Les Lakers comptent sur Dennis Schroder pour relancer l’attaque : non, ceci n’est pas une vanne
Le 15 nov. 2022 à 19:07 par Enzo Lecoq
En grosse galère offensivement au cours de ce début de saison, les Lakers ont terriblement besoin de progresser dans la moitié de terrain adverse s’ils veulent prétendre à quoi que ce soit en fin de saison. Et pour ce faire, le front office a décidé de reposer tous ses espoirs sur… Dennis Schroder, et cette blague se suffit à elle-même.
C’est déjà la crise à Los Angeles : seulement trois victoires pour déjà dix défaites au terme de ce premier mois de saison régulière. On imagine assez facilement le front office agité, faisant des pieds et des mains pour opérer au plus vite les changements nécessaires à l’équipe et ainsi remettre les Lakers sur les bons rails. Mais apparemment, il n’en est rien : Rob Pelinka et son staff ne semblent pas affolés par la situation, et l’heure est à la patience en Californie, particulièrement vis-à-vis des retours de blessures d’une partie de l’effectif.
Selon des propos rapportés par l’insider Marc Stein sur son site :
“Les Lakers préfèrent attendre le retour de Dennis Schroder et Thomas Bryant avant de tirer des conclusions qui pourraient mener à des changements. Les Lakers ont grand espoir dans le fait que Dennis Schroder pourra tout particulièrement apporter un boost à leur attaque.”
Bon. On va laisser de côté deux secondes l’envie de faire toutes les blagues possibles et imaginables sur Dennis la Malice et les Lakers, pour se concentrer sur les tenants et les aboutissants de cette déclaration. Déjà, le fait d’observer un sous-régime offensif chez les Purple & Gold relève de l’euphémisme, tant le problème est grand. Après 13 matchs, les Lakers pointent à la dernière place au rating offensif, avec seulement 105,4 points pour 100 possessions. Pour les deux du fond qui ne seraient pas suffisamment horrifiés par l’information, il peut être utile de rappeler que les trois stars de L.A. (LeBron James, Anthony Davis, Russell Westbrook), tous membres du Top 75 All-Time, totalisent 5 titres de champions NBA, 3 récompenses de meilleur scoreur de la ligue, 4 titres de meilleur passeur et 300 triple-doubles en carrière .
Ne pas être capable d’organiser une attaque autour d’un tel trio semble être un non-sens et c’est pourtant la réalité de la situation à Los Angeles aujourd’hui. Le fit n’a jamais vraiment pris et même si Brodie assure plutôt pas mal dans son nouveau rôle de sixième homme, offensivement ça reste trop pauvre. Est-ce que Dennis Schroder est l’homme de la situation ? En l’absence d’une boule de cristal, difficile d’affirmer quoi que ce soit. Mais on peut tout de même commencer par observer que si les Lakers manquent de shoot – 30,7% à 3-points, le pire pourcentage de la ligue – “The Menace” n’a que peu de chances d’améliorer la situation. Avec une moyenne de 34% en carrière derrière l’arc, le guard n’a jusqu’ici enregistré qu’une seule vraie bonne saison dans ce registre, avec 38,5% à distance à Oklahoma City il y a trois ans de ça, aux côtés de Chris Paul.
C’est justement à la suite de cette saison que Dennis avait rejoint les Lakers, sans grande réussite au cours de l’exercice 2020-21. Cependant, le front office angelino avait tout de même décidé de proposer au meneur allemand un chèque bien au-delà des attentes : 84 millions de dollars sur quatre ans. Dennis Schroder avait choqué tout le monde en refusant la proposition, avant de devenir la plus grosse punchline de la ligue en signant finalement pour une place sur le banc des Celtics pour moins de 6 millions. Place dont il sera éjecté à la mi-saison pour atterrir à Houston et… voir Boston démarrer réellement sa saison, avec les résultats qu’on connaît.
Et puis cet été, Dennis a décidé de rappeler à tout le monde qu’il existait, grâce à un EuroBasket magistral en tant que patron de la sélection allemande (aux côtés de Franz Wagner notamment). Le meneur est finalement nommé dans le 5 Majeur de la compétition au terme d’une énorme campagne : 21 points et 7 assists de moyenne, avec des highlights à ne plus savoir quoi faire, et même une défense étonnamment intéressante. Et devinez qui va sauter sur l’occasion pour proposer à The Menace une place dans leur roster ? Les Lakers. À un tarif réduit, le front office californien récupère un nouvel atout, au soir même de l’élimination de l’Allemagne en demi-finale : pas le temps de perdre du temps.
Blessé au pouce peu après, en revenant aux States, c’est 3 semaines sans compétition qui s’annonçaient pour le meneur. Mais les trois semaines sont assez largement écoulées et Dennis n’a toujours pas posé le pied sur les parquets. Cependant, les Lakers ont bon espoir de voir l’Allemand sur le parquet vendredi soir face aux Pistons, selon Jovan Buha de The Athletic, tout comme son coéquipier Thomas Bryant. Selon Marc Stein, les deux joueurs, ainsi que Kendrick Nunn, viennent d’ailleurs d’être assignés à l’équipe de G League des Lakers pour un entraînement de remise en forme aujourd’hui même.
The Lakers say they have assigned center Thomas Bryant, guard Kendrick Nunn and guard Dennis Schröder to the South Bay Lakers for a practice and scrimmage today — then will recall all three players after the practice.
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— Marc Stein (@TheSteinLine) November 15, 2022
Cependant, la question plane toujours quant à son rôle dans le roster : titulaire dès son retour ? Pas impensable au vu de l’apport infâme de Patrick Beverley offensivement (4,6 points et 3 assists en 28 minutes, avec des pourcentages interdits aux moins de 18 ans). En sortie de banc ? On a vu sur les derniers matchs un Russell Westbrook assurer dans son nouveau rôle de 6th man, il est ainsi difficile d’envisager les deux dans un rôle similaire. Mystère donc. En tout cas les Lakers misent sur ses qualités de playmaker offensif pour sortir un peu la tête de l’eau.
Pas sûr que cette phrase ne remonte le moral des fans des Lakers…
Quel rôle prendra Dennis Schroder à son retour de blessure ? Son profil est-il compatible au roster des Lakers ? Son apport sera-t-il suffisant pour combler les lacunes offensives ? Faudra-t-il faire des ajustements majeurs d’ici à la deadline ? Toujours plus de questions à L.A., mais il serait maintenant temps d’y apporter des réponses, et dans l’idéal, pas de celles qui t’emmènent à Cancun en avril.
Sources Texte : The Stein Line, The Athletic,