Blake Griffin à Boston : l’ancien dunkeur fou n’a plus (du tout) toutes ses jambes, mais que peut-il apporter aux Celtics ?
Le 17 oct. 2022 à 14:19 par Gauthier Cognard
Blake Griffin a 33 ans et n’a plus ses jambes d’antan, c’est peu de le dire, mais les Boston Celtics ont tout de même décidé de le signer cet été pour renforcer un secteur intérieur frappé par les blessures. Pour qu’il apporte des minutes en sortie de banc, et de l’expérience en dehors des parquets.
Qu’elle est loin, la fameuse époque de Lob City, où DeAndre Jordan et Blake Griffin régalaient la planète entière à la réception des alley-oops de Chris Paul. Si loin que Blake Griffin a même passé 465 jours, soit près d’un an et demi quand même, sans claquer le moindre dunk en NBA. Bon, la stat était un peu exagérée parce qu’il n’avait joué qu’une vingtaine de match sur cette période, mais quand même, ça nous montre que les temps ont bien changé. Certes, il a des circonstances atténuantes : l’âge n’aide pas à gagner en détente, les blessures successives au genou non plus, toujours est-il qu’il n’a plus les mêmes qualités athlétiques, qui étaient malheureusement pour lui la base de son jeu.
Free agent Blake Griffin has agreed to a one-year, fully guaranteed deal with the Boston Celtics, sources tell ESPN.
— Adrian Wojnarowski (@wojespn) September 30, 2022
Un petit contrat d’un an à 2,5 millions de dollars, ça reste dans la lignée de ce qu’il touchait à Brooklyn, c’est à dire énormément moins que ce qu’il pouvait avoir aux Pistons par exemple. Au vu de sa production, ce n’est pas forcément une surprise. BG reste sur une saison très compliquée aux côtés de Kevin Durant et consorts : 56 matchs, 17 minutes de moyenne pour 6,4 points et 4,1 rebonds, c’est franchement peu pour un mec qui a déjà terminé troisième dans la course au MVP. Les Nets n’ont donc pas cherché à le conserver et on les comprend, mais les Boston Celtics ont vu quelque chose en lui, et ont donc décidé de donner une chance au vétéran.
C’est une histoire de blessures, d’abord, auxquelles il a fallu réagir pour Brad Stevens. Celle de Danilo Gallinari, à peine arrivé d’Atlanta et déjà out pour toute la saison, la faute à des ligaments croisés qui ont décidé de l’embêter une deuxième fois, dix ans plus tard. Et un nouvel incident qui est venu confirmer que la venue de Blake Griffin était indispensable. Robert Williams III, qui a su s’imposer comme un titulaire indiscutable la saison passée, s’est lui aussi blessé. Une opération au genou, huit à douze semaines d’indisponibilité. Le secteur intérieur avait donc besoin de renfort à Boston, et c’est ce que va pouvoir apporter Griffin. Il devrait donc être le back-up de Al Horford au poste 5 et compléter la rotation, sûrement en troisième rideau, au poste 4. Mais on a quand même l’impression qu’avec ce qu’il a montré récemment, il est surtout là pour combler un vide. Quelques minutes (qui diminueront au retour de Rob Williams), un peu de scoring, une défense courageuse mais moyenne, on a beau chercher, tout cela n’a pas l’air très reluisant sur le plan sportif. Et le natif d’Oklahoma City en est conscient, comme il l’a déclaré au training camp au début du mois.
“J’apporterai de la stabilité en sortie de banc. On a évidemment des pivots et Rob et Al auront beaucoup de temps de jeu… De la stabilité et tout ce qu’on voudra que je fasse. Si Horford et Williams ont besoin de souffler, je pourrai dépanner. Je ne suis pas venu pour exiger un certain rôle. Je boucherai les trous, pour aider cette équipe à gagner un titre.” – Blake Griffin
Gagner un titre, c’est évidemment l’objectif assumé pour les joueurs de Joe Mazzulla. Ils ont échoué de peu l’année dernière, face à une équipe habituée à ces grands rendez-vous. Habitués, ces Celtics-là ne l’étaient pas et c’est forcément l’une des raisons de leur défaite. Cette saison, retrouver les finales risque d’être un peu plus compliqué, notamment à cause de la suspension de leur coach Ime Udoka. Une situation pas banale ni facile pour les joueurs, dans laquelle l’expérience peut jouer un rôle déterminant. Ne tournons pas autour du pot, vous voyez où l’on veut en venir. Si l’apport de Blake Griffin sur le terrain reste à déterminer et risque d’être limité, son expérience peut être un atout énorme dans le vestiaire. Et il en a beaucoup à revendre : 13 saisons dans la grande Ligue, seuls 25 joueurs en activité en ont plus. Un de ceux-là est d’ailleurs son coéquipier Al Horford, qui est le seul autre joueur de plus de trente ans dans cet effectif.
Les stars de la franchise sont jeunes : Jayson Tatum et Robert Williams III ont 24 piges, Jaylen Brown va siffler sa 26ème bougie dans une semaine exactement, si vous lisez ce papier le jour de sa parution évidemment, mais ça on n’en doute pas. Blake Griffin va donc pouvoir apporter son expérience, sa sagesse, et on sent que le recrutement cette saison est axé autour de cette notion : Malcolm Brogdon, la recrue phare de Boston, va sur ses 30 ans et va entamer sa septième saison en NBA. Cette jeunesse, même s’il est belle à voir et qu’elle gagne, était peut-être un point faible de ces Celtics la saison passée. Blake Griffin est là, avant tout, pour y remédier.
Si son apport semble limité sur le plan sportif, Blake Griffin va pouvoir jouer un rôle de mentor auprès de cette jeune équipe des Celtics. Expérience, connaissance de la Ligue, capacité à gérer les temps faibles et les temps forts, tout cela s’apprend avec le temps et il en a eu. À lui de transmettre sa sagesse.