Rudy Gobert sur une potentielle arrivée de Joel Embiid en Équipe de France : “Si c’est un choix du cœur, ce serait une incroyable opportunité pour nous”
Le 02 déc. 2022 à 13:41 par Nicolas Meichel
Joel Embiid jouera-t-il avec l’Équipe de France dans un futur proche ? C’est la question qu’on continue de se poser depuis que le pivot superstar des Sixers a été naturalisé français cet été. L’actuel pivot titulaire des Bleus Rudy Gobert a récemment donné son avis sur la question. Un avis plutôt tranché.
Outre le débat qu’on peut avoir sur la naturalisation de joueurs étrangers, la potentielle intégration d’un phénomène du calibre d’Embiid au sein du collectif des Bleus est elle-même sujette à des discussions. Sur le plan technicotactique forcément sachant que Rudy est titu sur le poste 5 depuis un bon bout de temps maintenant et que Jojo est l’un des deux meilleurs pivots du monde, mais aussi en matière de dynamique interne sachant que le groupe France de la génération 92 s’est bien solidifié au fur et à mesure des compétitions, et qu’en plus il y a un phénomène nommé Victor Wembanyama qui vient de débarquer.
Autant de paramètres à prendre en compte donc dans l’optique d’une arrivée de Joel Embiid au sein de la Team France. Et si au vu de l’énorme talent du bonhomme les Bleus ne comptent pas se priver de lui s’il décide effectivement d’opter pour l’EDF (pour rappel : il a aussi été naturalisé américain, et peut donc choisir Team USA), l’intégration ne pourra marcher que si Jojo est à 100% dans le projet. C’est en tout cas ce que pense Rudy Gobert si l’on en croit son interview avec Joe Vardon de The Athletic.
“Pour moi, le plus important, c’est si son cœur lui dit de faire partie de la Team France. Je veux qu’il le fasse pour les bonnes raisons. Il doit comprendre que l’Équipe de France, c’est très différent de la NBA. Nous avons des règles, des choses que l’on fait. Parfois on partage des repas ensemble – ce n’est pas chacun de son côté. Ce sont deux équipes différentes.
Si c’est un choix du cœur, ce serait une incroyable opportunité pour nous. Cela doit venir de lui. Soit vous faites partie de l’équipe à fond, soit pas du tout. Vous ne pouvez pas juste débarquer comme ça.”
Voilà qui est dit, et ça a le mérite d’être clair.
Rudy, Evan Fournier, et tous ces gars qui ont participé aux récentes aventures de l’Équipe de France valorisent une chose en plus de la victoire : la camaraderie, la vie de groupe, et plus généralement le sentiment de fierté qui accompagne le fait de porter le maillot bleu-blanc-rouge. On n’est pas là pour dire que Joel Embiid – qui peut parfois avoir tendance à rester un peu dans sa bulle – est le genre de gars à faire voler tout ça en éclats, mais on a pu voir au sein d’autres nations par le passé que l’intégration de joueurs naturalisés dans un groupe n’est pas forcément un processus qui se fait naturellement. Et c’est d’autant plus vrai quand vous avez un joueur calibre MVP comme Jojo qui changerait quand même pas mal la donne à bien des niveaux.
Oui, comme le dit Rudy, l’Équipe de France et plus généralement le basket international, c’est très différent de ce que Joel Embiid peut connaître chez les Sixers en NBA. Pas la même dynamique collective, pas le même jeu, pas les mêmes règles sur le terrain, et peut-être pas les mêmes responsabilités non plus. Et ça forcément, ça peut compliquer l’adaptation.
“Tout ce qu’on peut faire en équipe nationale, on le fait collectivement. Il n’y a pas de place pour l’individualisme. La NBA est un monde différent. Pour Joel, étant donné qu’il n’a jamais fait partie d’une équipe nationale, ce serait une nouvelle expérience et il y aurait probablement une courbe d’apprentissage pour lui.”
– Matisse Thybulle, coéquipier d’Embiid aux Sixers et membre de l’équipe d’Australie
Cependant, dans un monde où Joel Embiid choisit les Bleus “avec son cœur”, attention.
Les hommes de Vincent Collet ont échoué deux fois de suite en finale, aux Jeux Olympiques de Tokyo et au dernier EuroBasket, sans oublier la médaille de bronze décrochée au dernier Mondial. Si vous ajoutez un Jojo parfaitement impliqué au groupe actuel, sans oublier l’ascension de Wemby, l’EDF pourrait bien passer dans une nouvelle dimension en vue de la prochaine Coupe du Monde et évidemment des JO 2024 à Paris. Et ce n’est pas Rudy qui dira le contraire.
“Personne ne pourrait stopper un tel trio.”
Personne, pas même Team USA.
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Source texte : The Athletic