Cleveland Cavaliers 148 – 80 Miami Heat : l’histoire du 2ème plus gros blowout de tous les temps en NBA
Le 17 déc. 2022 à 13:41 par Nicolas Meichel
Des matchs à sens unique, où une équipe domine largement son adversaire, il y en a plein dans une saison NBA. Mais le 17 décembre 1991, l’expression “sens unique” a pris une nouvelle tournure. Ce jour-là, les Cleveland Cavaliers rencontrent le Miami Heat dans un match qui deviendra alors le plus déséquilibré de l’histoire.
Quand les 10 487 fans des Cavs arrivent au Richfield Coliseum pour encourager leur équipe en ce soir de décembre, ils ont de quoi se méfier de l’équipe de Miami. En effet, le Heat reste sur trois victoires consécutives sous l’impulsion du duo Glen Rice – Rony Seikaly, dont une face à… Cleveland une semaine plus tôt en Floride. Pas un match facile donc pour les Cavaliers de Mark Price, Brad Daugherty et Larry Nance.
En tout cas c’est ce qu’on croit. Parce que la suite, elle est interdite aux moins de 18 ans.
Vainqueurs de 12 de leurs 20 premiers matchs cette saison-là, les Cavaliers démarrent la rencontre du bon pied. +10 après un quart-temps (34-24), Cleveland domine mais pas non plus outrageusement. +20 à la mi-temps (73-53), on se dirige gentiment vers un blow-out mais ce n’est pas comme si on n’avait jamais rien vu de tel.
C’est véritablement à partir du troisième quart que la situation devient hors de contrôle.
Au retour des vestiaires, alors que le coach du Heat Kevin Loughery attend évidemment une grosse réaction de son équipe, c’est tout l’inverse qui se passe. En effet, ce sont les Cavaliers qui jouent comme s’ils étaient menés de 20 points. Cleveland envoie un 17-2 dans la bouche de Miami pour porter le score à 90-55. +35, tiens ça commence à piquer un peu c’te affaire.
Frustré, Loughery envoie l’ensemble de son cinq majeur sur le banc : “Glen, Rony, Steve (Smith), Willie (Burton), Grant (Long), hop vous sortez ! Y’en a marre !” L’entraîneur de Miami fait appel à ses remplaçants qui seront sans doute plus motivés que les titulaires. Dans la tête du coach, cela permettra au moins au Heat de montrer un meilleur visage et éventuellement de rendre l’écart plus respectable. Mais les calculs ne sont pas bons Kevin.
“C’est bien de continuer de mettre la pression même quand vous êtes en tête. On ne s’arrêtait plus, et eux ils ne mettaient aucun shoot.”
– John Battle, joueur de Cleveland
Au cours du quatrième quart-temps, l’écart continue de se creuser. Encore, encore, encore et encore.
+40.
+50.
+60.
Et puis dans la dernière minute du match : +73 !
Oui, le score indique bien 148-75 avec 54 secondes à jouer dans le match. Le Heat, qui vient de se prendre un 42-8 dans l’ultime quart-temps (!) aura ensuite une réaction d’orgueil (lol) pour réduire l’écart à 68 unités, Miami marquant les cinq derniers points de la rencontre. 148-80 score final, c’est tout simplement le plus gros blowout de l’histoire de la NBA à ce moment-là, devant les 63 points d’écart dans un match de mars 1972 remporté par les Lakers face aux Warriors (162-99).
“Je ne sais pas à quoi on a joué, mais ce n’était pas du basketball.”
– Glen Rice, joueur du Heat
Que Glen se rassure, personne d’autre que les 10 000 fans présents dans la salle n’ont vu ce massacre. En effet, la rencontre n’a pas été télévisée, ni à Miami ni à Cleveland. Une maigre consolation pour ces joueurs du Heat qui viennent d’entrer dans l’histoire par la plus petite des portes.
Le deuxième lot de consolation arrivera 30 ans plus tard, le 2 décembre 2021, avec l’énorme défaite du Oklahoma City Thunder face aux Memphis Grizzlies 152-79, dans ce qui représente aujourd’hui le plus gros blowout (73 points d’écart) de l’histoire de la NBA.