Larry Bird : les 10 plus grandes histoires de trashtalking de “Larry Legend”
Le 07 déc. 2022 à 14:32 par Clément Hénot
On est le 7 décembre, et qui dit 7 décembre dit anniversaire de Larry Bird, l’un des meilleurs joueurs de l’histoire mais également un trashtalkeur hors-pair. Ses compétences dans le “parler-poubelle” sont comme ses capacités au shoot : elles ne sont plus à présenter, mais pour le kif, on va quand même se remémorer ses plus belles punchlines en carrière. Sortez les gilets pare-balles, ça va sulfater sec.
# Ses concours à 3-points
Comme on l’expliquait, Larry Bird est un incroyable shooteur, et sa carrière a été basée en grande partie sur ça. Larry Oiseau tourne à 37,6% en carrière, à une époque où le tir lointain ne prend clairement pas autant de place que dans la NBA contemporaine. Lorsque la ligue décide en 1986 d’organiser le premier concours à 3-points de l’histoire, Bird entre dans le vestiaire où se trouvent tous ses adversaires et annonce la couleur d’entrée.
“Je me demande lequel d’entre vous finira deuxième.”
Direct, ça jette un froid dans l’audimat, d’autant plus que Larry Legend va assumer ses propos et remporter ce concours haut la main. Il revient l’année suivante et va de nouveau saluer ses concurrents à sa manière, c’est-à-dire en reformulant ses propos tenus un an plus tôt.
“J’espère que vous pensez à la deuxième place, car je vais aussi gagner celui-ci.”
Et vous savez quoi ? Bah il va réaliser le doublé, sans trembler. On vous l’a dit : il est automatique de cette distance. Il va même réaliser le three-peat en 1988 le tout sans même enlever sa veste d’échauffement, parce que franchement, à quoi ça sert ? Et il va même se permettre de lever le doigt avant même de voir son dernier shoot transpercer le filet. Avant le concours, il avait été étonnamment discret, la raison est toute trouvée.
On February 6, 1988, Larry Bird won his 3rd consecutive 3-point Contest while still wearing his warm-up jacket 🤯☘️#NBAAllStar pic.twitter.com/dR41Sjdx3X
— NBA UK (@NBAUK) February 19, 2022
“Je n’avais pas besoin de dire quoi que ce soit. Ils savaient que j’allais gagner.”
Bird a ensuite décidé de laisser une chance aux autres en ne participant plus aux concours. Il était le seul joueur à avoir remporté 3 fois ce concours (les trois premières éditions furent pour lui) avant que Craig Hodges, alors role player chez les Bulls, ne l’imite à son tour entre 1990 et 1992. Et lorsqu’on lui demande si ces trophées ont la même saveur sans que l’ailier des Celtics ne participe, sa réponse est cinglante.
“Il sait où me trouver.”
La suite ? Du Larry Legend dans le texte.
“Oui, au bout du banc des Bulls.”
# Son match face aux Blazers où il ne tire que de la main gauche
Ce type est décidément un grand malade. Tout était tellement facile pour lui qu’il se lançait même des défis à remplir en plein match, comme nous quand on doit placer le mot “prorogation” dans un article (d’ailleurs, voilà c’est fait). En 1986, le jour de la Saint Valentin, Larry Bird affronte les Blazers, et il voulait visiblement préserver sa main droite.
“Demain, c’est le dernier match du road-trip, je vais le jouer uniquement main gauche, pendant au moins trois quart-temps.
Larry Bird a bien annoncé aux médias qu’il n’allait shooter que de sa main faible au cours de ce match qui marquait la fin d’un long road-trip. Et il le fera avec brio : 47 points, 14 rebonds et 11 passes décisives, le tout en shootant à 21/34 dont 3/3 de loin. Bird a marqué 10 de ses 21 tirs de sa paluche gauche, et il a même inscrit le shoot pour la prolongation, puis pour la victoire. Il trouvait ça trop facile après avoir déjà posé un 31-15-11 sur le museau des regrettés Sonics. La raison pour laquelle il voulait jouer de la main gauche en ce 14 février ? Larry himself vous la donne en mille.
“Je garde ma main droite pour les Lakers.”
On vous voyait venir, bande de coquins. Rangez vos idées salaces.
# Son presque quadruple-double face au Jazz
On est en 1985, Larry Bird affronte le Jazz d’Utah en sortie de défaite face aux Lakers de Magic Johnson, son meilleur ennemi. En back-to-back, les Celtics semblent émoussés, mais il n’en est rien. Le mythique numéro 33 va prendre le match à son compte dès le premier quart-temps pour au final envoyer une ligne de stats bien grasse avec 32 points, 12 rebonds, 10 passes décisives et 9 interceptions en à peine trois quart-temps. Vous l’aurez compris, Larry Bird est aux portes d’un quadruple-double historique. Sauf que ses Celtics mènent déjà de 20 points et il s’apprête à regagner son banc afin de recharger les batteries. Mis au courant de la situation par son staff, le coach lui propose alors de revenir sur le parquet afin de valider cette prouesse historique. Refus de l’intéressé, mais pourquoi ?
“J’ai déjà fait assez de dégâts.”
Au cours de ce match, le staff du Jazz a essayé plusieurs joueurs pour défendre sur Bird, tous s’y sont cassé les dents sur la légende des Celtics et ont connu un échec cuisant. Le coach Frank Layden a dû changer de fusil d’épaule.
“Oubliez Boston, battez Larry Bird.”
On ne peut pas dire que ça ait mieux fonctionné. Le Jazz attendra avec impatience le coup de sifflet final, mais Larry n’en avait pas encore fini avec eux. Lorsque The Legend s’est retourné vers le coach adverse pour poser ce qui peut être en apparence une simple question, le dialogue a été aussi surréaliste qu’insolent.
“Ça s’appelle un coup de chaud… Tu n’as vraiment personne qui peut défendre sur moi ?”
“Non…”
Ça nous avance pas tout ça…
# Son match de Finales de Conférence face au rookie Dennis Rodman
Si Dennis Rodman est par la suite devenu un grand joueur et un trashtalkeur reconnu, il a appris les ficelles du métier comme tout le monde et a d’abord subi la loi des plus grands. Larry Bird est l’un de ces “plus grands” en question. Alors qu’ils s’affrontent en Finales de Conférence en 1988, l’Oiseau va martyriser Rodman qui, s’il n’est encore qu’un sophomore, est déjà un très bon défenseur. Le numéro 33 va considérer son adversaire direct comme étant totalement invisible.
“Je suis tout seul les gars ! Passez-moi le ballon avant qu’ils remarquent que je suis tout seul !”
Petit détail technique toutefois : Dennis Rodman colle en réalité aux basques du Celtic, c’est juste que ce dernier n’en a strictement rien à foutre. On parle pourtant d’un type qui finira deux fois défenseur de l’année en 1990 et 1991, sept fois meilleur rebondeur entre 1992 et 1998, et sept fois dans la First Team All-Defense, entre 1989 et 1996. Clairement pas un enfant de chœur donc, mais insuffisant pour arrêter la furie de Larry Bird. Il interpellera d’ailleurs Chuck Daly, coach des Pistons à l’époque, après une série de quatre tirs consécutifs.
“Qui défend sur moi Chuck ? Tu ferais mieux de mettre quelqu’un sur moi en défense, sinon je vais en mettre 60.”
Larry Bird était ce genre de type à faire passer un multiple DPOY pour Alperen Sengun.
# Ses shoots de la gagne expliqués en avant-première
Larry Oiseau est toujours en quête de challenges, et cherche toujours à ridiculiser ses adversaires. Froid comme une lame, les tirs pour décider du sort d’une rencontre terminent souvent entre ses mains, et le natif de l’Indiana a le toupet de spoiler le système dessiné par son coach pour l’emporter. Un exemple avec Xavier McDaniel, qui livre le récit de son calvaire.
“On s’est cherchés tout le match. A la fin, il m’a dit “Xavier, je vais prendre la balle ici, je vais faire deux dribbles et je vais tirer de là sur ta tête”. Je lui ai répondu “Je sais, et je vais t’attendre.”. Il est allé à l’endroit indiqué, et a fait ce qu’il a dit, en disant qu’il ne voulait pas qu’il reste du temps sur l’horloge.”
Le fait que Xavier McDaniel raconte ça avec le sourire prouve tout le respect qu’impose la légende. Mais il n’est pas la seule victime du blondinet. En 1986, lorsqu’il termine MVP, il s’occupe également du cas des Mavericks. En leur racontant exactement l’action à venir, et en assumant derrière.
“Danny Ainge va recevoir le ballon et faire la passe à Dennis Johnson, ensuite, il va me faire la passe et je vais reculer pour tirer à 3-points et marquer. C’est bon vous avez compris ? Je vais rester là sans bouger, je vais avoir le ballon et le prochain son que vous entendrez est celui du ballon qui casse le filet.”
Une fois l’action réussie, Bird se retourne vers le banc des Mavericks et n’oublie pas de leur faire un clin d’oeil. Tout simplement, parce que pourquoi s’embêter finalement ?
# Son duel face à Chuck “The Rifleman” Person et son “Merry F*cking Christmas”
On est le 26 décembre 1990, les festivités de Noël sont à peines finies et le commun des mortels enchaîne son 8e repas de la journée chez le tonton bourré un peu beauf. Mais revenons à nos moutons, ou plutôt à nos oiseaux. Les Celtics de Larry Bird affrontent les Pacers d’Indiana, d’où l’Oiseau est originaire. Et il va croiser la route d’un vieux pote AKA Chuck Person. Les deux joueurs se tiennent mutuellement en respect, mais sur le terrain, c’est à la guerre comme à la guerre. Chuck “The Rifleman” Person va faire honneur à son surnom en conférence de presse.
“Le chasseur est de sortie, et il va chasser de l’oiseau.”
Un double jeu de mots bien senti donc, mais penser que Larry Bird allait rester sans réponse serait mal connaître l’énergumène. Et les hostilités ont commencé dès l’échauffement, le blondinet prend directement à partie son adversaire du soir pour lui annoncer quel genre de soirée il devrait passer, spoiler : elle devrait être longue, très longue.
“J’ai un cadeau pour toi.”
Le cadeau en question ? Pas une victoire bien sûr, mais plutôt une ligne de stats bien généreuse composée de 22 points, 7 rebonds et 12 passes décisives, dont le shoot à 3-points qui va donner naissance à une punchline de légende de Bird contre Chuck Person, sur le banc au moment des faits.
“Joyeux p*tain de Noël.”
Larry Bird s’est retourné vers son ennemi du soir pour lui rappeler que les festivités n’étaient pas encore finies. La bûche n’a pas encore été digérée pour Chuck Person, qui devra se contenter de 10 petits points. Le chasseur s’est pointé sans ses munitions, et quand le chasseur n’est pas là, les oiseaux dansent. Cette punchline est iconique, et si vous souhaitez également souhaiter un Joyeux Noël à la manière de Larry Bird, c’est ici que ça se passe.
# Ses demandes concernant les records de chaque salle
On vous en parlait un peu plus haut, Larry Bird adore se fixer des challenges à réussir, il en a même besoin. C’est pourquoi, dans absolument chaque salle qu’il foulait, il allait voir son vis-à-vis dès l’échauffement pour lui poser une question toute simple.
“C’est quoi le record de points marqués dans cette salle ?”
Pas forcément au courant, son adversaire lui répond alors qu’il ne le connaît pas, tout en prenant soin de chercher à comprendre pourquoi Bird lui pose cette question. Ce dernier n’en demandait pas tant.
“C’est toi qui vas défendre sur moi non ?”
Le match n’a même pas encore commencé que la couleur est déjà annoncée. Ce dialogue signifie simplement que ce record ne devrait plus tenir bien longtemps étant donné que l’Oiseau est en ville et va bientôt s’en emparer, et que le défenseur sera responsable de ce record.
# Son recadrage en règle à Reggie Miller
Dès sa saison rookie, Reggie Miller s’est essayé aux joutes du trashtalking dans la Grande Ligue, au point de se frotter au grand Larry Bird. Mais comme tout le monde, l’arrière d’Indiana a appris le métier en subissant les foudres de la légende des Celtics. Alors que Boston mène de trois points à 20 secondes de la fin, Larry Legend se présente sur la ligne de réparation face aux Pacers pour tirer deux lancers-francs cruciaux. Miller tente alors de déstabiliser son adversaire du soir, mais ce n’est pas au vieux singe que l’on apprend à faire la grimace.
“Tu te fous de ma gueule rookie ? Je suis le meilleur shooteur de cette ligue tu m’entends ? De cette p*tain de ligue. Et t’es là à essayer de me parler ?”
Evidemment, Bird ne tremble pas même en ayant arrêté sa routine pour interpeller le jeune impertinent. Il marque ses deux tirs et donne cinq points d’avance à ses Celtics, sous les rires de Danny Ainge et Kevin McHale qui doivent au moins se dire que Reggie Miller n’a pas manqué de toupet. Et si cette expérience avait été fondatrice pour l’ancien des Pacers ?
# Son harcèlement moral sur Shawn Kemp
Parmi les victimes préférées de Larry Bird, on trouve Shawn Kemp, arrivé en NBA dix ans après lui et natif de l’Indiana comme lui. Lors d’une rencontre entre les Celtics et les Sonics, Bird aperçoit le jeune et talentueux Kemp sur le terrain et a une série de questions à lui poser afin de préparer son match.
“C’est toi qui as battu tous mes records au lycée ?”
“Oui c’est moi.”
“Et c’est aussi toi qui as dunké sur mon frère Andy à l’époque ?”
“Oui, aussi.”
“Ok, j’ai quelque chose pour toi ce soir.”
Shawn Kemp on Larry Bird. #Celtics https://t.co/U15WRsrAkd pic.twitter.com/lhUkvm2LKo
— Honest☘️Larry (@HonestLarry1) December 2, 2020
Le quelque chose en question ? Un triple-double à hauteur de 40 points, 11 rebonds et 10 passes décisives afin de rappeler au jeune Kemp qui est le patron. D’autant que Larry Bird ne s’est pas arrêté là avec son rival. Après un shoot à 3-points inscrit lors d’un match à plus de 50 points, il s’est chargé de rappeler la hiérarchie de son Etat de naissance.
“Je suis le meilleur joueur de l’Indiana.”
Comme dirait Mohamed Henni : bah ouais logique.
# Sa leçon de vie à Clyde Drexler
Encore un gros nom inscrit au tableau de chasse de Larry Legend, cette fois, c’est le jeune Clyde Drexler qui a fait les frais du courroux du blondinet. La phrase que Bird dit à Drexler est aujourd’hui un grand classique dans la NBA contemporaine, et est régulièrement utilisée. Mais à l’époque, elle n’est pas encore très répandue dans les moeurs. Pour autant, Clyde the Glide, probablement un peu trop naïf, ne se laisse pas démonter.
“Tu ne peux pas défendre sur moi.”
“Tu es trop confiant mec.”
“Trop confiant ? Tu es un rookie, tu ne connais rien.”
#TB – Clyde Drexler on defending Larry Bird as a rookie. pic.twitter.com/knXa0U3qlA
— Finest Magazine (@FinestMagazine) August 15, 2018
La suite ? Larry Bird va scorer 10 points consécutifs sur le museau de Clyde Drexler. Son coach va même le sortir du match, mais Bird n’a pas pour autant laissé son adversaire se reposer. A chaque panier inscrit, il se retourne vers l’arrière des Blazers et le regarde en ricanant lorsqu’il retourne en défense. Larry Bird finira la rencontre avec 41 points, 14 rebonds et 7 assists tout en limitant Clyde the Glide à 4 petits points. Le métier qui rentre comme on dit.
Cela fait beaucoup de punchlines pour un seul homme, mais le pire, c’est que cette liste est non exhaustive. Nombreux sont ceux qui ont subi les foudres de Larry Bird. Il faudrait probablement écrire un livre de 800 pages pour tout conter. Quoi qu’il en soit, happy f*cking birthday Larry !