Matt Ryan, l’improbable héros des Lakers : d’employé de cimetière à fossoyeur des Pelicans, ça vaut bien un petit focus

Le 03 nov. 2022 à 11:51 par Gauthier Cognard

Matt Ryan
Source image : Youtube

Matt Ryan ne disposait que d’une seconde pour marquer face aux Pelicans. Il l’a fait. D’un tir à 3-points au buzzer, le héros du soir a permis aux Lakers d’arracher la prolongation pour, cinq minutes de joutes plus tard, renvoyer Zion Williamson et ses potes fulminer dans le Bayou. Et dire qu’il y a un an, Matt Ryan bossait dans un cimetière, quand il ne livrait pas des pizzas.

Certains sont nés avec le talent. On savait plus ou moins qu’ils arriveraient là où ils sont… « Oh la la TrashTalk, vous allez encore nous sortir le cliché du joueur qui bosse et de l’autre qui n’a pas besoin ? ». Taisez-vous. À contresens des plus grands talents de notre époque, Matt Ryan a dû saigner pour arriver dans cette position idéale. Celle d’un sniper isolé dans le corner, en déséquilibre sur un pied, laissé devant une difficulté bien moindre que celles déjà surmontées.

Après une carrière universitaire compliquée, marquée par deux transferts en quatre ans, Matt Ryan s’inscrit à la Draft NBA 2020. Covid-19 oblige, les workouts sont annulés. Le gymnase de sa fac ferme. Pour ne pas perdre la main, il achète un panier de supermarché, le place sur son parking et bosse dans son coin. Cela ne suffira pas : Matt Ryan n’est sélectionné par aucune des 30 franchises NBA. Il pense à s’extirper du système amerloque vers l’étranger, en Europe ou en Australie, mais le Covid lui ferme également cette porte. Aucune perspective de ballon et de parquet ne se dessine. Il trouve alors un job au cimetière de Yonkers, près de New York. Il caille, c’est loin de chez lui, les morts se moquent de son niveau de jeu, mais pas le choix. Et pour arrondir les fins de mois, il est livreur pour DoorDash, entreprise dans le style des UberEats et compagnie. En parallèle, il continue de s’entraîner dans son coin, avec une méthode de motivation… particulière.

« Même si je suis de New York, quelque chose m’a toujours attiré chez les Celtics. Brad Stevens a été leur head coach, il est maintenant GM. Je me disais que si j’avais besoin d’une motivation supplémentaire pour travailler dur chaque jour, je n’avais qu’à l’imaginer qui était là, sur la touche, à évaluer mes performances. Et je me suis amélioré, parce que je faisais tout à fond. » – Matt Ryan, via The Athletic

Et forcément, l’opportunité est arrivée. Après un passage en coup de vent chez les Cavaliers pour la Summer League 2021, Matt Ryan est appelé par les Nuggets puis coupé dans la foulée. En février 2022, ce sont les Celtics de – toudoum l’histoire est belle – Brad Stevens qui lui donnent sa chance. Une place se libère, un two-way contract lui est proposé, et voilà qu’il se retrouve à Boston, sous le maillot qu’il a toujours rêvé de porter. Sa carrière est ressuscitée, même s’il n’y joue en tout et pour tout que 5 minutes : cinq tirs primés tentés, un seul réussi, le dernier, et toute son équipe qui s’enflamme sur chacune de ses actions. Son contrat ne lui permet pas de jouer les Playoffs, mais Ryan fait office de supporter n°1 sur le banc. Quand vient la Summer League 2022, il joue, et a déjà l’opportunité de se montrer dans le clutch.

Matt Ryan was lights out from deep, knocking down 6 triples including the game-winning bucket with .5 remaining on the clock!

🔥 23 PTS | 2 STL | 6 3PM 🔥 pic.twitter.com/T5fvAodhMm

— NBA (@NBA) July 12, 2022

Puis les Lakers se montrent intéressés. Il les rejoint pour la pré-saison, et réussit de grosses performances. Après un match à cinq 3-points réussis, on voit LeBron James faire mine de signer un papier sur le banc. Preuve de la confiance que le King accorde à son nouveau coéquipier. Cette confiance, Matt Ryan vient de la rendre, donc, en faisant revenir les Lakers d’entre les morts face aux Pelicans. Le travail paie les amis.


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