Montrezl Harrell et P.J. Tucker à Philly : Joel Embiid se paie une nouvelle garde rapprochée, encore un gros coup de Daryl Morey

Le 13 oct. 2022 à 13:09 par Arthur Baudin

P.J. Tucker Montrezl Harrell
Source image : montage TrashTalk via YouTube

Comment remporte-t-on un titre NBA ? Le premier critère, essentiel, est de bosser dans une franchise NBA. Le second, est de monter une équipe suffisamment équilibrée pour tenir 82 matchs de régulière et arriver avec la dalle en Playoffs. Le troisième, est de savoir comment monter une équipe suffisamment équilibrée pour tenir 82 matchs de régulière et arriver avec la dalle en Playoffs. Beaucoup ne cochent pas cette dernière case : Daryl Morey, si.

On les voit les sceptiques : « Mais TrashTalk, Daryl Morey n’a jamais remporté de titre NBA, votre chapô n’a ni queue ni tête ». N’avez vous jamais connu un roi sans couronne ? La beauté d’un accomplissement ne laisse-t-elle pas un peu de son mérite à la forme ? Sous prétexte qu’il n’a remporté qu’un Scudetto et aucune Ligue des Champions, doit-on pour autant placer Francesco Totti au deuxième rang, derrière Steven Gerrard et Frank Lampard ? Quand on commence à tomber dans les comparaisons football – qui de surcroît n’ont aucun lien avec Daryl Morey – c’est qu’il faut couper court. Cet été, après cinq saisons passées dans la peau d’un contender pour une sortie au premier tour et quatre demi-finales de conférence, les Sixers ont gagné en crédibilité avec l’ajout de pièces bien « underdogs », bien « ça casse des bouches pour gagner des matchs ». Champion NBA 2021 avec les Milwaukee Bucks, P.J. Tucker a pris la direction de Philly pour y rejoindre la petite sphère des anciens de Houston, composée de James Harden, Daryl Morey et, plus accessoirement, Danuel House. Son profil manquait cruellement à la rotation de Doc Rivers, un peu soft, trop gentille, qui demandait la permission pour passer les demi-finales de conférence. Les Sixers gagnent en spacing autour de Joel Embiid, et salivent déjà à l’idée d’avoir une boule d’1m98 posée dans le corner, prête à punir les prises à deux dont le Camerounais fait si souvent l’objet.

Ses trois premières rencontres de pré-saison ? 2 points de moyenne à 28% au tir en 19 minutes par soir. C’est ignoble et ne mérite absolument pas que l’on se penche dessus, sous peine de décrédibiliser toute l’analyse grattée plus haut. Mais comme dit, la ligne statistique de P.J. Tucker – encore plus en pré-saison – ne sera jamais son argument de force. Quel est-il cet argument de force ? La vidéo date de début mai et a dû servir, en interne, pour militer pour l’arrivée de P.J. Tucker en Pennsylvanie. Du caractère, un gros toupet, le sens de la bagarre “bon enfant”.

Dans la catégorie des lieutenants moins expérimentés qui distribuent des coudes et revendent quand même une sacrée dose d’énergie, Montrezl Harrell semble être la seconde bonne pioche de Daryl Morey. On reprend rapidement sa situation personnelle : en mai dernier, l’intérieur des Hornets est arrêté à bord d’une Honda Pilot 2020 avec 1,3 kilo de marijuana dispersé dans des sacs hermétiques. Ni une, le trafic de drogue est hypothétisé et Montrezl risque la case prison. Fin août, les charges retenues contre lui sont finalement réduites à un “délit de possession” dans un tribunal du comté de Madison, et seront même effacées s’il n’a pas d’autres ennuis judiciaires sur les 12 prochains mois. Heureusement pour Philly, poser 15 points et 7 rebonds en sortie de banc n’est pas considéré comme un « ennui judiciaire », seulement comme un service rendu à l’incroyable flair de Daryl Morey. Après DeAndre et Andre, la nouvelle doublure de Joel Embiid s’appelle donc Dre Montrezl. Défensivement, il y a beaucoup à redire, mais les Sixers sont assez solides pour ne pas sombrer de ce côté-ci du parquet “à cause” d’un seul joueur. On sait que le Wells Fargo Center est l’une des meilleures salles pour faire fructifier un momentum. Tout le monde debout, Joel Embiid les brais en l’air et une interception de Matisse Thybulle, auxquels s’ajoute désormais un rebond offensif de Montrezl Harrell. Le roster ne manquait pas de talent, il manquait de gniaque. Daryl Morey l’a parfaitement compris : l’exécution qui s’ensuivit est à saluer.

On a connu des pots d’échappement de 204 qui fumaient moins que Montrezl Harrell, mais aucun ne pourrait faire autant de bien à Philly que l’ancien intérieur des Wizards. Sauf imprévu, avec P.J. et Montrezl dans leurs rangs, les Sixers devraient passer un véritable cap mental. Cé nous ki vous le dites.


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