No KAT, no problem : Anthony Edwards met les Wolves sur son dos, victoire contre Memphis (109-101) et masterclass d’Édouard Lafourmi
Le 01 déc. 2022 à 05:27 par Bastien Fontanieu
Pour leur premier match sans Karl-Anthony Towns, les Wolves ont peut-être vécu la meilleure soirée possible. Des retrouvailles avec les Grizzlies, après les Playoffs de l’an passé, une victoire convaincante (109-101), devant un public conquis, avec des jeunes investis et un Anthony Edwards de gala. On peut en reprendre, chef ?
Le mood était particulièrement crade, ce mercredi dans le Minnesota.
Après avoir vu KAT chuter et boiter jusqu’au vestiaire lors du match précédent, tout le monde maintenait sa respiration en espérant que le plus grave soit évité. Ouf de soulagement en apprenant le bilan du staff médical, le pire a bien été évité mais restait-il encore cette évidence incontournable : les Wolves allaient devoir faire sans leur star jusqu’à janvier 2023. Et sachant que pour un premier test, les Grizzlies étaient en ville, disons que l’atmosphère avait déjà été meilleure du côté de Minneapolis. Cependant, tout contexte perturbateur peut parfois rassembler un groupe.
Et ce mercredi soir, c’est toute une équipe qui a su se rendre service.
Première surprise du chef, Wendell Moore Jr titularisé, le rookie à forte intensité qui regardait les grands jouer depuis le début de saison. Bien formé à Duke, WMJ entrait directement en jeu et apportait son hustle naturel, injectant une vraie dose de vie dans un groupe forcément impacté par l’absence de KAT. Dès le début de match d’ailleurs, Memphis prenait le large et on se demandait si ces Wolves, tellement imprévisibles cette saison, allaient tenir. C’est justement le groupe entier qui va tenir, faisant déjouer les Grizzlies et répartissant les tâches. Avec du Kyle Anderson royal face à son ancienne franchise, le travail défensif de Naz Reid, quelques gros buckets précieux de Jaylen Nowell et la distribution de D’Angelo Russell, le bateau tenait assez bien la route.
Car oui, il faut le souligner, les Grizzlies ont salement joué cette nuit. Un mélange d’inefficacité, de manque d’altruisme et de précision qui ont mené à une performance générale très décevante, ponctuée par les expulsions de Ja Morant et Dillon Brooks. À qui la faute ? Une blessure auto-infligée… ou également générée par le groupe d’en face ? Car derrière les efforts de chacun, un homme va sortir du lot et mettre la franchise au meilleur moment sur son dos. Comme possédé par la mission du soir, comme libéré par de nouveaux espaces, Anthony Edwards va pleinement prendre possession du volant et emmener les Wolves vers la ligne d’arrivée.
Anthony Edwards scored 17 of his 29 points in the fourth quarter to lift Minnesota over Memphis.
Recap the win with #WolvesFastbreak pres. by @twincitiesortho pic.twitter.com/CziMIQNjZP
— Bally Sports North (@BallySportsNOR) December 1, 2022
Incisif sur pénétration, tenant le regard avec Brooks, et surtout investi en défense (5 interceptions, 3 contres), Ant était dans sa version la plus excitante possible, celle qui nous a permis et nous permet de tout imaginer dans le Minnesota. Et c’est ce garçon que l’on cherche en permanence depuis le début de saison, apparaissant par séquences, ici ou là, avant de disparaitre dans les méandres des mauvais choix de tirs et des efforts alternatifs en défense. Cette nuit, c’était le Anthony Edwards qui sait qu’il peut être le meilleur joueur sur le terrain, et des deux côtés s’il-vous-plaît. C’était le Anthony Edwards qui te regarde droit dans les yeux, qui te dit “j’temmerde” avec le sourire, et tu peux rien faire face à ça.
29 points, 3 rebonds, 5 passes, 5 interceptions et 3 contres. Oui, sur le papier, d’autres ont fait mieux cette nuit. Mais qui était dans ce contexte, sans KAT, face à cette équipe, Memphis, et n’avait pas d’autre choix que de se sortir les doigts pour mettre toute une équipe sur son dos ? En attendant de voir s’il pourra reproduire ce genre de perf, on a envie de répondre ceci à Anthony Edwards : message reçu, maintenant il va falloir les enchaîner les comme ça, et jusqu’à début 2023.