Will Hardy est le nouveau coach du Jazz : terrain glissant ou rampe de lancement pour le rookie ?

Le 24 sept. 2022 à 17:19 par Gauthier Cognard

Will Hardy Pop 20:09:2022
Source image : Youtube

Nommé head coach du Jazz avant les départs de Rudy Gobert et Donovan Mitchell, Will Hardy hérite d’une équipe faite pour le tanking et le développement des jeunes. Une difficulté peut-être inattendue pour lui, qui n’a connu que la gagne dans sa très jeune carrière, à San Antonio et Boston.

Quin Snyder, Mike Budenholzer, Ime Udoka, Brett Brown… La liste, pas exhaustive, est longue et prestigieuse. Will Hardy, assistant vidéo puis adjoint de Gregg Popovich sur le banc des Spurs de 2015 à 2021, est donc le dernier disciple de Pop à prendre les rênes d’une franchise NBA. Cinq ans au Jazz, tout nouveau cadet des bancs de la Ligue à 34 ans, avec des joueurs plus vieux que lui. Pas commun comme première expérience, surtout après une année sur le banc des Celtics et ses jeunes stars. Mais Will Hardy et Kylian Mbappé, même combat : “on m’parle pas d’âge”. 

“C’est quelque chose à laquelle je n’ai jamais vraiment pensé. En tout cas pas autant que les médias. J’ai 34 ans et ça me va très bien.” – Will Hardy lors de sa présentation par le Jazz

Mais les problèmes pourraient venir d’ailleurs. Quand il a signé, Will Hardy avait Rudy Gobert et Donovan Mitchell à disposition, les rumeurs envoyaient le Français ailleurs, certes, mais Mitchell aurait pu rester. Le tanking n’était pas encore au programme, même si on se doute que ça avait été évoqué avec le GM Danny Ainge.  Ses deux leaders pour la prochaine saison, Collin Sexton et Lauri Markannen, ont été annoncés très tard, dans le trade pas vraiment attendu de Donovan Mitchell vers les Cavaliers. Et même s’ils ont montré de belles choses, rien ne garantit qu’ils sachent s’adapter à leur nouveau rôle. D’autant que les vétérans du roster, Mike Conley, Rudy Gay, et Hassan Whiteside pourraient tous quitter l’Utah à plus ou moins court terme, alors que Bojan Bogdanović vient de partir. Pas idéal à trois semaines du coup d’envoi de la saison régulière.

Bon, là comme ça, on pourrait penser qu’il est allé se foutre dans un sacré merdier, l’ami Hardy. Mais qu’on se rassure, tout n’est pas perdu et certaines bonnes choses pourraient venir le sauver, Willy. Déjà le tanking. Certes, il a grandi dans la culture de la gagne des Spurs, et a fait sa dernière saison à Boston, donc jusqu’en Finales NBA. Mais pour une première saison, avoir aucune pression c’est quand même un luxe. Tu ne gagnes que 20 matchs dans l’année ? Bravo, c’est pour ça qu’on te paye, maintenant on va prier très fort pour que les boules nous soient favorables. Et puis ton mentor, pour la première fois de sa carrière ou presque, il va faire pareil, tu vas pouvoir t’en inspirer. D’ailleurs, l’école Popovich c’est l’adaptation, le jeu d’équipe, la culture de franchise. Des valeurs qu’il faut inculquer aux jeunes dès que possible. Là c’est l’occasion rêvée de le faire, pendant une année de transition, avant un rebuild facilité par les 150 picks et autres swaps emmagasinés par l’écureuil Danny Ainge. Une entrée en matière en douceur comme avait pu la vivre Quin Snyder, son prédécesseur et également disciple de Pop, en 2014. Lui avait même eu trois ans avant l’arrivée de Donovan Mitchell et des vraies attentes à Salt Lake City. Au contraire de Steve Kerr, champion NBA pour sa première saison en tant que head coach des Warriors. Les disciples de Popovich ont tendance à réussir, quelque soit leur entrée en matière.

Will Hardy atterrit dans un environnement compliqué dans lequel il va devoir se débrouiller pendant au moins une saison. Son apprentissage auprès du plus grand coach de l’histoire devrait lui permettre de s’en sortir, sans pression du résultat, pour préparer les prochaines drafts, essentielles pour le Jazz.


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