Les Raptors peuvent-ils se maintenir dans le Top 6 à l’Est ? Face à une concurrence qui pousse, Toronto n’aura pas le droit à l’erreur
Le 06 oct. 2022 à 16:54 par Alexandre Taupin
Auteurs d’une grosse seconde partie de saison en 2022, les Raptors avaient agréablement surpris les observateurs en finissant à la cinquième place de la Conférence Est. Alors que la concurrence s’est encore bien armée durant l’été, les hommes de Nick Nurse peuvent-ils se maintenir dans le Top 6 ?
Absent des Playoffs en 2021, Toronto avait beaucoup à se faire pardonner la saison dernière. De retour au Canada après une année à Tampa en Floride, à cause de la crise sanitaire, les Dinos ont retrouvé du mordant au printemps dernier et par la même occasion les joies de la postseason. Pourtant, tout n’a pas été facile, loin de là. Seulement onzièmes jusqu’au nouvel an, les joueurs de l’Ontario ont ensuite passé la seconde pour aller décrocher une très belle cinquième place avec 48 victoires et 34 défaites. On les imaginait déjà en épouvantail des Playoffs et possiblement tombeurs des Sixers au premier tour mais Joel Embiid et compagnie ont vite rappelé la hiérarchie à l’Est face à des Raptors visiblement fatigués après avoir tant donné durant la régulière. L’élimination fut brutale mais les progrès, eux, étaient bien visibles, et Toronto compte bien miser là-dessus pour viser encore plus haut en 2023. Regarder devant c’est une bonne chose mais ne faudrait-il pas aussi regarder un peu… derrière ? Si les Raptors ont pu finir si haut, c’est aussi que certaines équipes n’ont pas répondu aux attentes, que ce soit pour des raisons sportives ou d’infirmerie. Chicago était leader à l’Est avant de voir les blessures faucher son backcourt, les Nets ne sont qu’à quatre victoires alors qu’ils ont dû composer avec un Irving absent quasiment tout le temps, un Kevin Durant sur la touche pendant deux mois et tout le drama autour du départ de James Harden alors que Cleveland et Atlanta, respectivement huitièmes et neuvièmes, ont vu débarquer Donovan Mitchell et Dejounte Murray et eux aussi ont eu des infirmeries bien remplies à devoir gérer la saison passée.
Face à cette concurrence qui reprend du poil de la bête, Toronto peut-il se maintenir dans le Top 6 ?
D’un côté on a très envie d’y croire en voyant l’effectif en place. Il y a un cinq majeur très complet et polyvalent, une grosse défense capable de switcher de tous les côtés, deux All-Stars dans leur prime avec un Rookie Of the Year qui ne demande qu’à les rejoindre. Sur le banc, un vrai bon coach capable de s’adapter et plusieurs garçons qui peuvent contribuer efficacement (Otto Porter, Precious Achiuwa, Chris Boucher, Thad Young). Contrairement à plusieurs des équipes citées plus au-dessus, Toronto peut aussi s’appuyer sur un élément important : la continuité. Hormis Otto Porter Jr. arraché aux Warriors, le groupe est quasiment identique à celui de la saison passée. Pas de joueur majeur à intégrer ou de changement important sur les derniers mois, on repart sur la même formule (ce que ne peuvent pas dire Atlanta, Brooklyn ou Cleveland par exemple). Le petit point noir qu’on peut quand même noter c’est le déséquilibre au niveau de l’effectif. Si le frontcourt est bien doublé voire triplé, dans le backcourt c’est… limité. Fred VanVleet manque ainsi d’un vrai back-up d’expérience capable d’apporter de la création. Le meneur de poche jouait presque 38 minutes par match l’an dernier et il a fini totalement sur les rotules, sans oublier plusieurs bobos sur la seconde partie de la régulière. Scottie Barnes et Pascal Siakam sont capables de prendre la balle et de créer mais ce serait bien de pouvoir ajouter ce profil spécifique dans l’effectif sur les prochaines semaines pour ne pas trop tirer sur la corde avec les cadres. Il y avait la saison dernière quatre Raptors dans le Top 20 des joueurs avec le plus gros temps de jeu, sans oublier que Siakam et VanVleet sont respectivement… premier et troisième. Tout donner pour arriver en Playoffs en fumant de partout, ce serait un peu dommage non ?
Toronto peut-il se maintenir dans le Top 6 à l’Est ? On a envie d’y croire mais il faudra garder les bons ingrédients de la saison passée, éviter de trop en demander aux cadres, et espérer que la concurrence ne revienne pas trop avec le couteau entre les dents.