center ne doit pas prendre le dessus sur les priorités actuelles : installer une fondation durable. Donc du leadership, donc du sérieux, donc de la responsabilité dans les grands moments. Des notions où, parfois, James Harden n’a pas répondu présent.

Peut-être que ce scénario ne tient pas la route, que le barbu va prolonger à Philadelphie comme il se doit car c’est là que se situe sa meilleure chance de titre.

Ou peut-être que, comme les Nets l’ont appris, une moindre rumeur peut en fait gonfler en quelques mois au point de devenir une certitude.

Dans tous les cas, les Rockets ont besoin de garder la tête froide pour prendre des décisions claires et pragmatiques.

Tomber dans la nostalgie et le désir d’un shot de Harden avec un maillot rouge ne les mènera nulle part. Pas plus loin que là où ils en sont aujourd’hui.