Joel Embiid trolle les fans des Sixers : “Je sais qu’il veulent me trader”

Le 15 déc. 2022 à 18:42 par Enzo Lecoq

Joel Embiid troll
Source Image : Montage NBA

Après quelques matchs difficiles en début de saison, Joel Embiid a explosé les plafonds pour redevenir le candidat MVP qu’il était la saison dernière. Élu pour la deuxième fois joueur de la semaine ce lundi, le pivot des 76ers enchaîne les masterclass, écrasant toutes les raquettes de la Ligue sur son passage. Mais au cours d’une interview réalisée mardi pendant l’entraînement des 76ers, la star de Philadelphie a adressé un petit troll aux fans de sa franchise.

Joel Embiid est au moins aussi connu pour sa grande gueule que pour son immense talent. Le pivot Franco-Camerounais n’a pas l’habitude de garder sa langue dans sa poche, que ce soit pour trashtalker des adversaires comme pour enterrer ses coéquipiers (c’est le moment où vous êtes sensés penser très fort à Ben Simmons), ou encore pour provoquer un tantinet son public. Et c’est justement dans cette dernière catégorie que Jojo s’est illustré mardi, en interview. Quand on lui demande s’il a un message pour les fans des Sixers qui n’ont pas confiance en leur franchise, veulent faire virer Doc Rivers (on ne leur en veut pas) ou déplorent le trade de James Harden, la star de Pennsylvanie ne peut pas garder son sérieux.

“Je sais pas. De toute façon, les fans des Sixers veulent me trader.” Joel Embiid pour Yahoo Sports

Maiiiis oui Jojo, bien sûr… Difficile d’imaginer sérieusement que les fans de Philadelphie puissent souhaiter le départ de leur franchise player, qui de surcroit n’a jamais été autant en forme. Car Joel Embiid n’est pas qu’un double joueur de la semaine sorti de nulle part (jusqu’ici on ne vous apprend rien), mais le symbole d’un projet au long cours à Philadelphie. Pour se rendre compte de ça, petit retour en avril 2013 : Les 76ers viennent de terminer la saison 2012-13 à la 9e place de l’Est, et par conséquent de manquer les Playoffs (pas de play-in à l’époque). Le front office Pennsylvanien se rend bien compte que l’effectif n’est pas suffisamment compétitif et décide de tout reconstruire. Au revoir la plupart des cadres, au revoir aussi le coach Doug Collins démissionnaire, remplacé par un Brett Brown qui prend son envol de San Antonio. On parle ici d’un projet long terme, et les dirigeants de Philly, Sam Hinkie en tête, trouvent une phrase d’accroche pour motiver les supporters : Trust The Process.

TRUST THE PROCESS!!!! #10straight

— Joel “Troel” Embiid (@JoelEmbiid) November 19, 2014

On dit au revoir à Jrue Holiday et bonjour à Nerlens Noel (phrase lunaire en 2022), on investit dans l’avenir avec Michael Carter-Williams, pour les résultats que l’on connaît, et un an plus tard, lors de la Draft 2014, c’est pas moins de sept joueurs qui seront sélectionnés par les 76ers. Parmi eux, on retrouve notamment Elfrid Payton (Pick #10 mais échangé contre Dario Saric), K.J. McDaniels (Pick #32), Jerami Grant (Pick #39) mais surtout Joel Embiid, sélectionné avec le troisième choix derrière son coéquipier de fac Andrew Wiggins et l’ailier générationnel Jabari Parker (lol). Jojo était pourtant prévu en première position, mais une grave blessure au pied une semaine avant la draft le fera quelque peu descendre. Et quand on parle de “grave” blessure au pied, on n’exagère pas, mais alors pas DU TOUT. On a peut-être tendance à l’oublier aujourd’hui, mais la carrière du pivot a commencé avec deux saisons blanches. Au retour de Jojo en 2016, autant vous dire que le Process n’était plus tellement trusté, d’autant que le choix de Jahlil Okafor en troisième position de la draft 2015 n’est pas resté dans les annales comme un exemple de réussite, et que le 3rd Pick 2016, l’Australien Ben Simmons, allait lui aussi manquer sa première saison en NBA. Le bilan des deux saisons séparant la draft d’Embiid et son premier match ? 28 victoires pour 136 défaites, ça pique vraiment.

Il y a 6 ans, les 76ers pouvaient se reposer avec l’esprit du devoir accompli.

28e défaite de rang, record toujours à battre. Retour sur le tank process de Philadelphie, modèle du genre. https://t.co/93w3kAT0XH

— Fédé 🇫🇷 de la Lose (@FFLose) November 30, 2021

Pourtant, celui que l’on surnommera justement The Process, tant il en est l’emblème du projet, redonne rapidement le sourire aux fans. Plus de 20 points et presque 8 rebonds de moyenne malgré une saison saccadée par les douleurs, avec même une pointe à 33 points et 10 rebonds, dans une victoire qui plus est ! À Philadelphie, l’espoir renait. Mais les angoisses reviennent vite avec une nouvelle blessure qui écarte définitivement le pivot de l’effectif, après seulement 31 matchs. Depuis, même si les blessures extrêmement récurrentes gênent encore la star des 76ers, Jojo n’a cessé de progresser, et le bilan de Philly avec lui. De 10-72 en 2015-16, le bilan passe à 28-54 dès la première saison du jeune joueur sur les parquets, pour une explosion à 52-30 l’année suivante. Joel Embiid EST le Process, et le Process c’est Joel Embiid. C’est aussi simple que cela. Certains sont partis comme Brett Brown ou plus récemment Ben Simmons, d’autres sont venus se greffer, à l’image de Tobias Harris, et certains n’ont été que de passage (coucou Jimmy Butler !). Mais Joel, lui, est toujours là, au cœur même du projet.

⚙ TRUST THE PROCESS. @JoelEmbiid x @sixers pic.twitter.com/8Z0sZkDpX1

— NBA France (@NBAFRANCE) September 30, 2021

Cette saison, malgré les galères de blessures du pivot et de ses coéquipiers (notamment James Harden et Tyrese Maxey) les 76ers ont un objectif clair : le titre et rien d’autre. Et si la concurrence s’annonce très rude à l’Est cette saison (en témoigne la 5e place de Philly à l’heure actuelle), Troel reste focus sur ses objectifs :

“Gagner un titre, ou gagner quoi que ce soit d’ailleurs, ça demande aussi beaucoup de chance. Si vous regardez toutes les équipes qui ont été capables de gagner, elles étaient toutes en bonne santé. Il faut être en forme. Pour être capable de gagner, ça commence par là. Prendre soin de soi, de son corps. Être sûr d’être à fond. Et ensuite, collectivement, s’assurer de ne faire qu’un. Continuer de faire tout ce qui est en notre possible avec ce que l’on a. Mais une fois que tout le monde est en bonne santé, il faut qu’on soit tous sur la même longueur d’ondes. Ce n’est pas facile, mais moi j’adore ça. J’aime le challenge. Je me dis toujours “si tu y arrives, tant mieux, et si tu échoues, au moins tu auras essayé. Le but ultime est évidemment d’aller jusqu’en Finales et de gagner un titre. Peu importe si je perds au premier tour, au second tour ou même en Finales de Conférence, ça ne veut rien dire pour moi. Il n’y a aucune satisfaction à tirer d’être allé en Finales de Conférences ou même en Finales NBA. L’important c’est de tout gagner. C’est notre objectif. Et chaque jour est une nouvelle occasion de travailler à ça.” Joel Embiid pour Yahoo Sports.

Voilà pourquoi, malgré les trolls de Jojo envers sa fanbase, et même malgré la véracité de ses propos concernant quelques uns parmi eux, l’idée même d’un trade autour du Franchise Player de Philadelphie semble inenvisageable. Nous sommes en NBA et tout est possible, il faut bien garder ça en tête. Mais Joel Embiid représente aujourd’hui une franchise, une ville et le projet de bientôt toute une décennie, alors s’il y a bien un joueur quasi intouchable dans la Cité de l’Amour fraternel, c’est bien le Process.

Source : Yahoo Sports


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